DIRE STRAITS - COMMUNIQUE (1979)
Sorti après l’excellent Dire
Straits (sans titre), premier album d’un rock brut qui sent le bois, la cabane
humide où quatre potes affinent leur blues, et avant Making Movies qui voit
l’apparition de la grandiloquence (claviers, textures un peu plus pop…), «
Communiqué » prend les bons côtés des deux. La production est meilleure,
limpide, aérienne. L’ambiance rock un peu western est conservée, mais les
morceaux sont plus élaborés, variés et ambitieux. Sachant que ce disque
conserve les deux atouts majeurs du groupe (voix/guitare de KNOPFLER bien sûr,
mais aussi batterie fine, balais et cymbales douces de Pick WITHERS), on a là
un petit bijou.
Pas de véritable single, ici, comme on l’avait avec « Sultans of Swing » sur le premier album. Le disque est d’égale qualité du début à la fin.
Cette guitare au vibrato subtil et unique, qui à elle seule plante le décor de « Once Upon a Time in the West », balade mi-reggae mi-country, et nous promène dans les saloons et les rues poussiéreuses de l’Amérique.
Knopfler ajoute quelques cartouches dans son barillet avec « News », subtil crescendo musical et poétique (voix et – sublime – guitare se faisant plus présents à mesure que le fait divers, l’accident de voiture que l’on devine sous les ellipses, approche). Rien que pour ce titre le singer/songwriter fait preuve d’une maîtrise rare.
La maîtrise tourne à la démonstration avec « Where d’ya Think ya Going ? », prouesse d’orfèvre. Ca commence par une guitare sèche et métallique, superbement enregistrée, accompagnée de cette voix rauque, sorte de DYLAN avec plus de coffre, qui sent la fin de journée, l’alcool, la fatigue. « Où est-ce que tu crois que tu vas ? T’es pas au courant que c’est sombre, dehors ? ». En une phrase on est dedans. C’est un « t’en vas pas, poupée », plein de virilité sombre, moite. Puis avec le refrain, la guitare électrique aérienne vient se poser. Atmosphérique. "You'd better go with me, girl". Le morceau progresse, l’électrique accompagne davantage, et sur le final, ce sont plusieurs couches de guitares qui viennent, une par une, se superposer dans un bouquet lumineux. La prouesse est que ce n’est pas indigeste une seule seconde. Au contraire, le fade out en est presque frustrant.
« Communiqué », le morceau-titre, est sans doute un moment un peu faible de l’album, mais vient à point nommé pour alléger un peu l’ambiance, et son parfum de country bien balancée est très agréable. « Lady Writer » muscle un peu le parcours, c’est d’ailleurs le seul single qui soit sorti à l’époque et il n’a pas marché très fort. Un bon morceau, six-cordes époustouflante (comme d'hab’...) à la « Sultans » mais qui n’a pas la mélodie imparable de son prédécesseur, ce qui ne l’empêche pas de s’intégrer parfaitement à cet album. Les chœurs de « Angel of Mercy » mettent des couleurs dans le saloon, et la mélancolie de « Portobello Belle », portée à la fin par un piano aussi bienvenu que discret, fait merveille. « Single Handed Sailor » nous prend au corps avec son gimmick entêtant, KNOPFLER mariant avec brio un phrasé à la JJ CALE et une rythmique syncopée de toute beauté.
« Communiqué » finit par un morceau hors du temps, tout en lenteur et en subtilités, trois notes de basse un peu étouffées (comme sur quasiment tout l’album, afin de donner un son chaud et rond), une guitare rythmique qui butine comme un papillon, « Follow Me Home », est le genre de morceau qu’on aimerait ne jamais entendre s’arrêter.
Une atmosphère cohérente tout au long de l’album, et suffisamment d’influences à l’intérieur pour ne pas s’ennuyer, entre rock, country, blues et folk, un guitariste/chanteur/compositeur brillant, un artisan d’exception : il serait dommage de ne connaître de DIRE STRAITS que les lourdeurs et synthés de "Money for Nothing", même si KNOPFLER a su se réinventer intelligemment dans les années 80.
Il y a peu d’albums que je peux écouter du début à la fin sans avoir envie de zapper un passage. Communiqué en fait partie et, comme le bon vin, plus le temps passe, etc etc. (ATN).
Pas de véritable single, ici, comme on l’avait avec « Sultans of Swing » sur le premier album. Le disque est d’égale qualité du début à la fin.
Cette guitare au vibrato subtil et unique, qui à elle seule plante le décor de « Once Upon a Time in the West », balade mi-reggae mi-country, et nous promène dans les saloons et les rues poussiéreuses de l’Amérique.
Knopfler ajoute quelques cartouches dans son barillet avec « News », subtil crescendo musical et poétique (voix et – sublime – guitare se faisant plus présents à mesure que le fait divers, l’accident de voiture que l’on devine sous les ellipses, approche). Rien que pour ce titre le singer/songwriter fait preuve d’une maîtrise rare.
La maîtrise tourne à la démonstration avec « Where d’ya Think ya Going ? », prouesse d’orfèvre. Ca commence par une guitare sèche et métallique, superbement enregistrée, accompagnée de cette voix rauque, sorte de DYLAN avec plus de coffre, qui sent la fin de journée, l’alcool, la fatigue. « Où est-ce que tu crois que tu vas ? T’es pas au courant que c’est sombre, dehors ? ». En une phrase on est dedans. C’est un « t’en vas pas, poupée », plein de virilité sombre, moite. Puis avec le refrain, la guitare électrique aérienne vient se poser. Atmosphérique. "You'd better go with me, girl". Le morceau progresse, l’électrique accompagne davantage, et sur le final, ce sont plusieurs couches de guitares qui viennent, une par une, se superposer dans un bouquet lumineux. La prouesse est que ce n’est pas indigeste une seule seconde. Au contraire, le fade out en est presque frustrant.
« Communiqué », le morceau-titre, est sans doute un moment un peu faible de l’album, mais vient à point nommé pour alléger un peu l’ambiance, et son parfum de country bien balancée est très agréable. « Lady Writer » muscle un peu le parcours, c’est d’ailleurs le seul single qui soit sorti à l’époque et il n’a pas marché très fort. Un bon morceau, six-cordes époustouflante (comme d'hab’...) à la « Sultans » mais qui n’a pas la mélodie imparable de son prédécesseur, ce qui ne l’empêche pas de s’intégrer parfaitement à cet album. Les chœurs de « Angel of Mercy » mettent des couleurs dans le saloon, et la mélancolie de « Portobello Belle », portée à la fin par un piano aussi bienvenu que discret, fait merveille. « Single Handed Sailor » nous prend au corps avec son gimmick entêtant, KNOPFLER mariant avec brio un phrasé à la JJ CALE et une rythmique syncopée de toute beauté.
« Communiqué » finit par un morceau hors du temps, tout en lenteur et en subtilités, trois notes de basse un peu étouffées (comme sur quasiment tout l’album, afin de donner un son chaud et rond), une guitare rythmique qui butine comme un papillon, « Follow Me Home », est le genre de morceau qu’on aimerait ne jamais entendre s’arrêter.
Une atmosphère cohérente tout au long de l’album, et suffisamment d’influences à l’intérieur pour ne pas s’ennuyer, entre rock, country, blues et folk, un guitariste/chanteur/compositeur brillant, un artisan d’exception : il serait dommage de ne connaître de DIRE STRAITS que les lourdeurs et synthés de "Money for Nothing", même si KNOPFLER a su se réinventer intelligemment dans les années 80.
Il y a peu d’albums que je peux écouter du début à la fin sans avoir envie de zapper un passage. Communiqué en fait partie et, comme le bon vin, plus le temps passe, etc etc. (ATN).
TRACKLIST :
A1 | Once Upon A Time In The West | 5:24 | ||
A2 | News | 4:13 | ||
A3 | Where Do You Think You're Going? | 3:50 | ||
A4 | Communiqué | 5:50 | ||
B1 | Ladywriter | 3:44 | ||
B2 | Angel Of Mercy | 4:35 | ||
B3 | Portobello Belle | 4:31 | ||
B4 | Single-handed Sailor | 4:40 | ||
B5 | Follow Me Home | 5:53 |
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