NIRVANA - NEVERMIND (1991)
Et voici LE classique des classiques : Nevermind. Plus qu’un album charnière dans la carrière de Nirvana, Nevermind est surtout un tournant – fatal – qui entamera la descente du groupe, et surtout de Kurt Cobain, vers le point de non-retour.
Le succès soudain et phénoménal de cet album en sans doute dû à plusieurs éléments, qui se sont présentés plus ou moins au même moment mais qui auraient pu arriver à de nombreux groupes. Tout d’abord le ras le bol général sur de nombreux sujets, parfaitement illustré par la pochette de l’album – un bébé essayant d’attraper un billet d’un dollar dans l’eau – image ô combien explicite de notre société fric actuelle. Il faut bien remarquer que la sortie de Nevermind remonte également à la fin de ces fameuses années frics, les années 80, où la musique n’a pas non plus connu que ses heures les plus glorieuses. Et puis il y a ce rock dur, tranchant, en marge des célèbres groupes métal du moment, par exemple Gun’s And Roses ou les increvables Aerosmith. Saturé et puissant, Nevermind apporte un nouveau défouloir à toute un génération de jeunes qui, selon leur nationalité, comprenant ou non les paroles de Kurt Cobain (je dois avouer qu’à l’époque du lycée je n’étais pas encore assez bon en anglais pour remarquer concrètement le contenu d’une chanson en anglais), s’identifient à ce nouveau phénomène. Un gros son qui n’est pas le fait du hasard puisque Nevermind a bénéficié de beaucoup plus de moyens pour son enregistrement que son prédecesseur Bleach, sans oublier le talent de Butch Vig à la console qui avant de sombrer lentement dans la musique à grande écoute de Garbage, avait produit également l’inoubliable Siamese Dream des Smashing Pumpkins. Troisième facteur de l’éclatement de Nirvana : la présence scénique. Fous selon certains (car souvent défoncés, car on casse tout à la fin du concert…), odieux selon d’autres (souvenir d’un amis les ayant vus à l’époque aux Transmusicales De Rennes, Nirvana traitant son public comme un bande de paysans, avec dédain, la tournée promotionnelle de l’album a fait du bruit. Par conséquent les 50 000 exemplaires pressés pour la sortie de Nevermind furent bien insuffisants pour faire face à l’hystérie collective provoquée par le groupe, qui obtenait du coup ce qu’il essayait d’éviter le plus : la gloire. Mais pour éviter la gloire il aurait fallu ne pas avoir le talent de songwriter de Kurt Cobain, qui, sans en être conscient à l’époque, a composé quelques-uns des plus gros tubes de tous les temps, Smells Like Teen Spirit en tête, qui ne délogera pas du haut des hits parades avant un bon moment. Les airs de Nirvana sont simples mais efficaces, la musique est bruyante mais mélodique, concept que reprendra relativement bien par la suite Dave Grolh avec le premier album des Foo Fighters. Aujourd’hui, dépassé nerveusement par les événements et les drogues qui l’entourent, Kurt Cobain n’est plus depuis 9 ans déjà, mais Nirvana restera à jamais au Panthéon des groupes cultes du XXème siècle. Sans être l’album parfait, Nevermind est l’album au meilleur timing de l’histoire, plus de 20 millions d’exemplaires vendus aujourd’hui sont là pour le prouver. TRACKLIST :
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire