jeudi 1 novembre 2012

THE POLICE - ZENYATTA MONDATTA



THE POLICE - ZENYATTA MONDATTA (1980)


Notoriété aidant, les trois policemen ont de plus en plus de mal à vivre ensemble. Aussi, pour ce troisième album, c’est de diversité dont il va être question. Une diversité qui frise la prise de distance avec ce que nous avaient offert les deux albums précédents. En effet, dans ce disque aux titres marqué au sceau des musiques du monde, si le mélange des genres est flagrant, la qualité est parfois laissée de côté au profit d’une réelle volonté d’exploration, voire d’improvisation. Toujours aussi bien soutenu, niveau rythmique, par Stewart Copeland et ciselé par une guitare plus frippienne que jamais, si Zenyatta Mondatta parvient à donner le change grâce à certaines séquences s’inscrivant immédiatement dans l’air du temps, d’autres créations nous précipitent déjà dans une autre dimension. Tout ceci de manière très subtile, cependant. Avec une part d’ombre par ci, un soupçon d’orientalisme par là, juste histoire de ne pas trop brusquer un auditoire en pleine confiance. Bien sur, comme d’habitude, c’est Sting qui monopolise l’attention. En quelques titres imparables et liaisons étrangères, le voici déjà qui dessine le futur discographique de quelques tortues bleues.

Sans surprise, mais toujours avec cette même science du refrain, Don't Stand So Close To Me et le nonsense de De Do Do Do, De Da Da Da rappellent immédiatement à tous que l’on n’échappe pas si facilement à la pop allégée du trio. C’est frais, toujours aussi simple de prime abord, mais d’une efficacité redoutable, surtout au niveau des textes. Cependant, limiter cet album à ces seules considérations serait réducteur. Réducteur et injuste, tant chacun tente d’apporter de nouvelles pièces à l’édifice et ce, quitte à troubler, désorienter, voire décevoir. Pour l’exemple, afin de signifier le grand écart figurant dans ce disque, on citera l’instrumental Behind My Camel du sieur Summers, ainsi que la psychosomatique Shadows In The Rain. A vrai dire, derrière la majorité des séquences, l’empreinte de Sting est omniprésente. Son mal être (Driven To Tears - Man In A Suitcase), palpable. Ses inquiétudes au sujet de l’état des libertés (When The World Is Running Down) et de la paix dans le monde (Bombs Away), évidentes. En fait, en le découvrant un peu plus à chaque écoute, à l’image de cette pochette faussement rayonnante sur laquelle chacun regarde déjà ailleurs, Zenyatta Mondatta est un album pessimiste.

Ecrit à la va-vite pour certains. Décomplexé de ce besoin de plaire à tout prix, pour d’autres. Musicalement, malgré son cynisme ambiant, Zenyatta est un moment attachant. Brasseur d’idées autant qu’explorateur, celui-ci nous suggère déjà que l’avenir ne sera pas formaté. En attendant, laissons-nous porter par la richesse du jeu de Copeland, son vague à l’âme et les parfums de ses envies. (Starchild).

PLAYLIST :


A1Don't Stand So Close To Me4:03
A2Driven To Tears3:21
A3When The World Is Running Down, You Make The Best Of Whats Still Around3:33
A4Canary In A Coalmine2:24
A5Voices Inside My Head3:51
A6Bombs Away3:07
B1De Do Do Do, De Da Da Da4:09
B2Behind My Camel2:53
B3Man In A Suitcase2:15
B4Shadows In The Rain5:09
B5
The Other Way Of Stopping









3:21



J'ai aussi ce 45 Tours, avec les deux hits "Don't Stand So Close To Me" et "De Do Do Do, De Da Da Da"





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