samedi 30 novembre 2013

Madonna - Madonna



MADONNA - MADONNA (1983)
Sire - 92-3867-1 - (Germany)

Madonna, la Reine de la Pop, la "Material Girl", tout ça quoi ... Madonna, oui : on en pense ce qu'on en veut, on est libre de la détester, de la haïr, de cracher avec délectation sur ses frasques diverses, de mépriser avec raison son penchant un peu trop prononcé pour l'égocentrisme et la mégalomanie, d'observer avec consternation et inquiétude sa participation aux activités douteuses d'une secte créée par des fous confondant doctrine spirituelle juive et ésotérique de supermarché pour gogos à la manque, de railler sa volonté de sauver le monde en adoptant des enfants venus des pays pauvres comme certains achètent des galettes de riz bio sans sucre au Naturalia du coin, bref, tout le monde trouvera forcément matière à critiquer ou à ne pas aimer MADONNA.

Oui, mais, MADONNA, en celà, n'est pas très différente de nombreuses autres stars et autres célébrités du show business. Et si justement elle est célèbre, c'est parce qu'elle est avant tout une artiste de pop qui produit des disques cultes. Et bien oui, en dehors d'avoir ses frasques publiée dans tous les magazines people de l'Univers, MADONNA est quand même et surtout réputée pour être, allez, disons-le franchement, l'équivalent féminin de Michael JACKSON en terme d'impact sur la pop music à la fin du XXe siècle. Ah ! Je vous vois frémir sur votre chaise (exception faite de ceux qui partagent déjà mon avis) ... Ben oui, c'est comme ça, et c'est le destin, dirons nous. Après des débuts difficiles au sein de divers groupes underground américains (parmi lesquels BREAKFAST CLUB et EMMY & The EMMYS), Louise Veronica Ciccone, dite "Madonna", finit par convaincre d'influentes personnes du milieu musical de produire son album solo. Quelques 45 tours annonciateurs paraissent en 1982 et, en 1983, sort enfin la première galette longue durée, au titre éponyme. Le résultat est pour le moins déconcertant ...

La new wave et le punk sont déjà en train de faire de sérieux ravages dans le milieu pop, de même que l'electro balbutiante. Finie l'ère du disco/funk roi, des Travolta et autre "Stayin' Alive". Finie l'ère des basses groovies et des violons omniprésents dans la musique pop. L'heure est aux synthés saccadés, aux boîtes à rythmes clinquantes et aux effets électroniques en tout genre. En celà, le premier album de MADONNA est caractéristique de ce changement d'époque : la transition entre le disco décadent et l'electro pop naissante y est flagrante, évidente, je dirais même qu'on ne voit que ça sur tout l'album. De nombreux morceaux de cet album sont encore aujourd'hui des tubes interplanétaires, tels que "Holiday", "Burning Out" ou encore "Lucky Star".

Madonna a frappé fort, son album cartonnera partout sur Terre et fera danser toutes les communautés : blancs, noirs, jaunes, rouges, verts, jeunes, vieux, gays, hétéros, cathos, disciples du Grand Zoul, dévots de Krishnamurti, Martiens, Plutoniens ... Allez, ne faites pas la fine bouche. Ce disque fait furieusement danser, sans complexes, les textes sont plutôt élégants et ne sont pas vulgaires, les arrangements sont classieux, et au final, on ressort de l'écoute de ce premier essai de la Madonne avec le sourire au bord des lèvres et plein de rayons de Soleil funky dans la tête.

Certains pourraient arguer que la musique de MADONNA n'est qu'une version archaïque et préhistorique de cette pop pour adolescents formatée que des "chanteuses" telles que Britney SPEARS produiront 15 ans plus tard. MADONNA préfigure une tendance c'est évident. A-t-elle ouvert la voie plusieurs années en avance aux futures chanteuses en carton-pâte préfabriquées que le monde entier verra déferler avec effroi au début des années 2000 ? Peut être.

Mais MADONNA est aussi bien plus que celà. En 1983, MADONNA, c'est un tourbillon dissonnant de fraîcheur pop bien écrite, aux accents funk et disco encore très prononcés, aux sonorités new wave laissant entrevoir des influences plus creusées qu'il n'y parait, des allusions au rock (BLONDIE notamment), et surtout une voix au timbre si particulier. Cet album est une vraie baffe, annonciatrice d'un avenir radieux pour la popstar féminine la plus célèbre de tous les temps ...

Un classique, chaudement recommandé. (Red One - FP).


TRACKLIST :


A1Lucky Star5:30
A2Borderline5:18
A3Burning Up4:48
A4I Know It3:45
B1Holiday6:08
B2Think Of Me4:53
B3Physical Attraction6:35
B4Everybody4:57








vendredi 29 novembre 2013

Etienne Daho - Paris Ailleurs



ETIENNE DAHO - PARIS AILLEURS (1991)
Virgin - 70895 - (France)


Paris Ailleurs. Son cinquième album studio, et aussi son meilleur. Il a été enregistré durant l'été de 1991, à New York, avec l'aide indéfectible d'Edith Fambuena (guitare), qui coproduit (avec Daho), l'album. Edith Fambuena avait déjà collaboré avec Daho, brièvement, sur Pour Nos Vies Martiennes (1988), le précédent opus du Rennais. Elle et son complice Jean-Louis Piérot faisaient partie des Valentins, groupe de rock français dont le succès n'a jamais été totalement au rendez-vous (ils sont plus célèbres pour leurs collaborations avec Daho, Bashung (Fantaisie Militaire), Miossec (1964) ou Thiéfaine (Suppléments De Mensonge), que pour leur propre musique). Leur rencontre avec Daho sera décisive, et Edith et Jean-Louis (mais surtout Edith) participeront aussi à Corps & Armes ou L'Invitation, de Daho, par la suite. Mais retour sur Paris Ailleurs. L'album n'est pas le plus court de Daho, mais il est quand même très court, 38 minutes seulement, pour 11 titres. C'est un album fantastique, qui regorge de tubes (plus bas,vous trouverez leurs clips officiels ; Edith apparait dans le premier), et même les chansons non tubesques sont fantastiques. Même le court "Interlude A La Désirade" de 1,50 minute est remarquable, pourtant, ce morceau placé au centre de l'album (position évidente, c'est un interlude, après tout) n'est qu'un bouche-trou entre les deux parties de l'album !

Autrefois, je pensais sincèrement que le sommet de Daho n'était pas ce disque, mais Pop Satori (1986), son troisième opus. Pop Satori reste une bombe électro/pop en avance sur son temps, et le deuxième meilleur album du chanteur, mais Paris Ailleurs, plus sobre, mérite vraiment la pole position. Entouré de musiciens fabuleux (Edith aux guitares et à l'harmonica, Piérot au piano sur Saudade et au synthétiseur sur "Rue Des Petits Hôtels", Kenny Aaronson à la basse, Thommy Price à la batterie, Peter Scherer aux claviers, Sammy Figueroa aux percussions, Marcello B. à la basse sur trois titres), servi par une remarquable production, Daho livre ici un monstre sacré de la pop française.

Dès le premier titre, "Des Attractions Désastre" (Dayyyyy-ho ! M'avez-vous déjà vu quelque part ? Rafraîchissez-moi donc la mémoire...), on est pris dans le bain, dans le tourbillon pop/rock de l'album. La guitare de Fambuena est remarquable, le rythme est fantastique, Daho est en grande forme (Avant que j'm'en aille, avant mes funérailles, de la vie faire ripaille, avant que j'm'en aille), le morceau, trop court, passe comme un recommandé, et est suivi d'un autre classique/tube, au clip sublime, au piano irrésistible, "Saudade". Un des meilleurs tubes de Daho. Je n'ai rien contre "Week-End A Rome" ou "Tombé Pour La France", mais, franchement, le Daho pop new-wave de ces deux chansons n'a rien à voir avec le Daho racé, pop/rock qui fait son apparition en même temps que les années 90, avec cet album. "Comme Un Igloo" est furieusement soul, avec des paroles roublardes (bien trouvé, ce gimmick C'est en toi que l'amour se love), "Les Voyages Immobiles" est inoubliable (son intro fait assez 'western spaghetti'), et encore plus "Un Homme A La Mer", autre immense tube qui squattera longuement les ondes FM de France, de Navarre, d'Andorre et du 9-3 durant la première moitié des années 90. Après un "Interlude A La Désirade" franchement sublime, "Toi + Moi", avec son refrain en anglais (There's a place for us) et ses cuivres (saxo, trombone) irrésistibles, nous remet sur les genoux.

On pourra attendre longtemps une mauvaise chanson sur Paris Ailleurs ; j'en connais même qui attendent encore. Qui veut bien les prévenir qu'ils perdent leur temps ? "Rue Des Petits Hotels", qui propose le titre de l'album dans ses paroles (Parcours par coeur, Paris ailleurs/Les souvenirs se traînent, l'enfance se promène rue des Petits Hôtels) est une nouvelle claque mélodique, émouvante, touchante, daholienne en diable. "La Berlue" est, elle, une reprise pop franchement réjouissante d'une ancienne chanson (1972) de Françoise Hardy (Pour voir l'intérieur de ma tête, il te faut des lunettes, car tu as la berlue). Et il y à la Grande Finale de l'album : "Double Zéro Et L'Infini", immensité absolue co-écrite avec Rico Conning, 4,25 minutes (unique morceau à atteindre les 4 minutes) grandioses avec des boucles électroniques (programmation de Yuka Honda) remarquables, le morceau le plus moderne de l'album (et sans doute le meilleur aussi), et "Paris Ailleurs", régal électrorock qui achève le disque en beauté (Paris...où ça ?/ Paris...ici/Paris...où ça ?/Paris...ailleurs), avec un riff de guitare entêtant. Après ce dernier titre qui approche des 4 minutes sansles atteindre (3,45 minutes), une seule envie, refoutre le disque sur Play, plage audio 1.

Sous son très sobre emballage (mis à part la photo de recto de pochette et des timbres sur les extrémités des pages du livret, aucune illustration, rien), Paris Ailleurs s'impose vraiment comme une magistrale réussite, un disque puissant qui n'est pas seulement le sommet d'Etienne Daho (déjà, ça, c'est pas mal, au vu des grands albums qu'il a sortis, surtout après celui-ci), mais aussi et surtout un des sommets du rock français depuis ses débuts (soit le début des années 60). Album parfait, littéralement, Paris Ailleurs est un disque dont on ne se lasse pas, et à moins d'être totalement réfractaire à Etienne Daho, c'est un disque qui est vraiment indispensable à tout amateur de pop/rock et de rock hexagonal. (Clash Doherty).



TRACKLIST:

A1Des Attractions Désastre3:10
A2Saudade3:29
A3Comme Un Igloo3:51
A4Les Voyages Immobiles3:05
A5Un Homme A La Mer3:53
A6Interlude A La Désirade1:54
B1Toi + Moi3:54
B2Rue Des Petits Hotels3:19
B3La Berlue3:17
B4Double Zéro Et L'Infini4:25
B5Paris Ailleurs3:44





Siouxsie & The Banshees - The Rapture




SIOUXSIE & THE BANSHEES - THE RAPTURE (1995)
Geffen Records - GEF-24630 - (USA)

En 1995, il est clair que le passé glorieux des Banshees n'est plus suffisamment brûlant pour espérer que le groupe dure encore vingts ans de plus. L'album précédent, Superstition est un désastre artistique (malgré un certain succès aux Etats-Unis, le groupe étant reconnu par la nouvelle scène alternative rock 90's) et les tensions (l'alcoolisme de Budgie, la volonté de contrôle de Severin, Mc Carrick et Klein n'étant pas reconnus comme des membres à part entière du groupe et un management lui aussi désastreux) autrefois créatrices, si ce n'est nécessaires, à la puissance du groupe ne sont pas loin d'emmener celui-ci vers un final amer.

"L'ice queen" sent sûrement que The Rapture sera le dernier album du groupe. Elle sait aussi que celui-ci ne pourra avoir le même impact que JujuA Kiss In The Dreamhouse et leurs prédécesseurs. Sachant cela, elle tente tout de même d'effectuer une sortie digne pour son groupe, à la manière des Beatles et de leur Abbey Road, que les Banshees ont tant affectionné. 

Pour cela, elle essaye d'enregistrer l'album à la maison (au fin fond du Gers!), de créer une ambiance à peu près correcte, mais chaque membre, à part elle et Budgie, vit dans un point éloigné du globe. Difficile de créer une dernière fois une belle cohésion... Elle invite même John Cale du Velvet à produire quelques titres (dont "O'Baby" et "Tearing Apart") et apporter une touche douce à l'album.

Mais pour quel résultat ?

Les 3 premiers titres sont ouvertement "pop" - on peut se méfier vu l'album précédent - mais "O'Baby", "Tearing Apart" et "Stargazer" restent néanmoins très sympathiques, la production est un peu froide (mais on parle bien de Siouxsie And The Banshees), la voix n'est plus celle d'antan mais c'est bien évidemment mieux que n'importe quel groupe "pop" justement... et cela reste digne aussi.

Par la suite, Siouxsie and the Banshees optent pour un son hivernal et décharné ("Fall From Grace", "Falling Down" - le groupe sait justement qu'il se précipite vers sa chute...), il n' y a donc pas de grands effets de production mais c'est peut être là aussi ce qui fait son charme à The Rapture.

Les paroles, plus que jamais, illustrent l'état d'esprit du groupe: si les tensions ont toujours été au cœur de la musique, une chanson comme "Forever" fait figure d'épitaphe, avec ces mots très simples mais qui ne peuvent être que justes: "we couldn't stay together, this couldn't last forever". Chantés autour de motifs rêveurs et mélancoliques, ce n'est peut être pas la chanson définitive qu'ils auraient souhaités, mais il était trop tard de toute façon...

Cependant les Banshees étant ce qu'ils sont, ils ont aussi vu les choses en grand, comme pour le morceau titre "The Rapture". Si les Beatles avaient conclu Abbey Road avec différents bouts de chansons censés s'enchaîner, les Banshees signent leur chant du cygne par une quasi symphonie (merci Martin Mc Carrick) de 10 minutes décomposée en plusieurs temps, où s'alternent passages en deuil et phases de psychédélisme enneigé.

Autre temps fort sur "Not Forgotten" où sur un final diabolique et grâce aux efforts conjugués de chacun (Jon Klein n'est peut être pas Mc Geoch mais il a ses mérites), le phénix semble renaître de ces cendres (paroles scandées par la chanteuse elle-même). Siouxsie a enfin réussi à faire entendre le bruit "de chevaux galopant au dessus d'une falaise"(disait-elle à Mc Geoch à une autre époque concernant ses souhaits sur le travail du son...). Après cette explosion, telle la lave éclatant du volcan, le morceau s'apaise et clôt sur le chant mystérieux et sensuel de Siouxsie. "Sick Child" est une rêverie sous influence Beatles (le violoncelle et les progressions harmoniques qui rappellent le groupe période "Revolver"), un titre doux au royaume de la pop.

"The Double Life" et "The Lonely One" ne sont pas par contre d'aussi belles réussites (au choix des morceaux récréatifs ou de remplissage), et le thème de la dualité était bien mieux exprimé sur "Face To Face" (la B.O. de Batman Returns). Elle n'est pas Gémeaux pour rien Siouxsie Sioux, enfin je veux dire Susan Ballion...

"Love Out Me" (encore autobiographique) conclut, comme toujours dans un sommet d'urgence, au plus près de cette explosion volcanique, avec une violence qu'on n'attendait plus. Utilisant des éléments metal, gothiques, voire techno par moments, Siouxsie And The Banshees démontrent une dernière fois l'étendue de leur force, avec leur morceau le plus agressif depuis longtemps, toujours marchant sur un fil, au cœur du danger. Si ce n'est qu'ici, ils savent que c'est vraiment la fin et qu'ils y vont comme des Kamikazes. 

Que conclure ? The Rapture n'est pas parfait, certes. Mais je trouve qu'il est parfait pour ce qu'il est : une lettre d'adieu, la dernière tentative d'un groupe qui sait qu'il est perdu (avec l'amertume que ça représente, tant pour le groupe que pour l'auditeur). Il n'en est donc que plus touchant. (Machete83).


TRACKLIST :

A1O Baby3:19
A2Tearing Apart3:21
A3Stargazer3:14
A4Fall From Grace3:43
A5Not Forgotten4:44
A6Sick Child4:49
A7The Lonely One3:29
B1Falling Down2:52
B2Forever4:04
B3Rapture11:32
B4The Double Life4:10
B5Love Out Me4:44




mercredi 27 novembre 2013

ZZ Top - Afterburner



ZZTOP - AFTERBURNER (1985)
Warner Bross. Records - 9 25342-1 - (Europe)

Quand il avait 14 ans, votre serviteur veillait régulièrement devant la télé lorsqu'aux "Enfants Du Rock", le présentateur annonçait ZZ Top dans le sommaire. Ensuite le futur chroniqueur prodige de Metal Sickness déjà pétri de bon goût, insultait (déjà) copieusement ledit présentateur lorsqu'il se rendait compte que les promesses barbues n'étaient que vaines. C'est devenu tellement une idée fixe que lorsque noël 1988 est arrivé, la cassette d' "Afterburner" est naturellement venue garnir la liste de course du père noël. Pourquoi "Afterburner" qui datait déjà de trois ans ? Et bien parceque rien n'était sorti depuis, parce que les discographies sur wikipedia c'était de la science fiction et aussi parce que la voiture-vaisseau spacial de la cover, ça valait bien le poster de Playboy ! Déjà à la sortie du bahut, le père d'un des élèves avait peint sur son van (à l'aérographe) la cover, ce qui provoquait l'inertie de votre serviteur qui bavait juste devant. Une fois insérée ladite cassette dans le guetto-blaster, les 10 titres allaient irrémédiablement s'incruster dans ma cervelle.

C'est sûr pourtant, "Afterburner" à sa sortie était plus une séquelle qu'autre chose de "Eliminator", l'album évenement qui fut dix fois disque de platine (mérités !). Alors quid de ce "Afterburner" aujourd'hui ? Nostalgie mal placée ? Peut-être un peu de ça.. après tout cela ne s'explique pas. On est attiré par une attitude, un son, une esthétique, le reste n'est souvent qu'une histoire de rétroviseur.
Et pourtant...et pourtant cette cassette usée, bouffée jusqu'à la moëlle a tourné plus que de raison. J'aurai pu en rester là mais pourtant elle tourne (encore) comme dirait l'autre.

Impossible de me défaire de chacun de ces hymnes. Comme un chacal mort de faim, contre vents et marées je défendrai cet album jusqu'à ma dernière rognure d'ongle. Ce disque fait partie pour moi d'un des albums les plus importants de ma vie. La batterie est programmée ? Rien à foutre. Y'a des synthés alors que le "vrai" ZZ Top c'est le pur boogie/rock/blues des 70's façon ZZ Top's first album ou "Tres Hombres" ? Je m'en tape royal. Et vous savez pourquoi ? Parceque quand "Sleeping bag" résonne je suis à Kourou sur la rampe de lancement. Quand "Stages", "Woke Up With Wood" hurlent je suis dans une autre dimension.

Je ne parle pas de "Rough Boy" slow ultime qui réconciliera ballade langoureuse et solis épurés quasi floydiens où chaque note vous transporte. Ah ! Intermède fin de la cassette, j'éjecte et retourne l'objet du délit et "Planet Of Women", qui aurait pu être une B.O d'un film de Russ Meyer atomise tout sur son passage. Après c'est sur j'ai des sueurs froides rien qu'à penser que vous ignorez peut être tout de la fébrilité qui m'étreint quand la talk box résonne ! Je peux à la limite comprendre que vous appréciez moins "Velcro Fly" qui, il est vrai, est très marqué par son époque mais avec "Dipping Low (In The Lap Of Luxury)" vous vous sentez comme écrasé par les quatres roues d'un Big foot avant que ne démarre l'armaggedon, l'hyper speed et brutal "Delirious" véritable déclaration de guerre à mes petits camarades qui n'avaient d'oreilles que pour INXS ou Nick Kamen (quelqu'un se rappelle de ce mec ?).

Ultime, Impossible à surplomber dans son genre malgré tout ce que vous pourrez lire et écrire dessus. Même si cette "suite" n'aura été "que" cinq fois disque de platine. ZZ Top avec cet album touche la perfection avec ses médiators et Barry Jackson, l'illustrateur vous l'offre dans un écrin d'une beauté schizophrénique. In-dis-pen-sable ! (comment avez vous pu vivre sans ? moi j'aurai pas pu) . (Chao SBC - Metal Sickness).


TRACKLIST :


A1Sleeping Bag4:02
A2Stages3:32
A3Woke Up With Wood3:45
A4Rough Boy4:50
A5Can't Stop Rockin'3:01
B1Planet Of Women4:04
B2I Got The Message3:27
B3Velcro Fly3:29
B4Dipping Low (In The Lap Of Luxury)3:11
B5Delirious3:41





mardi 26 novembre 2013

Pretenders - Last Of The Independents



PRETENDERS - LAST OF THE INDEPENDENTS (1994)
Wea - 4509-95822-1 (Europe)

En 1994, cela fait bientôt quinze ans que The Pretenders existe. Le groupe a traversé un paquet de champs de mines pour se retrouver avec deux survivants, les deux autres membres étant décédés d'abus de stupéfiants. Depuis 1983, Chrissie Hynde et Martin Chambers sont les seuls rescapés de la formation originelle, démarrée en 1980.

Les disques sont rares et tombent tous les quatre ou cinq ans. Celui qui nous préoccupe aujourd'hui, "Last of the Independents", sixième album studio, parait en mai 1994. Chrissie (guitare/chant) et Martin (batterie) se sont entourés de musiciens additionnels comme Adam Seymour (guitare) et Andy Hobson (basse), ainsi qu'une pléiade d'autres musiciens dont un ancien guitariste du groupe, Robbie McIntosh.

Avec une cinquantaine de minutes d'une pop rock élégante, tour à tour puissante ou calme mais toujours mélodique,The Pretenders risque bien de contenter un large pan de fidèles et de nouveaux publics. Au passage, le groupe se permet un tube, "I'll Stand by You", ballade romantique à la belle progression bénéficiant d'une emphase brillante en final. C'est le morceau parfait que ne rejoindrons pas au panthéon des belles compositions les autres balades du disque : "977 " où Chrissie délaisse pour un moment sa masculinité rock pour une sensualité toute féminine, "Every Mother's Son" ou "Forever Young" qui clôture l'affaire.

Au rayon des pépites pop/rock justifiant amplement l'achat de ce disque, "Hollywood Perfume", parfaite mise en bouche avec une rythmique tendue et fébrile qui fait office de morceau-témoin à visiter, le très bon "Money Talk", où une vingtaine de secondes de pédale wah-wah suffisent à faire de cette pièce rock le meilleur titre du disque. Déclamé par Chrissie comme la dernière bonne vérité à dire et à entendre, "I'm a Mother" est joué dans l'urgence et parsemé de sirènes d'alarmes pour renforcer le climat d'anxiété. Dans un registre plus calme invitant à la révolution par les fleurs et les petits oiseaux, "Revolution" et "All My Dreams" résonnent de manière profonde et chaleureuse. "Tequila", court extrait d'une échappée country-rock sera déclinée en entier dans une réédition du premier album en 2006. Encore et toujours de la pop, légère et sans sucre avec "Night in My Veins" ou bien
vivante et avec un peu plus de surcharge pondérale, "Love Colours". Pour terminer, un titre d'inspiration rocksixties "Rebel Rock Me" pour les passionnés du genre.

Un disque très électique de The Pretenders qui s'inscrit très honnêtement dans la mouvance du milieu des années 90.



TRACKLIST :
A1Hollywood Perfume
A2Night In My Veins
A3Money Talk
A4977
A5Revolution
A6All My Dreams
A7I'll Stand By You
B1I'm A Mother
B2Tequila
B3Every Mother's Son
B4Rebel Rock Me
B5Love Colours
B6Forever Young