samedi 23 février 2013

Aerosmith - Draw The Line



AEROSMITH - DRAW THE LINE (1977)


Après la doublette magique réalisée avec « Toys In The Attic » et « Rocks », l’attente est à son comble. Aerosmith va t’il donner raison à la fameuse tradition du « jamais 2 sans 3 », ou bien les 5 de Boston vont-ils baisser d’un cran ? Aussi improbable que cela puisse paraître, c’est la première option qui va s’appliquer. Et si la pochette de ce nouvel album est aussi blanche que celle de son prédécesseur était sombre, la qualité se maintient au sommet.

Pourtant, si l’identité du groupe est maintenant reconnaissable, les différences entre « Draw The Line » et « Rocks » ne se limitent pas à de simples pochettes, même si ces dernières traduisent parfaitement le contenu des ces albums. « Rocks » était sombre comme les couleurs de son livret, alors que le blanc immaculé de « Draw The Line » est une ode à la bonne humeur sur la quasi-intégralité de ses titres. D’autre part, là où le premier faisait preuve d’une forte homogénéité, le second multiplie les tempos sans pour autant s’éloigner d’une ligne directrice parfaitement illustrée par les caricatures des membres du groupe en couverture. Enfin, ce nouvel album a le mérite de mettre chaque musicien en valeur, sans que cela nuise à l’unité du groupe. Bien sûr, les « Toxic Twins » restent incontournables. Tyler est particulièrement en voix et pourrait être comparé à une sorte de croisé improbable entre Mike Jagger et Robert Plant. A cela, il rajoute quelques interventions particulièrement bien senties à l’harmonica (« Critical Mass ») ou au piano bastringue (« I Wanna Know Why »). Quant à Perry, il est au sommet de son art et multiplie les interventions de slide et les solos gorgés de feeling. Tout juste pourrions-nous émettre quelques réserves quant à son intervention en lead-vocal sur un « Bright Light Fright » aux accents punk-rock qui tourne rapidement en rond. Il s’agit ici, et sans aucun doute, du morceau le plus faible de l’album.

Pourtant, si l’importance du rôle joué par les 3 autres membres du groupe n’a jamais été passée sous silence, elle prend ici une envergure supérieure. Brad Whitford reste le plus discret, même si la toile qu’il tisse est le support incontournable au style « Aerosmith ». Par contre, le jeu de Tom Hamilton a rarement été autant mis en valeur. Il suffit de l’écouter marteler ses 4 cordes sur le titre éponyme en ouverture pour prendre conscience du talent du bonhomme. L’énorme riff de ce morceau s’appuie autant sur ses interventions que sur celles de ses compères guitaristes. Et il se montre impressionnant tout au long de l’album, que cela soit en faisant ronronner son instrument tel un gros cube propulsant des titres tels que « Critical Mass », ou bien en dégainant une technique supérieure à la moyenne comme sur les riffs groovy de « Get It Up » ou de son petit frère « Sight For Sore Eyes », sur celui très soul / R’n’B de « The Hands That Feeds » ou enfin sur le break tout en contrôle de « Kings And Queen ». Nous nous attarderons quelques instants sur ce titre, alternant ballade romantique et passages presque heavy-metal. Ce morceau, plus sombre que le reste de l’album, n’est pas sans rappeler certaines œuvres de Ozzy Osbourne, période Randy Rhoads, et ceci sans qu’Aerosmith y perde son identité.

Enfin, que dire de la prestation de Joey Kramer, si ce n’est qu’il n’était encore jamais paru aussi énorme derrière ses fûts ? Le fait que le groupe se produise désormais dans des enceintes de grande capacité y est sûrement pour quelque chose, mais ceci ne doit pas occulter la techniques hors-norme du teigneux rouquin. Ce dernier construit une véritable muraille à la fois lourde et finement ciselée. Il suffit de porter attention à la rythmique funky en béton armé de « Get It Up » ou de « Sight For Sore Eyes » pour en être convaincu.

C’est donc une nouvelle prestation sans faille que nous offre Aerosmith, si ce n’est la petite faiblesse de « Bright Light Fright » dont nous parlions précédemment. Pour le reste, il est impossible de résister aux 8 autres titres de « Draw The Line ». Même la reprise de « Milk Cow Blues », morceau des années 30 de Kokomo Arnold, déjà repris par Elvis en son temps, est resservi à la sauce du groupe. Il sera d’ailleurs l’occasion de jams légendaires avec Ted Nugent sur certains concerts et nous vous recommandons sa montée finale déchaînée. Tout cela pour conclure sur un album encore une fois incontournable.


TRACKLIST :

A1Draw The Line3:23
A2I Wanna Know Why3:09
A3Critical Mass4:51
A4Get It Up4:02
A5Bright Light Fright2:20
B1Kings And Queens4:55
B2The Hand That Feeds4:22
B3Sight For Sore Eyes3:52
B4Milk Cow Blues4:15







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