mercredi 26 décembre 2012

Genesis - A Trick Of The Tail



GENESIS - A TRICK OF THE TAIL (1975)




A Trick of the Tail est un peu le Back in Black de GENESIS. En 1980, les fans d’AC/DC ne pouvaient pas imaginer que leur groupe sortirait un excellent album peu après la mort de Bon SCOTT, LE chanteur rock voyou par excellence et indissociable du son du groupe. Même topo chez les papes du prog rock en ce début 1976 : Peter GABRIEL étant parti, comment se relever ? Le secret se trouve dans l’écriture : Pete n’était pas le principal compositeur (tâche surtout menée par BANKS et RUTHERFORD pour la musique), tout comme chez AC/DC où les frères YOUNG troussaient ces riffs imparables. GENESIS conservant son ossature musicale, et le nouveau chanteur qui n’est autre que Qui-Vous-Savez ayant une voix pas si éloignée de celle du démissionnaire, la maison tient bien sur ses fondations.

Elle tient tellement bien qu’on peut parler, donc, d’un album formidable. Les morceaux ne s’étirent pas mais laissent le temps aux digressions propres au genre (du rock qui raconte des histoires) : entre 5 et 8 minutes. Bourré d’instants musicaux bluffants, d’une qualité d’enregistrement irréprochable (peut-être le meilleur du groupe sur ce plan ?), le disque fait des étincelles à chaque écoute. En fait, A Trick of the Tail est un parfait medley de GENESIS. Comme un best-of de leurs talents.

On y trouve donc tout ce qui constitue le magnétisme de ce groupe : solos instrumentaux et dialogues virtuoses (« Robbery, Assault and Battery », comme un écho à « The Cage » sur The Lamb…), ambiances médiévales de contes (« Dance on a Volcano », intro mythique !), ballade où les 12-cordes s’entremêlent magnifiquement (« Entangled »), évoquant le « Cinema Show » de Selling England, avant que les claviers s’y superposent pour nous emmener dans des contrées lointaines et oniriques… Les claviers de BANKS, justement, sont toujours aussi parfaits, au piano comme sur les synthés ou le mellotron dont il extrait ces timbres typiques et ces phrases qui constituent, avec la guitare de HACKETT, le son maison.

A « Entangled », on peut encore préférer « Ripples… » et ses huit minutes d’une mélodie majestueuse et addictive (mais qui annonce, quelque part, leur future tendance au sirop tiède). « Squonk » et son mid-tempo bien lourd ramassent également tout ce qu’on aime chez GENESIS : batterie hallucinante, accords sublimés par des guitares et claviers denses, changements de rythme parfaitement assimilés à la phrase d’ensemble… Ils en feront une ouverture magistrale sur le live Seconds Out.

La conclusion de « Los Endos » est une idée qu’ils reprendront sur Duke : reprendre en instrumental la plupart des thèmes de l’album, et les faire tenir en un seul morceau. C’est époustouflant, et fait encore davantage prendre conscience de la richesse mélodique de chacun d’entre eux.

Ce disque est grand, moins que son prédécesseur certes, mais comment l’égaler ? Plus accessible que les premiers, sans pour autant sombrer dans la facilité et la guimauve dans laquelle ils vont s’engluer souvent par la suite, il tutoie un équilibre rare. Notons pourtant que GABRIEL manque. COLLINS chante bien (ils en ont auditionné 400 avant de se rabattre sur leur tambourine man, c’est qu’il doit avoir un brin de talent…), mais son timbre est moins riche, moins varié, moins émouvant. On ne peut que rêver en imaginant un Trick of the Tail avec Pete Gab’ au micro..



TRACKLIST :


A1       Dance On A Volcano
A2       Entangled
A3       Squonk
A4       Mad Man Moon

B1       Robbery, Assault And Battery
B2       Ripples
B3       A Trick Of The Tail
B4       Los Endos







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