mercredi 14 novembre 2012

Blondie - Parallel Lines



PARALLEL -LINES (1978)

C'est bien du plus profond de mes rêves qu'elle est apparue, mais je n'étais pas le seul à être subjugué. D'entrée, comme moi, les médias se sont focalisés sur cette sirène au regard glacé, dont la blondeur n'avait d'égal que son charme envoûtant. L'innocence était en elle, nous n'avions d'yeux que pour elle, j'avais déjà signé pour être son sigisbée (sans savoir que son mari était le gars pas beau, qui jouait mal de la guitare derrière elle).


C'est un chemin tortueux que prit Deborah Harry pour en arriver là. Une revanche sur la vie qui l'avait laissée sur le bord de la route, abandonnée par les siens dès l'âge de 30 mois.
Adoptée, elle quittera sa famille d'accueil dès ses vingt ans consommés. Ensuite, elle enchaînera différents boulots tout en tentant de surnager dans des groupes de seconde zone sans jamais atteindre les sommets.

Blondie naît en 1974 des cendres d'une héroïne de bande dessinée. Chrysalis prend le pari risqué de lancer un groupe dans les griffes du ghetto new-yorkais qui était jusque-là la chasse gardée du punk/rock renaissant (Stooges, MC5). 1976 sera l'année charnière.
Personne n'avait encore osé miser un dollar sur le groupe new-wave/punk-pop aux mélodies acidulées, le plus sophistiqué de son époque. Plusieurs années de gestation furent nécessaires avant de décrocher les étoiles. De plus, ce ne fut qu'un effet de mode.

Premier choc cathodique : un débardeur et un jean noir, un gros ceinturon, une crinière au vent, une bouche en coeur, des yeux grands comme des océans. Je fus enlacé... Moi seul ? Non, des millions d'autres aussi ! Rhaaaa...

J'en avais totalement oublié les gars qui étaient autour d'elle et que l'on appelait des musiciens.
Car il faut bien le dire, dès la première écoute, c'est bien la voix fraîche et tranchante de Debbie que l'on remarque, et dès la première apparition sur scène, idem, les caméras ne se braquent que sur elle.
Les cinq lascars qui faisaient du 'bruit' derrière, étaient relégués au second plan. J'aurais toutefois tout donné pour être à leur place (damned).

Bonne surprise : d'entrée, avec ce premier album, Blondie aborde tous les styles musicaux même le plus improbable, le heavy metal ("Will Anything Happen").
Car en fait de bruit, les titres étaient formidablement bien calibrés et conçus pour se hisser au plus haut des hit-parades, seuls deux d'entre-eux y parvinrent réellement ("Sunday Girl" à déguster sans modération, et le hit planétaire au son disco "Heart Of Glass").
Les rythmes sont endiablés ("Hanging On The Telephone"), éthérés ("Fade Away And Radiate"), martelés ("One Way Or Another"). "Picture This" quant à lui, montre très nettement la limite vocale de Debbie, mais qu'importe. Sur "Pretty Baby", elle se risque même à prononcer une phrase dans un français des plus charmant, avec un petit accent grisant.
Le tout se termine avec "Just Go Away". Mais a-t-on vraiment envie de partir après cela ? Moi, j'étais encore tout embrumé.

Ce disque est une pierre angulaire dans la voûte commune qui assurait la transition punk/electro pop/disco. Les titres n'ont pas vraiment vieilli, mais moi si.
Il faut un Debbie à tout, l'avez-vous eu ? Moi, oui...


TRACKLIST :

A1Hanging On The Telephone
A2One Way Or Another
A3Picture This
A4Fade Away And Radiate
A5Pretty Baby
A6I Know But I Don't Know
B111:59
B2Will Anything Happen?
B3Sunday Girl
B4Heart Of Glass
B5I'm Gonna Love You Too
B6Just Go Away


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