jeudi 15 novembre 2012

DAVID BOWIE - Diamond Dogs



DAVID BOWIE - DIAMOND DOGS (1974)


Septième album studio de David Bowie, Diamond Dogs fait figure de rupture. Exit les Spiders From Mars, Bowie se taille aux States dans le but d’y trouver de nouvelles inspirations. Plus encore qu’à l’habitude, David Bowie se nourrit d’idées et de concepts disparates. Il expérimente de nouveaux procédés d’écriture et met ses frustrations artistiques au service de sa musique. Le projet avorté de comédie musicale inspiré de 1984 de George Orwell en est l’exemple. L’album ne sera que plus marqué par la paranoïa et l’anticipation. Ce disque est également traversé par de multiples influences comme le glam-rock, le hard-rock et surtout la soul. En dépit de tout cela, l’unité de Diamond Dogs est assez impressionnante.

Album sombre et lugubre, Diamond Dogs s’ouvre sur « Future Legend » , chanson qui n’en est pas une où Bowie livre un récit apocalyptique concernant un futur anticipé. Les paroles sont narrées sur fond de guitares et synthés hurlants annonciateurs d’une lente descente aux enfers… L’enchaînement est limpide avec le titre éponyme introduisant au passage le personnage de Helloween Jack, une créature mi-homme mi-chien, magnifiquement représentée sur la pochette par un dessin de Guy Pellaert, pochette qui fut d’ailleurs dans sa première version censurée car les parties génitales de Helloween Jack y étaient trop voyantes. Qu’importe, la seconde version (où l’objet du délit est flouté) n’en est pas moins remarquable. Revenons dans le vif du sujet avec le triptyque « Sweet Thing », « Candidate » et « Sweet Thing (reprise), ou comment faire trois chansons qui ne font qu’une ! La désolation y est largement palpable. On a l’impression de se trouver au beau milieu d’un No Man’s Land. Tout est ici poussé à l’extrême : la voix de David Bowie est toujours changeante et jamais parfaite tandis que les instruments se déchaînent tour à tour avec chaque fois plus de folie. Les changements de rythme sont nombreux mais parfaitement maîtrisés.

Changement radical de décor avec « Rebel Rebel » et son riff tendu, affreusement simple et diaboliquement efficace, évidemment inoubliable et presque arrogant lorsqu’on sait que Bowie s’improvise ( !!! ) guitariste sur cet opus. Jackpot avec cette chanson même si le retour au glam-rock intervient comme un cheveu sur la soupe. Bien plus mineur, « Rock And Roll With Me » n’accroche jamais vraiment son auditeur tandis que « We Are The Dead » nous fait replonger dans les abîmes tout comme « 1984 », titre vaguement disco, mené à cent à l’heure de bout en bout. Il s’enchaîne remarquablement avec « Big Brother » qui est une allusion directe de plus à l’œuvre d’Orwell. C’est une chanson crépusculaire, lugubre et parano qui s’impose comme le sommet de Diamond Dogs, disque qui s’achève sur « Chant Of The Ever Circling Skeletal Family », répétition d’onomatopées flippantes sur lit de guitares hurlantes et apocalyptiques. Tout un programme…

Vous l’aurez certainement compris, Diamond Dogs ne s’écoute pas impunément. On ne ressort jamais indemne de l’écoute de ce disque imparable et dépouillé, point de départ des péripéties américaines de David Bowie, dont on sait qu’elles sont sur le fil du rasoir… Une habitude en somme… (Cyryl).



TRACKLIST:

A1       Future Legend        
A2       Diamond Dogs
A3       Sweet Thing
A4       Candidate
A5       Sweet Thing (Reprise)
A6       Rebel Rebel

B1       Rock 'N' Roll With Me
B2       We Are The Dead
B3       1984
B4       Big Brother
B5       Chant Of The Ever Circling Skeletal Family






David Bowie - Rebel Rebel from Friedrich Mary on Vimeo.

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