dimanche 11 novembre 2012

U2 - The Joshua Tree





U2 - THE JOSHUA TREE (1987)

Avant de commencer la chronique d’un des plus grands albums de tous les temps, si ce n’est le plus grand de tous, l’ultime, celui que l’on amènerait sur une île déserte, le one and only, il faut prendre son souffle et, surtout, tenter, par écrit, de faire passer le message. L’album ci-présent est un chef-d’œuvre, un des seuls disques de rock qui ne souffre pas de la comparaison s’il est rangé entre Miles Davis et Mozart.
Where the streets have no name démarre sur des notes lyriques d’une profondeur rare, qui approfondissent ce qui avait été entamé dans " The Unforgettable Fire" (le titre One Tree Hill pourrait à ce propos en faire partie), et qui donnent des notes musicales à tous ces sentiments qui nous habitent mais qui ne trouvent pas de mots pour s’exprimer (I want to tear down the walls that hold me inside, I want to reach out and touch the flame). C’est l’un des rares titres qui, joués en concert, font jaillir chez le spectateur des larmes aux yeux devant tant de beauté...

I still haven’t found what I’m looking for continue sur la même lancée, avec ce jeu de guitare de The Edge qui est plus que prodigieux : magique. A noter aussi que la basse se pose là, mine de rien, tout comme la batterie, pour éclater au grand jour avec With or without you, où la voix langoureuse de Bono nous plonge dans une noirceur opaque où la guitare symbolise la lumière au bout du tunnel. Que dis-je, la lumière, des feux d’artifice, des éruptions volcaniques d’une clarté flamboyante, aveuglante. A noter que cette chanson est très proche de Pride, surtout dans son abstraction lyrique.
Ici, il est temps de prendre son souffle car ces trois titres tout juste passés en revue valent à eux seuls la possession de ce grand disque. Mais voilà que Bullet the blue sky vient nous rappeler que U2 est, avant tout, un grand groupe de rock à la guitare saturée, criarde, le tout sur une dynamique rythmique sans faille. Exit aussi brille par son côté rocailleux, perdu dans un déluge sonore d’une amplification très puissante car sourde : c’est bien à un crotale du désert, perdu dans l’immensité, et saoul de surcroît, que l’on a affaire ici (...). Quand la musique procure l’effet des paradis artificiels, on est bien en présence d’un chef d’œuvre n’est-ce pas ?
L’admiration que voue Bono à l’Amérique et ses grands espaces facilitant l’introspection est encore une fois plus que présente. Cet album leur ouvrira d’ailleurs toutes les portes du nouveau monde. Que ce soit dans les paroles (Outside is AmericaIn God’s country) ou dans le choix des instruments (harmonica, Slide guitar), ou même dans le choix du titre de l’album et de sa pochette signée Anton Corbijn (le parc du Joshua Tree se trouve en Californie et a maintes fois fait l’objet de croyances en tous genres tant ses arbres sont mystérieux), l’Amérique déjà adulée sur l’album précédent est encore une fois à l’honneur. Le titre Trip through your eyes et son introduction à l’harmonica en sont encore une fois la preuve.
Mais ce qui frappe le plus sur cet album, à part cette évidente coloration américaine, c’est la guitare de The Edge, et ce de bout en bout : lyrique, à envolées épiques, enthousiasmante, tout feu tout flamme, stimulante, inspirée, romantique. En un mot comme en cent : expressionniste. Le très beau One tree Hill, écrit en honneur à un de leurs roadies décédé en 1986, est l’un de ces tableaux aux couleurs éclatantes qui font de U2 le représentant ultime du genre en musique, si tant faire se peut. Quant à Mothers of the disappeared, il ne fait que confirmer que U2 brillera - aussi - par des ballades à fendre le cœur, car Bono y chante avec ses tripes, il se donne tout entier, il nous touche, autant dans le la liberté que dans la spontanéité de l’expression. Sur ce titre, on peut entendre des simulacres de gospel qui annoncent l’album Rattle and hum.
Daniel Lanois et Brian Eno sont à la production. Steve Lillywhite derrière la table de mixage. Tous les ingrédients sont là pour faire un beau chef d’œuvre. Et ceux qui pensent que Bono en fait aujourd’hui trop, qu’il se mêle un peu trop de ce qui ne le regarde pas, ou que son inspiration serait à plat, rendez-vous a été donné en cette fin d’année 2004 ( How to dismantle an atomic bomb) pour montrer qu’il sait encore, entouré d’un groupe plus soudé que tant d’autres, faire de grandes chansons, à même d’exprimer ce qui nous touche. Et qu’il sait aussi se faire plus humble, laissant The Edge mener la barque. (L. Bianchi).


TRACKLIST :

1Where The Streets Have No Name5:35
2I Still Haven't Found What I'm Looking For4:36
3With Or Without You4:57
4Bullet The Blue Sky4:32
5Running To Stand Still4:20
6Red Hill Mining Town4:51
7In God's Country3:37
8Trip Through Your Wires3:32
9One Tree Hill5:24
10Exit4:14
11Mothers Of The Disappeared5:14








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