jeudi 22 janvier 2015

INXS - INXS





INXS - INXS (1980)
Mercury ‎- 838 925-1 - (Netherlands)


Cette jolie peinture naïve représente pour le pékin moyen européen - vous et moi – l’idée que l’on se fait des vacances. Pour un ‘’aussie’’ – traduisez habitant du paradis –, ce n’est que l’image banale du quotidien. Ainsi Bondi beach ou Deewhy beach ne seraient que les endroits ou viennent les kangourous du coin une fois leur journée de travail terminée vers 15.30. Ils y vaquent, nagent, surfent, rescuent – traduisez pratique le rescuing – et font ça tous les jours de leurs vies, tout ça torse poil z’avez vu ? La première idée qui vient à l’esprit de l’homme éclairé normal est donc : qu’est-ce que je fous là, à me les peler pendant que d’autres s’éclatent à mater des culs du haut de leur vague ? Je me pose encore la question …

Quand Andy Fariss, Gary Beers et Michael Hutchence du groupe DOLPHIN DOCTOR joignent leurs forces en cette année 1977 avec le groupe GUINESS du grand frère Tim Fariss où l’on trouve le génial Kirk Pengilly, une alchimie inhabituelle ne tarde pas à s’installer, celles que l’on ne retrouve que parmi les grands combos de notre monde. Le petit frère Jon est inclut dans cette nouvelle entité sobrement intitulée FARISS BROTHER. Les grands frères de MIDNIGHT OIL, par le biais de leur manager et en les prenant régulièrement en première partie vont leur permettre de rapido tirer les marrons du feu, c’est d’ailleurs un roadie des OIL qui propose le nom INXS auquel tout ce petit monde va adhérer.

C’est dans ces conditions très favorables que le groupe se voit allouer un budget de 10 000 dollars par Deluxe Rec – entourage d’AC/DC tout ceci est bien familial- pour enregistrer ce digne premier album. On met souvent du temps pour trouver une identité, mais le groupe de Sydney a déjà la vibe, j’en veux pour preuve leur premier single « Just keep walking » les rythmiques ampoulées de Tim et Kirk, l’arrogance naturelle et sexy de Michael, on est déjà dans le dur du sujet. C’est excellent. Le refrain scandé est un véritable rouleau compresseur qui ne quittera plus jamais votre caboche une fois installé. C’est l’aube de la reconnaissance, le talent est là, indéniable.

« On a bus » introduit cette première œuvre. C’est frais et présente des éléments divers de New Wave, forme musicale dont le groupe sera à ces débuts un des hérauts principaux, dans le même trip « Newsreel babies » est très réussie. S’ensuit un « Doctor » drivé par le Saxophone de Pengilly, qui louche plus du coté d’un Ska influencé par les dingos de MADNESS et que nous retrouverons plus loin sur « Jumping » et « Body language ». J’aime assez « In vain »… Il faut dire que voila un disque que je n’écoute que très rarement, je le redécouvre totalement. Certains titres sont en deçà tels « Learn to smile » ou « Wishy washy », mais c’est le lot commun des œuvres de jeunesse, on tâtonne. Mais avec « Roller skating » on dispose d’un titre pré succès qui laisse deviner les compositions futures qui mettront le monde à genoux, cela reste maladroit, mais les ingrédients sont présents.

Tout ça pour dire que c’est un début prometteur, avec un vrai classique qui plus est : ce « Just keep walking » jubilatoire. On a tout pour faire un groupe légendaire ! Vive l’Australie !
(Erwin).



TRACKLIST:


1. On a Bus 
2. Doctor       
3. Just Keep Walking        
4. Learn to Smile
5. Jumping   

6. In Vain     
7. Roller Skating     
8. Body Language 
9. Newsreel Babies
10.Wishy Washy







The Cramps - A Date With Elvis




THE CRAMPS - A DATE WITH ELVIS
Big Beat Records ‎- WIKA 46 - United Kingdom - 1986

Premier album en studio après quatre années de silence contraint, pour des Cramps qui ont trouvé asile sur un label britannique.

Pour la première fois, le groupe ne propose que des compositions originales, à l’exclusion de ces reprises obscures qui sont, au fil des années, devenues leur marque de fabrique. "A Date With Elvis" sera donc moins fangeux (si le son est plus clair qu’à l’accoutumée, on n’est toutefois pas chez Toto), plus joyeux également (jusque dans la parodie de l’hébétude hippie, déclinée dans un "Kizmiaz", plus tintinnabulant et mélodique que nature).

Pour le reste, l’album se nourrit de deux principaux thèmes : la révérence aux pionniers du rock (on y cite abondamment des vers d’Elvis Presley ou Jerry Lee Lewis) pour une collection de chansons dédiées à la mémoire de Ricky Nelson, et la stratification d’atmosphères pour la plupart empruntées à l’univers du rockabilly, et où prédomine une guitare réverbérée, qui démontre amplement que Poison Ivy, le soir à la veillée, a plutôt pratiqué l’écoute attentive des œuvres complètes de Duane Eddy, que le point de croix).

La deuxième thématique (tournant à l’idée fixe), reste le sexe, et tout ce qui gravite autour. Les Cramps n’hésitent en effet pas à poser quelques questions essentielles (" What’s Inside a Girl ?" - on m’a dit que, dedans, c’était dingue -, ou "How Far Can Too Far Go ?"). Quant à "Can Your Pussy Do the Dog?", tube absolu, endiablé, et incontournable, de la sélection, il donne, effectivement, envie d’hurler à la lune, et quelques chœurs féminins sont là pour nous y encourager. Un album à savourer l’oreille collée contre le trou de la serrure. (Christian Larrède).



TRACKLIST:

A1. How Far Can Too Far Go?
A2. The Hot Pearl Snatch
A3. People Ain't No Good
A4. What's Inside A Girl?
A5. Can Your Pussy Do The Dog?

B1. Kizmiaz
B2. Cornfed Dames
B3. Chicken
B4. (Hot Pool Of) Womanneed
B5. Aloha From Hell
B6. It's Just That Song









mercredi 21 janvier 2015

Deep Purple - The Book Of Taliesyn





DEEP PURPLE - THE BOOK OF TALIESYN
Tetragrammaton Records ‎- T-107 - U.S.A. - 1968


A tort, la première incarnation du Pourpre Profond, connue sous l’étiquette Mark I, est souvent sous-estimée, et les trois albums qu’elle a gravés, méconnus. Pourtant, si le groupe, alors formé autour de l’ossature Ritchie Blackmore / Jon Lord / Ian Paice, complétée par le chanteur Rod Evans et le bassiste Nick Simper, cherche alors encore sa voie entre psychédélisme ambiant et Beatlesmania, il est déjà détenteur d’un sacré potentiel qui ne demande qu’à être exploité, apprivoisé.

Ce que beaucoup ignorent aussi, c’est que le Mark I a rencontré immédiatement un certain succès, notamment grâce au single “ Hush ” et notamment aux Etats-Unis. C’est justement suite aux ventes encourageantes du premier album, Shades Of Deep Purple aux pays de l’Oncle Sam que la maison de disque EMI et ses producteurs incitent le combo a retourné rapidement en studio afin d’avoir une nouvelle galette sous le bras lorsqu’il foulera le nouveau continent pour une tournée programmée durant l’automne 68. Trois mois ( ! !) à peine après avoir enregistré Shades…, la bande à Blackmore se retrouve pour mettre sur bande une seconde offrande, The Book Of Taliesyn, qui témoigne d’incontestables progrès par rapport à son aîné.

Si le style est toujours le même, mais la musique se parent désormais d’atours symphoniques et baroques, pour un résultat coloré et bariolé. Cette fois, les musiciens ont privilégié les créations personnelles et on ne retrouve au menu que trois reprises (sur sept titres, c’est encore beaucoup !), souvent transcendées par le brio d’instrumentistes de génie. Le “ Kentucky Woman ” de Neil Diamond est zébré par l’orgue de Jon Lord qui cavale de partout ; la cover de Beatles, “ We Can Work It Out ”, est précédée d’une intro superbe ; tandis que le monstreux “ River Deep, Montain High ” de Ike et Tina Turner, se voit enrichi d’une première partie grandiose et baroque, durant laquelle on pent reconnaître le thème de “ Ainsi parlait Zarathoustra ”. Le moustachu y fait merveille. D’une manière générale, il est l’homme de ce disque, comme le démontre également le très beau “ Anthem ”, qui résonne des notes égrenées par son orgue liturgique ; davantage qu’un Ritchie, toujours en quête de son identité et du Son qui fera plus tard sa renommée. Néanmoins, son jeu sur “ Shield ”, sans doute la meilleure composition du lot, porte déjà les germes de son évolution future. Son solo orientalisant annonce presque ceux qu’il délivrera avec Rainbow. On peut penser par exemple à “ Stargazer ” ou à “ Eyes Of Fire ”. Son style est encore embryonnaire mais la filiation est évidente. De même le véloce “ Wring That Neck ”, connu aussi son le nom de “ Hard Road ”, est le théâtre d’interventions acérées de l’homme en noir, écho ravageur aux claviers volubiles de Lord.

Des trois essais capturé par le mark I, The Book Of Taliesyn, s’impose peut-être comme le plus abouti. En outre, par son ambiance médiévale, qu’illustre parfaitement la pochette, démontre que la passion (obsession, diront certaines mauvaises langues !) que nourrit aujourd’hui Ritchie Blackmore ne lui est pas venu soudainement, telle une vision divine ; au contraire, il porte cette fascination pour les temps moyenâgeux et renaissance depuis toujours. Il est bon de la rappeler… (Stargazer).



TRACKLIST:

A1. Listen, Learn, Read On
A2. Hard Road
A3. Kentucky Woman
A4A. Exposition
A4B. We Can Work It Out

B1. The Shield
B2. Anthem
B3. River Deep, Mountain High




Green Day - Dookie





GREEN DAY - DOOKIE
Reprise Records ‎– 468284-1 – Europe - 1994


Les années 90 auront vu une recrudescence de la montée en force de la musique rock alternative, que ce soit le Grunge, le Néo Métal ou le Punk. C’est ce dernier courant qui nous intéresse ici, et s’il est vrai que le groupe de Kurt Cobain remportait tous les suffrages en débuts de décennie, d’autres formations ont connu un succès international. Si c’est le cas avec Green Day, il faut bien avouer que rien ne laisser présager, même pas pour eux, l’impact que leur troisième album allait avoir sur le monde musical comme sur leur carrière. SiKerplunk, leur deuxième LP, avait trouvé son public et avait réussi à générer une belle quantité de vente pour le style, ce n’était pas pour autant que le groupe se destiné à la carrière qu’on leur connaît. Mais ce fut le tremplin nécessaire qui leur permit de quitter le milieu underground pour se frotter au circuit mainstream. Bien évidement ça ne fit pas que du bien à leur image mais il faut savoir prendre des risques pour aller plus loin.

Fraîchement signé sur le label Reprise, le groupe enregistre, en trois semaines, l’album qui les propulsera au rang de valeur sur du Punk. Quand je disais que rien n’était prémédité, il n’y a qu’à se reporter à la pochette de cet album pour s’en convaincre. Ce dessin très désordonné et portant fièrement le nom de Dookie (dont je vous passerai ici la traduction, la couverture de l’album étant assez explicite à ce sujet), pas forcément très vendeur ! Mais c’est bien la musique qui réussi à générer le succès de l’album. Le turbulent trio ne semble suivre qu’une seule règle à savoir faire simple et efficace, et ça leur réussi bien. La meilleure illustration de cet état d’esprit est bien évidemment le hit Basket Case, chanson que tout le monde connaît tant elle a était matraqué sur tous les médias. Mais c’est avant tout la qualité de cette chanson qui en a fait un hit, car derrière la simplicité et l’imagerie volontairement décalée de cette chanson on trouve surtout une efficacité sans faille et une mélodie tout de suite mémorisable. Et, pour notre plus grand plaisir, l’intégralité de l’album est de cette trempe, du morceau d’ouverture (le bien nommé Burnout) jusqu’au morceau acoustique caché (All By Myslef), les californiens nous abreuvent de titres rigolards et entraînants. Cela pourrait justifier le succès du groupe mais il y a un point qu’il ne faut absolument pas négliger dans ce domaine : les textes. Car là où le groupe a aussi bien réussi son coup, c’est en faisant se sorte de devenir la voix des questionnements et manies de ses fans. Mais au lieu d’aborder ces sujets de façon négative comme la scène grunge, il a eu l’excellente idée d’y injecter une grosse dose d’humour.

Ce disque est important car si il a permis de lancer Green Day dans les hautes sphères, il a surtout permis de remettre le punk sur l’avant de la scène. Comme pour la scène Thrash des années 80, la scène punk des années 90 compte ses groupes emblématiques sans lesquels beaucoup de formations n’auraient pas vu le jour. C’est donc au côté des Rancid, Bad Religion, No Fx et Offspring que le groupe a œuvré pour remettre en avant le genre.

14 ans après sa sortie, Dookie est toujours aussi frais et efficace qu’à ses débuts. Ce savant mélange de mélodies et d’énergie fait encore des merveilles aujourd’hui. Gentiment punk et furieusement punk, la musique du trio ne manque ni de mordant ni d’attrait. Ce disque est un vrai bain de jouvence qui permet de se ramener à son adolescence pendant quelques minutes ce qui n’est pas désagréable. Pour tous les amateurs de ce courant musicale c’est une acquisition obligatoire. (KIOwN).



TRACKLIST:


A1. Burnout
A2. Having A Blast
A3. Chump
A4. Longview
A5. Welcome To Paradise
A6. Pulling Teeth
A7. Basket Case

B1. She
B2. Sassafras Roots
B3. When I Come Around
B4. Coming Clean
B5. Emenius Sleepus
B6. In The End
B7. F.O.D.
B8. All By Myself





The Birthday Massacre - Violet



THE BIRTHDAY MASSACRE - VIOLET
Metropolis ‎- MET 384V – Canada - 2004


Paru en 2004, c'est donc avec plus d'un an de retard que sort en nos contrées le premier album de THE BIRTHDAY MASSACRE. Et il aurait été plutôt dommage de passer à côté car ces cinq canadiens cultivent ici l'art de la mélodie insouciante tartinée de grosses guitares avec un certain bonheur. A la manière d'un ORGY, THE BIRTHDAY MASSACRE marie en effet le métal à toutes ces ambiances typées eighties qui font le bonheur de certains et en révulsent d'autres. Mais au lieu d'actualiser ces sonorités, le groupe a ressorti de vieilles machines au son 8 bits ou 16 bits (vous savez ces sons tirés des Gameboy!) qui ont fait le succès de la synthpop de KRAFTWERK pour sonner kitschoune à mort. Alors au final c'est comment moussaillon? Et bien c'est grand, très grand mon capitaine!

Sans se prendre la tête, le groupe pond 13 petites bombes popisantes au charme naïf qui ne laisseront pas indifférents les fans de la grande époque de la new-wave. Tout le travail mélodique repose sur les sonorités de synthés acidulées et sur la voix de Chibi, chanteuse au timbre de petite fille qui fait merveille au sein de ce petit voyage musical. Mais attention car la naïveté apparente de l'album n'est en fait qu'un prétexte pour tisser tout un univers qui s'avère au fur et à mesure beaucoup plus sombre que prévu, schéma qui n'est pas sans rappeler certains contes chers à notre enfance.
Tout l'album n'est en fait qu'un antagonisme géant. A la douceur sucrée de certaines parties planantes s'opposent des riffs de guitares tranchants à souhait démontrant que le but du groupe n'est pas de tomber dans la mièvrerie gratuite ("Videokid"). Aux mélodies gnan gnan viennent se greffer des parties menaçantes (l'opposition saisissante du chant entre les couplets et les refrains de "Blue"). Même le visuel du groupe est trompeur avec ces couleurs chaudes et cette ambiance cartoonesque qui cachent en fait un message bien plus glauque qu'on l'aurait pensé en y regardant de plus près (pauvre petit lapinou...)

Mais ce qui marque surtout cet album c'est l'apparente facilité avec laquelle le groupe pond des hits: "Lovers End", "Happy Birthday", "Playdead", "Blue", "Videokid", "The Dream" (à la ritournelle introductive de guitare digne de THE CURE) entre autres vous rentrent directement dans la tête et s'avèrent d'une efficacité redoutable. Le groupe s'est par ailleurs forgé une identité assez unique en son genre où musique et imagerie (jusqu'à l'accoutrement ultra-léché des 5 gusses!) vont de paire et où la qualité musicale n'est pas mise de côté.

C'est donc un excellent boulot qui nous est proposé ici et c'est un album que je conseille vivement en guise de rafraîchissement! Seule la production un peu faiblarde et pas assez claire à mon goût vient gâcher mon plaisir! Mais malgré tout, avec "Violet", THE BIRTHDAY MASSACRE possède une carte de visite en béton! Faisant du neuf avec du vieux et ce avec grande classe, le groupe s'assure ici un avenir prometteur. A surveiller de très près... (Foofur).






TRACKLIST:

A1. Prologue
A2. Lovers End
A3. Happy Birthday
A4. Horror Show
A5. Violet
A6. Red
A7. Play Dead

B1. Blue
B2. Video Kid
B3. The Dream
B4. Black
B5. Holiday
B6. Nevermind




samedi 17 janvier 2015

Marilyn Manson - The Pale Emperor



MARILYN MANSON - THE PALE EMPEROR
Cooking Vinyl ‎- COOKLP602 – Europe - 2015



2015 s’annonce exceptionnelle côté musique. Preuve en est, la sortie tant attendue de The Pale Emperor, le dixième album de Marilyn Manson.


Cet album est tout simplement un chef d’œuvre. Il peut dés à présent rentrer dans le panthéon des meilleurs albums sortis ces dernières années. The Pale Emperor, c’est d’abord la rencontre de deux génies de la musique que sont Marilyn Manson et Tyler Bates (nouveau guitariste du groupe de Manson). Sachant que Tyler Bates n’est autre que le compositeur des meilleures BO de ces dernières années (The Guardians Of The Galaxy, c’est lui). Il est également le compositeur atittré de cinéastes tels que Zack Snyder (300, Watchmen) ou encore Rob Zombie. C’est dire l’entourage 3 étoiles du bonhomme.

Cet album est un hommage à la culture folk, blues et rock, ainsi qu’un hymne d’amour à cette musique qui a tant contribué à la culture Nord-Américaine. Les 10 chansons ne suffisent pas à étancher notre soif auditive. The Pale Emperor est construit à la manière d’un film (l’influence de Tyler Bates, peut être) : à chaque titre son ambiance bien particulière qu’accompagne la voix très théatrâle de Manson. On retrouve cet esprit « cinéma » dans The Mephistopheles of Los Angeles où la guitare nous guide dans un Los Angeles brûlant dans lequel Manson nous surprend au détour d’une ruelle. On s’y croirait.

Warship My Wreck est LE morceau qui montre la nouvelle influence de Tyler Bates. Sans grande surprise, cette chanson aurait sa place dans un film dramatique.

Slave Only Dreams To Be King rappelle néanmoins les premières influences de l’artiste. Une batterie tribale nous rappelle étrangement les percussions des premiers albums.

Petite pause avec The Devil Beneath My Feet qui nous offre quelques minutes plus calmes au milieu de l’album avec des petits moments de grâce venus on ne sait trop d’où.  Le rythme soutenu et la mélodie nous rappellent le rock anglais des années 80.

Vient Cupid Carries A Gun, une chanson presque amusante. On imaginerait presque Marilyn Manson déambuler sous le soleil californien en faisant tout et n’importe quoi (mais si, avec un peu d’imagination). Le titre alterne guitare folk, sèche et électrique :  un des plus beaux moments de l’album.

Vous l’aurez compris, avec The Pale Emperor, Marilyn Manson semble avoir atteint le point culminant de sa carrière. C’est visiblement l’album de la maturité, mais surtout celui de la rencontre entre deux grands hommes. Peu de défauts, beaucoup de qualités ainsi qu’une grande diversité musicale : du folk, du blues, du rock ! On en regrette presque le fait de ne pas avoir baigné dans la culture américaine afin de mieux appréhender ces styles musicaux outre-atlantiques. Nous sommes à peine le 13 janvier et l’on commence déjà à remplir notre liste des coups de coeur de 2015. L’année commence bien. (The Web Tape).









TRACKLIST:

A1. Killing Strangers
A2. Deep Six
A3. Third Day Of A Seven Day Binge

B1. The Mephistopheles Of Los Angeles
B2. Warship My Wreck
B3. Slave Only Dreams To Be King
B4. The Devil Beneath My Feet

C1. Birds Of Hell Awaiting
C2. Cupid Carries A Gun
C3. Odds Of Even

D1. Day 3
D2. Fated, Faithful, Fatal
D3. Fall Of The House Of Death






mercredi 14 janvier 2015

Red Hot Chili Peppers - I'm With You



RED HOT CHILI PEPPERS - I'M WITH YOU
Warner Bros. Records ‎- 9362-49564-6 - Europe - 2011



A combien de reprises les RED HOT CHILI PEPPERS ont-ils trahi leurs fans ? La première fois, ce devait être en 1989, lorsqu’avec "Mother’s Milk" ils ont odieusement délaissé les terres funky de leurs débuts pour incorporer du Metal à leur son et opérer ainsi un abominable virage fusion. L’horreur… Ce fut le premier crachat à la figure de ceux qui, obstinément, les avaient suivis et soutenus pendant cinq longues années. Six ans plus tard, ces enfoirés récidivaient avec "One Hot Minute" et décevaient tous ceux qui attendaient un deuxième "Blood Sugar Sex Magik". Cet épisode honteux est resté gravé dans les mémoires. Et nul n’a oublié l’infâme tournant pop amorcé en 1999 avec ce "Californication" qui résonne encore à l’oreille de beaucoup comme un effroyable couteau planté dans le dos par les plus terribles Judas que l’histoire ait connus. Et les années qui suivirent furent encore pires…

N’en jetez plus. Décidément, les RHCP sont bel et bien le groupe qui aura le plus martyrisé ses fans au cours de ses trente années d’existence… Si seulement ils s’en étaient tenus au bon vieux Funk déglingué de "Freaky Styley" au lieu de se renier de façon aussi méprisable ! Au moins auraient-ils disparu dignement quelque part entre 1985 et 1990. Ils auraient eu la décence de tomber dans l’oubli faute d’avoir su se renouveler mais avec l’infinie fierté de ceux qui, accrochés jusqu’au bout à leur intégrité, sombrent avec honneur et panache. Personne, aujourd’hui, ne se souviendrait d’eux. Et nous aurions ainsi échappé à la succession d’albums misérables et inécoutables que ces piètres musiciens ont eu le culot de jeter à la face du monde au fil des ans. Mais au lieu de ça, ils ont abandonné toute forme de décence et d’amour-propre en piétinant régulièrement leur public innocent.

Quelle lâcheté, quelle infamie… Lever ainsi un doigt arrogant devant ceux qui, finalement, ne leur demandaient qu’une simple et unique chose : ne pas changer, ne pas évoluer… Sortir tous les deux ans le même album, avec les mêmes chansons. Était-ce si compliqué ? Sans compter que les RHCP, ces vilains garçons, ont commis l’irréparable en s’attirant une nouvelle cohorte de fans à chacune de leurs évolutions ! Comme s’ils avaient voulu humilier un peu plus ceux qu’ils abandonnaient en cours de route… A-t-on connu pareil affront dans l’histoire du Rock ? Le groupe n’est pas seul au panthéon nauséabond des traîtres. Souvenez-vous de BOWIE, cette ordure qui violentait son public à chaque nouveau disque… Souvenez-vous des BEATLES, ces abjectes créatures qui ne cessaient de tourmenter leurs admirateurs… Heureusement qu’il existe des bons gars bien rassurants comme ceux d’AC/DC qui, eux, au moins, ont compris que la seule démarche honnête consistait à jouer sans cesse la même musique.

Décidément, les RHCP sont d’ignobles criminels. Et dire que certains leur laissent encore le bénéfice du doute ! Dire que certains apprécient encore leurs albums ! Ceux-là devraient être punis et soumis aux pires châtiments pour oser ainsi, par leur geste fou – acheter et écouter un disque de ce groupe –, faire croire que cette musique-là mérite autre chose que la poubelle la plus obscure. Et il faut les entendre pour le croire : "I’m With You" serait un disque « agréable », « pop » et « ensoleillé » (mais qui veut du soleil, de nos jours, bon sang ?). On pourrait selon eux y entendre quelques petites douceurs entraînantes et mélancoliques sans prétention, à la façon de cet "Annie Wants A Baby" où affleurent des guitares limpides, ou de ce "Monarchy Of Roses" rehaussé par des chœurs et une basse aux accents disco. Ils vous parlent du rythme trépidant de "Factory Of Faith" ou de l’ambiance triste et poignante de "Did I Let You Know" sans comprendre l’outrage dont ils se rendent ainsi coupables.

Pire que tout, non contents d’avoir osé apprécier le disque à sa sortie, ils affirment tout de go, sans plus de précautions – sans s’apercevoir que ce n’est qu’une pièce de plus à verser à leur dossier déjà épais – que cet horrible "I’m With You" se bonifie avec le temps ! Que cet album, symbole de toutes les trahisons et de tous les renoncements, tient la distance au lieu de s’effacer des mémoires comme il le devrait pourtant ! Mais qui les croira ? Qui accordera le moindre crédit à des élucubrations qui ne peuvent être issues que du cerveau le plus dérangé, le plus rétif à ce qui fait l’essence de l’art. Car qu’est-ce que l’art, si ce n’est la répétition, le clonage, la reproduction à l’identique de ce qui existe déjà ? Le changement est le mal. L’évolution, c’est la damnation. L’homme n’acquiert sa dignité qu’en refusant toute transformation ou renouvellement, mêmes infimes. Le salut, nous le savons tous, est dans la rigidité. L'immobilisme est une vertu. Tout ce qui bouge doit mourir. (Metal Nightfall).







TRACKLIST:

A1.      Monarchy Of Roses          
A2.      Factory Of Faith
A3.      Brendan's Death Song

B1.      Ethiopia
B2.      Annie Wants A Baby
B3.      Look Around           
B4.      The Adventures Of Rain Dance Maggie 
         
C1.      Did I Let You Know
C2.      Goodbye Hooray
C3.      Happiness Loves Company
C4.      Police Station

D1.      Even You Brutus?
D2.      Meet Me At The Corner
D3.      Dance, Dance, Dance







mardi 13 janvier 2015

Interpol - El Pintor





INTERPOL - ELPINTOR (2014)
Soft Limit ‎- SOFTLIMIT01LP - (Europe)


Les fans d’Interpol sont des gens courageux.
Depuis le splendide Turn on the Bright Lights, il ne s’est pas passé grand chose chez la Paul Banks Company. Ou très peu. On se rappelle des larmes qui ont coulé lorsque leur deuxième album Antics a résonné pour la première fois dans les enceintes de la chaine hi-fi de papa… Et la suite est du même tonneau. Par politesse, on ne parlera pas des escapades solo de Banks.

Alors imaginez la surprise chez ces gens quand All The Rage Back Home, le premier single d’El Pintor, a déboulé cet été. Paul Banks s’est remis à écrire des chansons! Paul Banks chante comme jamais! Et cette ligne de basse…. Que se passe t-il ? Interpol s’apprête juste à sortir le disque que tout le monde attend depuis la millième écoute de Turn on the Bright Lights.

Et non All The Rage Back Home n’est pas le single qui cache le désert. Étrangement placé au début du disque, on pouvait s’attendre au pire. Que se passe t-il après ? Banks a t’il cramé toutes ses cartouches dans ce morceau ? Car mine de rien All The Rage Back Home replace Interpol à sa place initiale.
Les deux morceaux qui suivent (My Desire & Anywhere) montrent un Interpol en pleine forme. Tous les ingrédients sont présents : Kessler et ses sirènes hurlantes, la batterie sèche de Fogarino et cette urgence urbaine. Ça nous change de la recette à la béchamel-chantilly deBarricade ou de Success, seuls morceaux comestibles du naufrage que représente le précédent album. Et encore, le risque d’indigestion n’était pas à prendre à la légère.
S’assumant désormais en vrai trio et en évitant de chercher des bassistes de luxe, le groupe tient la corde toute la durée du disque. Everything is wrong excitera tous les amoureux de Stellaet la conclusion qu’est Twice As Hard est sensationnelle. Tous les obstacles sont franchis…
Malins, Banks et ses copains sont allés recruter le très récurrent Alan Moulder pour le mixage du disque. Le résultat est la hauteur des chansons écrites par le groupe. Interpol sonne comme jamais. Diable que c’est bon.
Le retour (sombre) en grâce de cette rentrée. Ou de l’année. De la décennie ?
(Louis - Soul Kitchen).



TRACKLIST:

A1. All The Rage Back Home
A2. My Desire
A3. Anywhere
A4. Same Town, New Story
A5. My Blue Supreme

B1. Everything Is Wrong
B2. Breaker 1
B3. Ancient Ways
B4. Tidal Wave
B5. Twice As Hard



Electric Light Orchestra - Electric Light Orchestra




ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA - ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA (1971)
EMI ‎- 1E 064-92970 - (United Kingdom)

Quand on évoque Electric Light Orchestra ou ELO (prononcez I-L-O), ce qui vient immédiatement à l’esprit des connaisseurs c’est : une pop sucrée sous forte influence Beatles, des tonnes de violons et violoncelles, des rayons lasers (pour les concerts), la tête barbue aux lunettes noires de Jeff Lynne (le leader du groupe) et dernièrement, une pub pour une célèbre marque de téléphones mobiles reprenant « Mr Blue Sky ». S’il y a du vrai dans tout ça, ELO c’est aussi une aventure et une ambition au départ, celle d’associer le rock et le classique dans une formule unique pour Jeff Lynne (ex Idle Race) et Roy Wood (ex The Move).

En 1971, les deux hommes avec l’assistance de Bev Bevan (ancien batteur de The Move) s’associent donc pour créer Electric Light Orchestra. Jeff Lynne se charge des instruments « rock » : guitares, basse, piano et voix, tandis que Roy Wood se met au violoncelle, hautbois, clarinette, basson, à la guitare acoustique ainsi qu’au chant. Le premier album qui résulte de cette rencontre est une vraie curiosité. Pour la petite histoire, il est appelé également « No answer » aux Etats-Unis en raison d’un coup de fil resté sans réponse d’une secrétaire qui cherchait le nom de l’album (comme quoi, un nom tient parfois à peu de chose). On imagine sans peine la difficulté que cela a du être à l’époque de mixer des instruments acoustiques avec des instruments électriques sans que les premiers ne soient écrasés par les seconds, mais cette décennie naissante était aussi tournée vers l’expérimentation (fin du rêve hippie et naissance du rock progressif) et ces problèmes techniques n’arrêtèrent pas le groupe fort heureusement.

L’album s’ouvre avec la bien nommée « 10538 Overture » de Jeff Lynne et déjà, on peut dire que tout est là : le son sec et grave du violoncelle plane par dessus le chant pop bercé par la douceur des guitares (électriques et acoustiques), une parfaite entrée en matière. « Look at me now », entièrement acoustique, prend des airs de musique élisabéthaine tandis que « Nellie takes her bow » est une ballade pop très agréable comme le groupe nous en offrira beaucoup par la suite. Les choses se corsent avec « The battle of Marston Moor (July 2nd 1644) », un instrumental de Roy Wood. Voici le genre de morceau ambitieux (progressif ?) qui disparaîtra avec son créateur l’année suivante quand celui-ci décidera de quitter la formation pour laisser la place de leader à Jeff Lynne. Le reste de l’album alterne les compositions de Wood et Lynne, ce dernier plus tourné vers la pop, étant visiblement déjà bien influencé par la musique des Fab Four. Une mention spéciale à « First movement (Jumping biz )» dont la mélodie à la guitare acoustique est de toute beauté ainsi qu’à « Queen of the Hours », digne de figurer sur la face B d’ « Abbey Road ».

De tous les albums d’ELO, « No answer » est celui qui est le plus à même de plaire aux détracteurs du groupe tellement il se démarque du reste de leur discographie. La production particulière, l’absence de synthétiseurs, la présence de Roy Wood... Tout cela fait qu’il s’agit de leur album le plus progressif, le plus expérimental, tout en restant facile d’accès (grâce à Jeff Lynne). Un album à part mais une petite merveille à découvrir ou à redécouvrir pour les amateurs de pop aventureuse et les esprits curieux. (A. Sane - Music Waves).



TRACKLIST:

A110538 Overture5:30
A2Look At Me Now3:16
A3Nellie Takes Her Bow5:58
A4The Battle Of Martston Moor (July 2nd, 1644)6:02
B1First Movement (Jumping Biz)2:58
B2Mr. Radio5:02
B3Manhattan Rumble (49th Street Massacre)4:21
B4Queen Of The Hours3:21
B5Whisper In The Night4:48






lundi 12 janvier 2015

Hubert Felix Thiefaine - Stratégie de l'inéspoir




HUBERT FELIX THIEFAINE - STRATEGIE DE L'INESPOIR (2014)
Sony Music ‎- 88875037091 - (France)
Né dans le sillon contestataire de la chanson française des années 70, aux cotés des Higelin, Renaud et Lavilliers, le Jurassien Hubert-Félix Thiéfaine a bâti en quarante ans de carrière une œuvre considérable. Chronique de son nouvel album, Stratégie de l’inespoir.
Véritable artiste underground, faisant le plein partout où il se produit, il aura fait des millions de kilomètres sur les routes de France et de Navarre, rempli des dizaines de zéniths à Paris et en province et couronné par Bercy en 2000.
Tout ça sans le moindre soutien des grands médias. Après « Supplément de Mensonge » sorti en 2011, album folk sensible aux sonorités particulièrement étonnantes, Thiefaine revient sur le devant de la scène et s’impose un peu plus dans le paysage grand public grâce à l’excellence de ces nouvelles chansons. Dès l’ouverture du « En remontant le fleuve » au titre phare « Stratégie de l’inespoir» en passant par « Mytilène Island » « Resilience zéro », les mélodies pop font figure de soleil hivernal au milieu de la production grisâtre des artistes de la jeune génération.
D’abord il y a ce petit choc visuel sur la photo où l’artiste apparaît les yeux bandés, tel un condamné à mort, illustrant de façon évidente le titre phare de l’album. Et puis dès l’écoute, on retrouve avec délectation cette écriture poétique fiévreuse dans la lignée des Lautréamont, Rimbaud, Léo Ferré, ces musiques teintées de pop, blues et de rock’n’roll. Même si le personnage semble aujourd’hui plus apaisé, Thiéfaine reste Thiéfaine, avec cette mélancolie omni présente de bout en bout, marque de fabrique de l’artiste depuis les débuts. Partout dans ce disque flotte des atmosphères poétiques, aussi fiévreuses qu’incandescentes.
La voix et les chansons conservent elles aussi leurs atouts premiers : chaleur et avec de belles intonations théâtrales. La nouveauté viendrait plutôt de ces ouvertures vers la pop, de ces mélodies plus légères comme l’illustrent  » Toboggan ». Thiefaine est orfèvre de l’écriture, on le sait depuis longtemps, mais cela se sent particulièrement ici. Il est obsédé par la magie, la beauté, l’émotion que procure l’écoute d’une chanson.
Ce nouvel opus n’en manque pas. A cela plusieurs atouts : des titres élégants et racés, des compositions mâtinées de claviers, de cordes, de piano et guitares électriques alambiquées. Côté textes, les mots se fondent parfaitement aux mélodies avec une certaine pudeur qui caractérise l’univers écorché vif de l’artiste. Soulignons que « Angelus » est littéralement envoûtant avec cette mélodie obsédante, cette guitare ondulante qui vient en contrepoint. Avec des chansons à dominance electro pop et sa voix marquante, la pop splendide et envoûtante du dernier Thiefaine frappe désormais aux portes de la célébrité grand public. (J-C MARY - TLC).



TRACKLIST:

A1En Remontant Le Fleuve
A2Angélus
A3Fenêtre Sur Désert
B1Stratégie De L'Inespoir
B2Karaganda (Camp 99)
B3Mytilène Island
C1Résilience Zéro
C2Lubies Sentimentales
C3Amour Désaffecté
D1Médiocratie...
D2Retour A Célingrad
D3Toboggan