mercredi 26 avril 2017

Bruce Springsteen


BRUCE SPRINGSTEEN - THE RIVER
CBS ‎- CBS 88510 - 2 × LP - Europe Pressing - 1980


En raison de problèmes contractuels, l'accouchement de "Darkness On The Edge Of The Town" (1978) fût une épreuve douloureuse pour Bruce Springsteen. Certes, les séances d'écriture ont permis la création d'environ 70 titres et l'album a bénéficié d'une bonne réception, que cela soit au niveau des critiques ou des ventes, mais l'ambiance générale de l'opus s'en est ressentie. Animé de sentiments plus optimistes, le Boss s'apprête à sortir son nouveau disque qui doit s'intituler "The Ties That Bind" et se veut d'une humeur générale plus enjouée. Pourtant, l'artiste ne peut s'empêcher de replonger dans les titres écrits pour le précédent album et il décide finalement que certains doivent absolument paraître. Cette décision est également le fruit d'une prise de conscience quant au fait que la vie est une aventure composée de moments plus ou moins positifs et qu'il faut apprendre à vivre avec les bons comme avec les plus tristes. C'est donc sous le format d'un double album que parait finalement "The River", nouvel opus de l'homme du New Jersey.

S'appuyant sur une formation toujours aussi stable, au sein de laquelle Steve Van Zandt a désormais pris toute sa place, Bruce Springsteen va s'atteler à alterner les titres enjoués, voire festifs, et d'autres compositions plus intimistes et/ou mélancoliques. Avec son refrain obsédant et sa batterie pataude, 'The Ties That Bind' lance le premier disque dans une ambiance folk et enjouée. Il sera accompagné dans ce style par des titres tels que 'Sherry Darling' et son saxophone en fusion, l'énergique 'Out In The Street' sur lequel les harmonies vocales de Steve Van Zandt imposent leur marque de fabrique, ou un 'Crush On You' simple et accrocheur. Difficile également de ne pas citer le cinglant 'Jackson Cage' traduisant la marque irréversible que la société peut nous apposer selon nos actes passés. De son côté, 'Hungry Heart' se fait plus léger et sera le premier single à succès de Bruce Springsteen. Il est amusant de constater que ce titre était originellement destiné aux Ramones, et que c'est Jon Landau qui a eu la bonne idée de convaincre le Boss de le conserver.

Au milieu de titres majoritairement dynamiques, viennent se glisser quelques pièces plus délicates traitant de tranches de vie ('Independence Day' sur le départ d'un fils du domicile parental) ou de sujets de société plus profonds (le titre éponyme inspiré par le couple de la sœur de l'artiste frappé par la crise et devant faire face au chômage).

Comme une forme de contrepoids, le second disque donne plus de place à des titres mélancoliques. Quelques moments plus enjoués réussissent cependant à apporter un peu de fraîcheur tels l'imparable et obsédant 'Cadillac Ranch', ou les entraînants 'I'm A Rocker' et 'Ramrod' avec leurs claviers aux sonorités amusantes. Peu habitué à traiter de ce sujet, le Boss s'étend régulièrement sur les amours blessées. Les mid-tempi 'Point Blank' et 'Fade Away' regrettent des histoires terminées pour le premier ou luttent désespérément pour empêcher leur fin pour le second. Plus épuré, 'Stolen Car' constate l'échec d'un mariage, alors que 'Drive All Night' s'entend sur un amour perdu mais vivace durant plus de 8 minutes. Plus classiques dans les sujets abordés, 'The Price You Pay' et 'Wreck On The Highway' maintiennent cependant le niveau d'émotion à son point le plus élevé.

Au bout du compte, malgré le côté imposant de son format, "The River" se révèle captivant de bout en bout. L'alternance des thèmes abordés, des tempi utilisés et des ambiances maintient l'attention en éveil sans temps mort. L'apport d'un peu de légèreté est un plus, d'autant qu'elle ne fait pas preuve de mauvais goût, alors que les titres plus mélancoliques sont de nouvelles preuves du talent de conteur de Bruce Springsteen. Que le sujet traite de sentiments amoureux ou de thèmes sociaux, le chanteur est à chaque fois capable de toucher l'auditeur au plus profond de ses sentiments. 





TRACKLIST

A1       The Ties That Bind
A2       Sherry Darling
A3       Jackson Cage
A4       Two Hearts
A5       Independence Day

B1       Hungry Heart
B2       Out In The Street
B3       Crush On You
B4       You Can Look (But You Better Not Touch)
B5       I Wanna Marry You
B6       The River

C1       Point Blank
C2       Cadillac Ranch
C3       I'm A Rocker
C4       Fade Away
C5       Stolen Car

D1       Ramrod
D2       The Price You Pay
D3       Drive All Night
D4       Wreck On The Highway






lundi 24 avril 2017

David Bowie - Hours ...


DAVID BOWIE - HOURS ...
Music On Vinyl ‎- MOVLP1400 - LP, Reissue - Europe - 2015


On avait laissé Bowie à 50 ans, avec un look résolument différent et sur un album aussi distant qu’impressionnant, ces deux effets que l’on retrouvait déjà sur outside, dus aux sons purement électros dont Reeves Gabrels truffait les morceaux. Ce Bowie là bien que plaisant pouvait sembler "too much" dans cette démarche pour sonner moderne, à milles lieux de la simplicité de ses premiers ouvrages. Premier constat avec cette collaboration scénique et en studio, avec placebo : Bowie a reviré plus rock et moins new sound. Certes Bowie a été et restera un artiste rock, mais j’entends que la recherche sonore est alors moins marquée comparée aux délires earthling ou outside.

Deuxième constat : Bowie a changé une fois de plus au vu de son look, ce changement est d’autant plus apparent qu’il illustre l’album : sur la pochette le Bowie cinquantenaire cheveux hérissés et petit bouc git au sol, comme un mourant, s’abandonnant dans les bras du Bowie 99, cheveux long, tenue cosmique. Faut-il y voir un signe d’un retour aux sources ? Notre artiste prend-t-il conscience d’un temps qui passe ? Rien que la pochette annonce la couleur : on est loin des couleurs chatoyantes d’earthling ou l’anglais à l’œil vairon pose de dos drapé de l’union jack sur un paysage de bocage. Ici il ne subsiste que des nuances de bleus, cette neutralité n’étant éclipsée qu’au dos par des bandes de couleur.

Et si l’on prend conscience que Bowie a vieilli, ça musique, elle, continue de rajeunir. De nombreux indices de temps sont apparents. l’album se nomme hours, le clip de "thursday’s child" montre Bowie dont le reflet est un jeune homme qui lui ressemble étrangement, dans chaque chanson Bowie s’interroge sur la vie, "something in the air" (’lived with the best times’) - "survive", évocateur jusque dans le titre - "if i’m dreaming my life" - "what’s really happening" et surtout ce refrain de "seven" : ’i got seven days to live my life / or seven ways to die’. Cependant à ces paroles épicuriennes se joignent des douces mélodies qui rappellent le meilleur de Ziggy Bowie, quand celui-ci vendait encore des disques et non plus son image comme à l’heure actuelle. le disque oscille entre ballades, où les solos guitaresques de Gabrels évoquent l’âge d’or quand Ronson était encore de la partie, et petits tubes rock à la placebo même si dans ce rapport c’est plutôt à la placebo qui copie Bowie, le revival glam. L’artiste confirme alors qu’il n’a en rien perdu sa grâce musicale, sa voix se porte à merveille et mue selon les morceaux étant méconnaissable d’une piste à l’autre, les guitares sont tranchantes à souhait telles sur "if i’m dreaming my life" ou l’excellent "what’s really happening ?" et les écrits foutrement compliqués et métaphoriques d’earthling sont ici presque abordable pour bac -2. Le contraste entre pépites pop ("thursday’s child", "survive") et chef d’œuvres métissés électro-rock ("the pretty things are going to hell", "what’s really happening ?") est plus que saisissant et on se surprend à penser que Bowie n’a pas encore tout dit. Si earthling montrait quelques limites, hours confirme que cet anglais-là a encore de belles pages rock à écrire à l’instar de bons nombres d’artistes qui sont musicalement finis en deux albums (les 3/4 de la scène actuelle). Bowie, génie du siècle ?







TRACKLIST

A1       Thursday's Child
A2       Something In The Air
A3       Survive
A4       If I'm Dreaming My Life

B1       Seven
B2       What's Really Happening?
B3       The Pretty Things Are Going To Hell
B4       New Angels Of Promise   
B5       Brilliant Adventure
B6       The Dreamers






David Bowie - Excerpts From Outside


DAVID BOWIE - EXCERPTS FROM THE OUTSIDE
Music On Vinyl ‎- MOVLP500 - LP  Reissue 180 gram. – Europe - 2012



L’album du renouveau. Beaucoup pensent, affirment et clament que « Outside est le meilleur album de David Bowie depuis Scary Monsters ». Cette phrase péremptoire est d’ailleurs devenue une véritable maxime chez les fans endurcis. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’il se place aux côtés des plus grands rejetons de la famille des albums studio du Thin White Duke. Peut-être pas. Toutefois, Outside est un bon cru. C’est entendu. Le retour de Brian Eno aux affaires y est sans doute pour quelque chose. David Bowie retrouve ici un de ses brillants comparses et se permet d’explorer des contrées nouvelles avec cet album conceptuel (nous y reviendrons) doté d’un son electro indus moderne et surprenant.

Outside est à n’en pas douter un disque paré d’une vraie force créative qui montre un David Bowie à nouveau débordant d’idées et voulant mettre à profit ses recherches artistiques. Il se prend par exemple d’admiration pour les œuvres d’artistes internés lors de sa visite dans un hôpital psychiatrique viennois. De cette visite naît le concept d'Outside qui met en scène un détective (Nathan Adler) chargé d’élucider une affaire de meurtres artistiques rituels d’une violence inouïe. Concept lugubre et ambitieux mais curieusement, l’essentiel n’est pas là. Il convient plutôt ici d’apprécier l’essence même des chansons, qui se démarquent toutes les unes des autres. David Bowie se permet en effet d’alterner les ambiances et on virevolte gentiment entre sonorités pop-rock, electro et techno qui nous plongent inexorablement dans un univers sombre, dérangé et morbide.

Rien n’est épargné à l’auditeur et l’on retrouve un David Bowie à nouveau prêt à en découdre, à prendre de vrais risques, bref à se surpasser. Franchement, le résultat est souvent à la hauteur des ambitions consenties pour l’élaboration du disque. Pour commencer, « Hallo Spaceboy » est un titre destructeur qui s’inscrit dans la mouvance indus en vogue durant cette période et sera repris avec brio par les Pet Shop Boys qui se serviront d’ailleurs de « Leon Takes Us Outside » pour ce remix. Il s’agit depuis d’un moment fort apprécié en live, notamment chez frange « jeunz » des fans de l’artiste anglais. L’écoute de ce seul titre nous prouve par ailleurs l’extraordinaire travail musical effectué sur cet opus. Il faut dire que David Bowie a mis les petits plats dans les grands en invitant notamment le pianiste Mike Garson ainsi que les guitaristes Carlos Alomar et Reeves Gabrels. L’alchimie opère et quelques morceaux sont particulièrement remarquables ; le dépressif « Motel », l’incisif « The Heart’s Filthy Lesson » ou encore l’accessible « Strangers When We Meet » sont autant de compositions qui prouvent le retour en grâce du Thin White Duke. D’autres titres sont définitivement géniaux, à savoir « Small Plot Of Land » et « I’m Deranged », plus barrés encore.

Pourtant, Outside est critiquable à plusieurs égards. Au delà du concept (un poil prétentieux selon moi), le disque accuse quelques longueurs : les « Segue », qui servent de transitions, cassent vraiment le rythme et ne s’imposent pas. De plus, la production parfois trop fouillée peut lasser d’autant que l’album dure tout de même 73 minutes. J’ai d’ailleurs du mal à écouter cet opus d’une traite et je suis à peu près sûr que peu de téméraires y arrivent. Outside n’est donc pas parfait, c’est un fait. Il n’en demeure pas moins un grand disque, singulier et riche, qui appelait une suite puisqu’il s’agissait en théorie du premier volet d’une nouvelle trilogie. On attend encore le deuxième acte. Viendra-t-il un jour ? La question semble désormais incongrue…

Outside est au final un peu trop ambitieux à mon goût. Comme beaucoup de grands albums, il comporte son lot de plantages et de choix discutables. Cet effort est toutefois loin d’être lisse et consensuel… C’est l’essentiel. (Cyril - Force Parallèles).




TRACKLIST:
A1       Leon Takes Us Outside (Edit Version)
A2       Outside
A3       The Hearts Filthy Lesson
A4       A Small Plot Of Land
A5       Segue - Baby Grace (A Horrid Cassette)
A6       Hallo Spaceboy

B1       The Motel (Edit Version)
B2       I Have Not Been To Oxford Town
B3       The Voyeur Of Utter Destruction (As Beauty)
B4       Segue - Ramona A. Stone / I Am With Name
B5       We Prick You
B6       Segue - Nathan Adler
B7       I'm Deranged






samedi 22 avril 2017

Talk Talk - Spirit Of Eden


TALK TALK - SPIRIT OF EDEN
Parlophone ‎- 74 6977 1 - LP Album - UK - 1988


Comment débuter la chronique d’un album aussi important et aussi marquant? En s’indignant du fait que, presque 20 ans après sa sortie, il n’est pas encore totalement reconnu à sa juste mesure? En effet, pour beaucoup, le nom de Talk Talk reste attaché à la musique qu’offrait le groupe à ses débuts, à savoir de la pop new wave dans la veine des tubes "It’s My Life" (récemment massacré par No Doubt) ou "Such A Shame".

Pourtant, Talk Talk ne prend véritablement son envol qu’en 1986 avec The Colour Of Spring, soit le passage subtilement négocié d’une pop léchée et synthétique à une musique beaucoup plus recherchée et surtout incroyablement organique. Après le succès de ce troisième album, le groupe (en particulier son leader et sa voix, Mark Hollis) va décider de pousser jusqu’au bout ce qu’il a commencé avec brio sur The Colour Of Spring, au grand dam des pontes de EMI qui espéraient que le groupe leur ponde de nouveau des tubes de la classe d’un "Life’s What You Make It". Le groupe explose le budget et les délais imposés par la maison de disque, puis annonce qu’il n’y aura ni single, ni tournée de promotion. Et c’est en septembre 1988 que sort pour de bon Spirit Of Eden.



À quoi ressemble cet album? Difficile à dire. À vrai dire, il ne ressemble à rien de ce qu’a pu faire le groupe avant (à part peut-être "April 5th" et "Chameleon Day" sur l’album précédent) et à pas grand chose non plus si l’on s’en tient au rock « traditionnel ». Seul élément familier, la voix unique de Mark Hollis, cette voix plaintive, chevrotante et à fleur de peau. Pour le reste, l’album est une véritable cathédrale émotionnelle. La musique y est constamment en apesanteur, oscillant entre des moments de tension incroyables et d’autres d’une sérénité à couper le souffle, tous magnifiés par la richesse et la pureté de l’instrumentation.



On rentre dans le vif du sujet avec la magnifique suite qui comprend les trois premiers morceaux (plus de vingt minutes qui occupaient à l’époque une face entière du disque). Trompette plaintive, nappe de cordes minimalistes, harmonica déchirant... L’ambiance s’installe puis se calme progressivement avant que ne soit décoché le premier son de guitare, au bout de deux longues minutes. Le rythme lancinant démarre et la voix de Mark Hollis est plus posée que jamais. Les trois morceaux s’enchaînent avec comme fil conducteur ce rythme de batterie, tel un cœur qui bat. C’est sur ce rythme que se succèdent des envolées d’une beauté et d’une puissance indescriptibles, chaque morceau constituant un crescendo par rapport au précédent. Sur "The Rainbow", une simple montée d’orgue. Sur "Eden", une montée d’orgue accompagnée d’un arpège de guitare acéré et de la voix puissante de Mark Hollis. Enfin sur "Desire", un déluge de percussions apocalyptiques, des rugissements de guitare et une mélodie de basse qui forment une sorte de magma sonore. À chaque fois, la musique vous prend aux tripes et redescend d’un coup. Frissons garantis.



La deuxième partie du disque est composée de trois morceaux calmes, encore une fois d’une splendeur rarement égalée par un groupe de rock. "Inheritance" est le minimalisme incarné. Piano, batterie discrète et quelques sons de guitare. Le refrain est stupéfiant, basse et orgue offrant un écrin parfait à la voix de Mark Hollis. "I Believe In You" brille par la présence bouleversante de la chorale de la cathédrale de Chelmford, qui vient ajouter une touche de lyrisme aux nappes d’orgue qui ponctuent cette chanson. Enfin, "Wealth" s’appuie de nouveau sur une nappe d’orgue, un piano et une contrebasse, simplement accompagnés de notes presque psychédéliques égrenées à l’orgue Hammond. La fin de l’album est d’une tranquillité absolue, la meilleure façon de clore ce chef-d’œuvre qui porte merveilleusement bien son nom.

Inutile de dire que tout ça n’a pas plu à EMI, qui a bien tenté de faire un single avec une version raccourcie de "I Believe In You" contre l’avis du groupe, précipitant ainsi la rupture. Inutile non plus de dire qu’ils n’ont pas remporté beaucoup de succès avec cet album. Pourtant, la portée de Spirit Of Eden (et de son successeur, le tout aussi fascinant Laughing Stock) est aujourd’hui incontestable. Il a participé à la création d’un des genres les plus importants des années 1990, le post-rock, tout en influençant une cohorte d’artistes. À posséder absolument, donc. (Flyingwill - Metal Immortel).






TRACKLIST:

A. The Rainbow / Eden / Desire
B1. Inheritance
B2. I Believe In You
B3. Wealth






Scorpions - In Trance



SCORPIONS - IN TRANCE
RCA International ‎- RS 1039 - LP Reissue - UK - 1983


Après deux albums ayant recueilli un très bon succès d'estime, le groupe s'apprête à lancer sur le marché son troisième album, le fabuleux IN TRANCE. C'est également avec cet album, que débutera la collaboration avec leur producteur fétiche, Dieter Diercks, celui qui sera de la partie pour BLACKOUT ou STILL LOVING YOU, et dont le groupe s'est séparé il y a quelques années seulement ! Soit près de 20 ans de collaboration "scorpionnesque" pour ce producteur, déjà très renommé à l'époque, et qui donnera vraiment un coup d'accélérateur à la carrière des Scorpions. Ce dernier va notamment les aider à mettre au point un son qui va les distinguer de leurs concurrents. Autre coup d'accélérateur pour le groupe, la tournée européenne en première partie de UFO, le groupe de Michael Schenker, qui va les aider à se faire un nom sur le vieux continent ! Kiss les choisira même pour effectuer la première partie de sa tournée allemande !

Concernant l'album en lui-même, il reste pour beaucoup comme le classique 70's studio du groupe, avec ses morceaux d'une qualité incroyable : l'hypnotique (et c'est peu dire) "robot man", ses ballades sublimes "life's like a river", "living and dying" toujours avec la patte Uli Jon Roth (comprenez solos pleins de feeling). La chanson-titre de l'album, avec ses couplets à la guitare claire et son refrain à la guitare rythmique saturée, peut être à ce titre considérée comme l'une des premières power-ballades, style repris par de nombreux groupes depuis! Uli Roth, qui participe à la composition de quelques titres sur "in Trance", chante sur deux morceaux, l'énervé "dark Lady", et le très bluesy "Sun in my hand". L'album se termine par un instrumental "Night lights ", très calme, très très calme …

C'est un album marquant pour le groupe, qui a maintenant le producteur, le son et les moyens de faire connaître son talent à l'ensemble de la planète ! (Stef - Metal Nightfall).







TRACKLIST:
A1. Dark Lady
A2. In Trance
A3. Life's Like A River
A4. Top Of The Bill
A5. Living And Dying

B1. Robot Man
B2. Evening Wind
B3. Sun In My Hand
B4. Longing For Fire
B5. Night Lights






vendredi 21 avril 2017

Texas - Jump On Board


TEXAS - JUMP ON BOARD
BMG ‎- 538264581 - Vinyl - UK -  2017

« Jump on board » est le neuvième album studio du groupe écossais. Que de chemin parcouru depuis la sortie de « I don’t want a lover » ! Nous étions alors à la toute fin des années 80 et un nouveau groupe débarquait sur la bande FM avec ce titre entêtant. Dès les débuts, Texas a marqué les esprits. Un son. Une identité. Porté par une chanteuse charismatique en la personne de Sharleen Spiteri.

C’est l’année dernière que le groupe a posé les premières pierres de ce nouvel album, dans son studio à Glasgow. L’idée était de prendre du plaisir et renouveler le genre sans se disperser, un cahier des charges somme toute probablement très proche à celui des précédents. Parce que quand on y regarde de plus près, Texas a toujours été d’une constance remarquable. Chaque album aura été l’occasion pour le groupe de s’aventurer sur de nouveaux terrains, tout en gardant, sans exception, en skyline une idée certaine de comment la musique de Texas devait sonner. Le groupe s’est aujourd’hui recentré sur lui et ses fondamentaux, entouré de quelques amis auteurs comme Jack Townes et Angelica Bjornsson.

Il ressort de l’écoute de ce disque un sentiment d’optimisme contagieux, une irrésistible envie d’aller de l’avant, de prendre du plaisir, de regarder la vie en face, de ne plus prendre des chemins de traverse. Parce qu’on n’en a plus le temps, tout simplement. D’ailleurs ce temps qui passe inexorablement est au cœur du questionnement de cet opus. Au programme de « Jump on board », des réminiscences « Texassiennes » (« Summer Son », « Halo » et consorts ne sont jamais loin), mais également des effluves disco qui nous ont emmenés dans d’autres temps, ceux où les Bee Gees régnaient en maîtres, des accents Northern Soul, une belle touche Gospel, des sonorités électro particulièrement vivifiantes et quelques ballades envoûtantes. Au final, du bon, rien que du bon.

Parce Texas est Texas et reste Texas au fil des années, on ne peut que saluer l’ingéniosité ce nouvel opus. Texas ne renouvelle certes pas le genre, et tant mieux, on ne le lui demande pas, mais le groupe apporte ici de nouvelles couleurs à sa palette. Et pas seulement le jaune de sa pochette, qui aurait pu rappeler le magnifique visuel de « The Hush », mais qui pour le coup, est un peu flashy à notre goût !

Avec ces dix nouvelles chansons, Texas fait la synthèse parfaite de ce qu’on a aimé dans leur musique depuis toutes ces années. And now, Jump on board ! 

(Luc Dehon - http://www.idolesmag.com).







TRACKLIST:
A1       Let's Work It Out     
A2       Can't Control           
A3       For Everything        
A4       It Was Up To You.  
A5       Tell That Girl

B1       Sending A Message          
B2       Great Romances    
B3       Won't Let You Down         
B4       Midnight       
B5       Round The World.




Hubert Felix Thiefaine - Soleil Cherche Futur


HUBERT FELIX THIEFAINE - SOLEIL CHERCHE FUTUR
Masq / Sterne ‎- STE 2 - 26516 - Vinyl Album France - 1982


A toute discographie il faut un sommet. Dans le cas de Hubert-Félix THIEFAINE, mon opinion est que nous touchons au sublime sur son cinquième opus, le bien nommé Soleil cherche futur. La pochette en parfaite adéquation avec la précédente, les enfants toujours en vedette jouxtant une violence qui ressort dans chacun des textes du poète Jurassien. Je risque toutefois de n'être d'accord qu'avec une infime portion des fans du Lautréamont du 20eme siècle, puisque chaque album à son grain, son style, sa postérité, sa folie. Tant pis ! Voici mon favori !

Je vais pas vous faire languir des plombes n'est-il pas ? Bah non allez... Donc sur ce bel objet pose pour les générations futures un des hymnes majeurs du rock français. J'ai nommé l'inoxydable, la lancinante, la vaporeuse, la déglinguée "Lorelei sebasto cha", ce titre magique dont les différentes versions n'ont de cesse de m'émerveiller. Cette première optant pour un riff rocksteady et des choeurs nuageux, un shuffle presque plus soul que rock, mais dont l'identité ne s'arrête pas là. Eneffet, ces dernières années, THIEFAINE propose des versions de "Lorelei" qui cotoient les sommets, parfois de l'alternatif, parfois du hard rock, en tous cas, elle est clairement tout en haut, la médiocrité ne passera jamais par elle, toutes ses versions bien que différentes en font un standard, un peu comme BOWIE le fît pendant des années avec "Let's dance".

N'importe quel album serait honoré d'une telle présence immortelle. Mais HF ne s'est pas arrêté là. L'introduction terrible de "Soleil cherche futur" est un autre hymne intemporel, méchant, accusateur, un vrai pavé dans la mare ! Les paroles à l'unisson de la musique très violente restent encore aujourd'hui d'actualité. Et puisqu'on parle classique, laissez-moi vous présenter "Les dingues et les paumés", son ambiance éthérée, sourde, propice à l'un de ses plus beaux textes, un inamovible de ses concerts. Simpliste musicalement, presque naïf, le chant de HF y est d'une beauté noirâtre difficilement égalable. Mais on y trouve aussi un onirisme épique d'une force terrible.

Ouais non, on ne s'arrête toujours pas car même si cet album ne contient que huit titres, ce ne sont pas moins de la moitié qui sont des classiques. Et ouais, on rigole pas avec la potée Comtouèse les gars ! Et voila "Solexine et Ganja", sa gratte tressautante, son aspect fête entre potes, fais tourner man ! Si vous n'avez pas envie de headbanguer la dessus, c'est que vous êtes coincé des cervicales, et que vous avez besoin d'une visite chez l'osteo ! Souvent joué en live, le rock bien baston de "Autoroutes jeudi d'Automne" passe magnifiquement les décennies, un presque classique aussi, décidément !

Et ce n'est pas parce que les titres restants n'ont pas eu la même postérité qu'ils sont moins bons, z'allez voir ! Débutons par le texte quasi déclamé de "Ad orgastrum aeternum" ou HF endosse le rôle d'un Prométhée moderne qui défie les dieux et évoque amour, sexe et enfance avec un talent consommé. une ambiance magnifiée par une orchestration minimaliste mais redoutable. On peut aussi évoquer le rockabilly "Rock joyeux" qui rappelle à tout le monde que l'artiste est plus vieux qu'il n'y parait, et que ses premières passions sont très rock'n'roll ! Plus smooth et plus alternative, "Exit to Chatagoune goune" mérite aussi sa minute de gloire, tant cet album est parfait de bout en bout.

Vous remarquerez qu'aucun des titres n'a été mis de coté dans la kro. Un des plus grands albums de la musique populaire française. Fondamentalement rock, HF n'en oublie pas pour autant ses influences et son goût si original pour le verbe. S'il ne faut en retenir qu'un seul, que ce soit celui là ! Plus que conseillé, totalement indispensable ! (Erwin - Forces Parallèles).







TRACKLIST :

1. Soleil Cherche Futur
2. Lorelei Sebasto Cha
3. Autoroutes Jeudi D'automne
4. Ad Orgasmum Aeternum
5. Les Dingues Et Les Paumés
6. Exit To Chatagoune-goune
7. Rock Joyeux
8. Solexine Et Ganja




jeudi 20 avril 2017

Muse - The 2nd Law


MUSE - THE 2ND LAW
Warner Bros. Records ‎– 825646568772 - 2 × Vinyl, UK & Europe,  Oct 2012


Depuis 1999 et son premier album « Showbiz », le groupe britannique a su composer avec un héritage musical complexe et éclectique qui allait du XIXe siècle avec Chopin et Rachmaninov jusqu’au XXe siècle avec Queen pour ne citer que la référence la plus proclamée par le leader, chanteur, guitariste et pianiste Matthew Bellamy.
Leur sixième opus, « The 2nd Law », ne déroge pas à cette règle puisque Muse va même s’inspirer des plus récentes évolutions de la musique électronique avec Skrillex, jeune DJ américain de 24 ans sur lequel le batteur Dominic Howard ne tarit pas d’éloges. Les trois membres du groupe sont de formidables musiciens qui ont su se dégager de tant de références prestigieuses pour imposer leur style avec réussite. Depuis 13 ans et 6 albums studio, Muse a su devenir le groupe phare des années 2000, l’un des rares au monde à pouvoir remplir le Stade de France ou de Wembley en quelques minutes sur Internet.

Ce qui marque « The 2nd Law », c’est sans conteste sa très grande diversité. Si « The Resistance » n’avait déjà pas l’unité des précédents albums, il était tout de même celui de la grandiloquence où Matthew Bellamy laissait exploser tout son potentiel de compositeur classique dans la superbe trilogie qui concluait l’album : « Exogenesis ». Là, il est plus difficile de trouver une colonne vertébrale à l’ensemble tant l’album part dans tous les sens, du rock à l’électro, du classique au funk. Pourtant, difficile de ne pas prendre son pied musical.

« Supremacy » ouvre l’album avec toute l’exagération qui va si bien au groupe : riff brutal de guitare, violons agressifs, voix délirante qui renvoie à la folie d’ « Origin of Symmetry ». Hollywoodien dans la mélodie, un Hans Zimmer, un John Williams ou un Ennio Morricone n’en aurait pas renié la paternité. Autant le dire de suite, on a là un des sommets de l’album. On poursouit avec « Madness », titre qui rappelle « Supermassive Black Hole » et marque le premier rapprochement de l’album avec l’électro. Un peu tendre dans sa première moitié, le morceau s’envole après quelques minutes pour conclure avec un final remarquable.

« Panic Station » apparaît comme l’un des titres les plus novateurs pour Muse qui fait rencontrer Prince et Keziah Jones pour un morceau funky au possible. Le rythme entraînant finira par annihiler toute critique négative. « Survival » et son « Prelude » sont sans doute les titres les plus taillés pour les représentations en stade. La mécanique du titre est bien huilée mais un peu facile d’autant plus que les paroles sont quelque peu niaises. C’est un bon titre mais trop faible musicalement pour Muse.

« Follow Me » est une indéniable réussite de l’album où les nappes électro viennent ennivrer progressivement le morceau. Cette balade électro-pop dédiée à son fils (on y entend les battements de son cœur) a son effet garanti. « Animals », rock suave aux riffs discrets, tente d’énergiser son propos progressivement mais le morceau ne décolle jamais vraiment. Prenant mais loin d’être un chef d’œuvre.

« Explorers » est sans conteste la ballade de l’album qui rappelle « Blackout ». Reprenant note pour note une boucle mélodique d’ « Invincible » (Muse invente l’autoplagiat), le morceau finit par prendre aux tripes après quelques écoutes. Quant à « Big Freeze », Muse fait du pur Muse avec quelques inspirations tout de même de U2. On reconnaîtra des envolées lyriques semblables à Bono à la fin du morceau.

On en vient aux deux morceaux composés par le bassiste Chris Wolstenholme : « Save Me » et « Liquid State ». Le premier, pop, et le second, plus hardcore, sont relatifs aux problèmes d’alcoolisme de Chris. Autant le dire de suite, ces deux morceaux m’ont laissé plus que perplexe. Les mélodies sont grossières, la voix n’est pas désagréable mais n’est pas Matthew Bellamy qui veut.

L’album se conclut par le dyptique « The 2nd Law : Unsustainable et Isolated System ». Le premier morceau inspiré par les compositions les plus récentes de Hans Zimmer (Batman ou Inception) propose un « dubstep naturel » avec de « vrais » instruments. Le second morceau, inspiré de Clint Mansell, de Claude Debussy ou de Mike Oldfield, propose une ballade au piano secondée par des violons, sans chant. Avec « Supremacy », ce dyptique est le sommet de l’album.

Certes très diversifié, ce qui fait prendre à l’album une allure quelque peu incohérente, le nouvel opus de Muse n’en demeure pas moins fascinant et très bon. Le groupe britannique nous offre encore quelques belles pépites musicales, n’en déplaise aux bobos parisianistes pour qui descendre chaque nouvelle sortie de Muse est devenu un hobbie permanent. 

(Potaille - Senscritique.com).


TRACKLIST:

A1       Supremacy
A2       Madness      
A3       Panic Station
B1       Prelude
B2       Survival
B3       Follow Me
B4       Animals        
C1       Explorers      
C2       Big Freeze   
C3       Save Me
D1       Liquid State
D2       The 2nd Law: Unsustainable
D3       The 2nd Law: Isolated System




mercredi 19 avril 2017

Nirvana - Incesticide


NIRVANA - Incesticide
Universal Music Group ‎– 00602537204830 2 LP, 45 RPM, Compilation, Reissue, Remastered, 25th Anniversary, 180 Gram - Europe – 2017


Décembre 92, alors que le groupe est au sommet du rock grâce à son album Nevermind, et, avant d'enregistrer en mars son prochain LP, Nirvana fait patienter les foules en sortant pour Noël, sans tambour ni trompette (presque pas de promotion, et une tournée en novembre annulée) une compilation de démos, faces B et raretés. Ce qui n'empêchera pas au disque de bien se vendre, même s'il reste aujourd'hui encore assez sous-estimé.

Une compilation qui se veut être un parfait complément de Bleach. On y trouve en effet parmi cette galette de 15 titres, essentiellement des chansons enregistrées entre 88 et 91. Entre temps, Nirvana a vu défiler plusieurs batteurs. Ainsi, on retrouvera des chansons avec Dale Crover, batteur des Melvins, et accessoirement le batteur de secours du groupe à ses débuts, mais aussi Dan Peters, batteur de Mudhoney, lequel effectuera un passage éclair au sein du groupe, Chad Channing, véritable premier batteur de Nirvana, et enfin Dave Grohl. On retrouve d'ailleurs la photo de chacun d'eux dans le livret.

Incesticide c'est donc l'occasion pour le public de découvrir des chansons peu jouées en concert, mais également des enregistrements de chansons majeures du groupe. On pense notamment à "Aneurysm", ou encore à "Dive", qui sont des pionnières du répertoire de Nirvana.

Lors des rares coupures de presse évoquant l'album à sa sortie, le groupe insistait sur le côté découverte (3/4 du grand public ne connaissait alors que Nevermind), en voulant aussi avertir sur l'aspect brut et rugueux qu'aurait l'album à venir. Une de ses autres motivations était de publier officiellement, sur un seul support et avec une bonne qualité de son, une bonne partie des titres déjà publiés sur des CD ou vinyles pirates qui pullulaient littéralement en 1992 (on trouvait même des bootlegs de Nirvana en France, en province, à cette époque...).

La pochette est une peinture de Kurt Cobain, très fidèle à son style visuel assez torturé. Les notes de pochette, passionnantes, sont signées Cobain elles aussi. Il y parle de beaucoup de choses, de l'année passée, tumultueuse pour lui, de ses influences, de sa femme, et avertit : "si quiconque n'aime pas les homosexuels, les gens d'une autre couleur ou les femmes, rendez nous service : ne venez pas à nos concerts et n'achetez pas nos disques". On a rarement lu aussi radical sur un disque grand public. Malheureusement, seules certaines éditions étrangères semblent contenir ces notes.

Tout comme Bleach, "Dive" ouvre l'album sur une intro à la basse, comme l'avait fait "Blew". D'ailleurs ces deux chansons seront souvent confondues. Elle fût enregistrée au Smart Studios en Avril 90 avec d'autres chansons qui figureront par la suite sur Nevermind et publiée en single avec "Dive". D'un rythme plutôt lourd et trainé en longueur, "Dive" nous plonge dans une certaine ambiance relaxante. Rappelons que cette chanson fût ecrite fin 89, durant la tournée européenne de Bleach. Autant dire qu'il s'agit là d'un des incontournables du répertoire du groupe.

"Sliver" est le seul morceau enregistré avec Dan Peters à la batterie. Malgré tout, c'est Dave Grohl que l'on verra lors de l'enregistrement du clip en 93. Encore une fois, "Sliver" est un des titres phares de Nirvana, que l'on suivra durant toute sa carrière en live.
Peu connu et beaucoup sous estimé, "Stain" n'en reste pas moins l'un des titres les plus intéressants du premier Nirvana. Un riff accrocheur, un gros son (la production de Steve Fisk est très différente de celle de Jack Endino, il a aussi un studio plus équipé) un solo particulier à deux guitares (plus une troisième tenant le rythme initial), un chant nerveux, Stain à tout d'un tube. Elle cartonnera en live lors des premières tournées pour malheureusement passer à la trappe par la suite. On retiendra cependant quelques performances durant l'été 92 aux côtés de "Scoff" et "Swap Meet", deux titres tout droits sortis de Bleach.

"Been A Son" est peut être un titre qui ne plaira pas à tout le monde. Son manque de pêche l'empêche de réellement décoller. Une chanson cependant sympathique énormément axée sur le chant, où l'on y entend Grohl faire les choeurs sur les refrains.

"Turnaround" est une reprise de Devo, enregistrée au John Peel Session à Londres fin 90. Une des reprises les plus géniales que le groupe n'ait jamais réalisé. Très dynamique, et particulière, avec un jeu de batterie intense ( Dave Grohl oblige ) avec un effet de batterie robotique, la voix de Cobain est parfaite pour ce genre de chanson.

S'en suivent deux autres reprises des Vaselines. "Molly's Lips", souvent interpretée en live, et "Son Of A Gun", qui, elle se fait plus timide sur scène, avec seulement de rares performances. Deux chansons encore une fois sympathique d'ecoute, même si elle se voudront plus anecdotiques qu'autre chose.

"Polly (New Wave)" est certainement le morceau le moins facile d'écoute. Une reprise rapide de "Polly". Un format qui ne semble pas du tout coller à l'image acoustique que l'on s'est faîte de la chanson après son ecoute sur Nevermind. Un rythme de batterie trop imposant pour réellement rendre ce titre intéressant, où les detracteurs se verront plus nombreux que les partisans.

Nettement plus sombre, "Beeswax" est la perle noire d'Incesticide. Enregistrée le 23 Janvier 88 avec Dale Crover derrière les fûts, elle nous rappelle ce Nirvana des débuts, encore immature dans ses paroles. La chanson anti-machos par excellence, ces rares performances lives sont assez grandioses pour être soulignées. Une chanson très appréciée des fans.

Les quatre titres suivants, "Downer", "Mexican Seafood", "Hairspray Queen" et "Aero Zeppelin" ont également été enregistrés au Reciprocal le 23 Janvier 88. Toutes ces chansons auraient donc facilement pu figurer sur Bleach.

Incesticide nous permet de profiter de ces musiques longtemps restées au placard. Le groupe s'en trouve rajeuni et l'on y découvre des titres inédits pour la première fois. Pas toujours facile d'accès il est vrai avec des morceaux comme "Downer" (déjà paru sur la réédition de Bleach), ou "Hairspray Queen" (véritable prouesse vocale de Cobain).

Plus 'groovy', "Aero Zeppelin" est un véritable petit bijou. Lente et rapide, à la mélodie dynamique.

Autant vous dire que ces 5 titres ("Beeswax [...] Aero Zeppelin") n'auront que très peu vu le jour sur scène et que leurs rares performances ont surtout été faites lors des premiers shows du groupe.

"Big Long Now", le titre le plus long de la compilation se révèle très calme malgré les passages soulevés. Là encore, une chanson énormément appréciée des fans, qui, malheureusement, n'aura jamais connu le goût du concert. La seule performance live recensée est un extrait sur le DVD du coffret "With The lights Out", dans la répétition de 1988...

Concluant de la même manière qu'il avait commencé, Incesticide s'achève sur la très grande "Aneurysm". Chanson parfaite pour les ouvertures de concerts, et tout bonnement taillée pour être jouée en live. Une structure à part, un refrain divin, un finish grandiose, tous les ingrédients sont réunis pour faire d'"Aneurysm" une chanson à la fois poétique et violente et un des nombreux incontournables.


Incesticide n'est pas à écouter comme un album, mais comme quelque chose qui permettrait au novice d'approfondir sa découverte de Nirvana. Le fan de souche, lui, verra incontestablement en Incesticide un véritable trésor lui donnant l'opportunité de découvrir des versions studio de titres inédits rarement joués en live, ou tout simplement d'ecouter certains des morceaux les plus sublimes du groupe à travers un son proche de celui de Bleach. Indispensable.





TRACKLIST:


A1
Dive
A2
Sliver
A3
Stain
A4
Been A Son

B1
Turnaround
B2
Molly's Lips
B3
Son Of A Gun
B4
(New Wave) Polly
B5
Beeswax

C1
Downer
C2
Mexican Seafood
C3
Hairspray Queen
C4
Aero Zeppelin

D1
Big Long Now
D2
Aneurysm