KATE BUSH - HOUNDS OF LOVE (1985)
Si l'on suit les discussions entre fans de la première heure ou auditeurs avertis de l’œuvre de Kate Bush, Hounds of love revient très souvent en tête de liste de ses albums les plus réussi. Avec ce dernier, sorti en 1985, Kate Bush affirme pour la première fois son entière indépendance. Tout comme le précédent album (The Dreaming), elle en assure elle-même la production mais pour la première fois celui-ci est élabore dans son tout récent studio personnel. S'affranchissant ainsi des contraintes financières des studios commerciaux, elle peux enfin prendre son temps pour composer, et essayer sereinement les nouvelles possibilités s'offrant à elle. L'expérimentation sonore se ressent d'ailleurs fortement à l'écoute de cet album.
Scindé en deux, Hounds of love étonne par sa cohérence malgré son articulation risquée entre une partie plus conforme au cadre établi du modèle pop-rock et une autre, cassant le moule pour s'aventurer dans un parcours non-conformiste, conceptuel et étrangement poétique. Malgré leurs différences les deux sections se rejoignent étonnamment pour porter l'empreinte singulière et toujours fascinante de Kate Bush. La seconde partie porte en exergue un extrait d'un poème de Tennyson (Poète anglais du 19ème siècle) dont le titre de cette section est inspiré : « The Ninth Wave ». Sept chansons relatant les errances et hallucinations d'une femme perdue en mer, au bord de la noyade. L'ouverture se fait sur « And dream of sheep ». Portée par le piano et la voix de Kate Bush, accompagnée de lointains échos irlandais que l'on retrouvera par la suite sur l'étonnant « Jig of Life », l'émotion est d'emblée à son comble. La poésie mystérieuse du texte ne fait que renforcer une forte présence musicale. Vers la fin du disque, on retrouvera en écho cette ambiance sur « Hello earth ».
Entre temps l'atmosphère se sera faite plus lourde et dramatique. « Under ice » et « Waking the witch » montrant une Kate Bush sombre et inquiétante, sa voix usant d'un registre grave accompagnée de voix off masculines comme sorties d'outre-tombe. D'un bout à l'autre, jusqu'à l'épilogue « The morning fog », Kate Bush nous entraîne dans un univers cohérent, où l'auditeur s'immerge dans un monde sonore insondable. Des chants échantillonnées, puis entrecoupés de « Waking the witch », aux arrangements de cordes synthétiques de « Under ice», tout est recherche sensible et sensuelle. Rendue possible par l'utilisation poussée d'un des premiers échantillonneurs, le Fairlight, ou les sons de synthèse (« Watching you without me »). Mais il serait impardonnable de ne pas mentionner la finesse des arrangements vocaux : du travail sur la voix de Kate Bush elle-même, les harmonies utilisées, la présence imposante de son timbre jusqu'aux magnifiques arrangements de choeurs sur « Hello earth ».
Et c'est en cela que le lien se fait avec les cinq premiers titres. Bien que s'inscrivant dans une ligne pop-rock plus typée, ils portent tous cette empreinte, cette marque sonore : l'articulation vocale sur les titres « Hounds of love » ou « Big sky », sa présence sur « Mother stands for comfort », les bruits de verre et sons percussifs sur ce même titre échantillonnés au Fairlight (une réminiscence de « Babooshka »). Et bien sûr sans oublier « Running up that hill » ou «Cloudbusting» et ses cordes envoûtantes, un immense succès commercial. Le son sophistiqué reconnaissable entre mille et encadré dans une forme plus classique ne fait que pousser l'efficacité de ces deux titres à un haut niveau alors qu'il eût pu au contraire la desservir. Avec le recul, tout juste pourrait-on regretter sur l'ensemble de l'album le son d'une batterie assez typée année 1980. Mais cela est bien peu comparé à la force musicale que constitue Hounds of love. (E. Seigneur).
Scindé en deux, Hounds of love étonne par sa cohérence malgré son articulation risquée entre une partie plus conforme au cadre établi du modèle pop-rock et une autre, cassant le moule pour s'aventurer dans un parcours non-conformiste, conceptuel et étrangement poétique. Malgré leurs différences les deux sections se rejoignent étonnamment pour porter l'empreinte singulière et toujours fascinante de Kate Bush. La seconde partie porte en exergue un extrait d'un poème de Tennyson (Poète anglais du 19ème siècle) dont le titre de cette section est inspiré : « The Ninth Wave ». Sept chansons relatant les errances et hallucinations d'une femme perdue en mer, au bord de la noyade. L'ouverture se fait sur « And dream of sheep ». Portée par le piano et la voix de Kate Bush, accompagnée de lointains échos irlandais que l'on retrouvera par la suite sur l'étonnant « Jig of Life », l'émotion est d'emblée à son comble. La poésie mystérieuse du texte ne fait que renforcer une forte présence musicale. Vers la fin du disque, on retrouvera en écho cette ambiance sur « Hello earth ».
Entre temps l'atmosphère se sera faite plus lourde et dramatique. « Under ice » et « Waking the witch » montrant une Kate Bush sombre et inquiétante, sa voix usant d'un registre grave accompagnée de voix off masculines comme sorties d'outre-tombe. D'un bout à l'autre, jusqu'à l'épilogue « The morning fog », Kate Bush nous entraîne dans un univers cohérent, où l'auditeur s'immerge dans un monde sonore insondable. Des chants échantillonnées, puis entrecoupés de « Waking the witch », aux arrangements de cordes synthétiques de « Under ice», tout est recherche sensible et sensuelle. Rendue possible par l'utilisation poussée d'un des premiers échantillonneurs, le Fairlight, ou les sons de synthèse (« Watching you without me »). Mais il serait impardonnable de ne pas mentionner la finesse des arrangements vocaux : du travail sur la voix de Kate Bush elle-même, les harmonies utilisées, la présence imposante de son timbre jusqu'aux magnifiques arrangements de choeurs sur « Hello earth ».
Et c'est en cela que le lien se fait avec les cinq premiers titres. Bien que s'inscrivant dans une ligne pop-rock plus typée, ils portent tous cette empreinte, cette marque sonore : l'articulation vocale sur les titres « Hounds of love » ou « Big sky », sa présence sur « Mother stands for comfort », les bruits de verre et sons percussifs sur ce même titre échantillonnés au Fairlight (une réminiscence de « Babooshka »). Et bien sûr sans oublier « Running up that hill » ou «Cloudbusting» et ses cordes envoûtantes, un immense succès commercial. Le son sophistiqué reconnaissable entre mille et encadré dans une forme plus classique ne fait que pousser l'efficacité de ces deux titres à un haut niveau alors qu'il eût pu au contraire la desservir. Avec le recul, tout juste pourrait-on regretter sur l'ensemble de l'album le son d'une batterie assez typée année 1980. Mais cela est bien peu comparé à la force musicale que constitue Hounds of love. (E. Seigneur).
TRACKLIST :
Hounds Of Love
A1 Running Up That Hill
(A Deal With God)
A2 Hounds Of Love
A3 The Big Sky
A4 Mother Stands For
Comfort
A5 Cloudbusting
The
Ninth Wave
B1 And Dream Of Sheep
B2 Under Ice
B3 Waking The Witch
B4 Watching You Without
Me
B5 Jig Of Life
B6 Hello
Earth
B7 The
Morning Fog
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