jeudi 6 décembre 2012

Dire Straits - Making Movies



DIRE STRAITS - MAKING MOVIES (1980)

Making Movies constitue le troisième album de Dire Straits, qui voit l’éviction de David Knopfler à la guitare rythmique (remplacé par Sid McGinnis) et le travail des claviers assuré par Roy Bittan du E-Street Band (Bruce Springsteen). Le travail d’arrangements se révèle plus complexe que sur les deux précédents opus, mais l’ensemble de l’album s’écoute sans difficulté et même mieux : avec plaisir.

Or donc, Making Movies se présente comme un pur produit Dire Straits, où l’on y retrouve les sonorités qui en sont la marque de fabrique : le fameux chant narratif à la Bob Dylan, en un peu plus maîtrisé toutefois, la guitare et son célèbre jeu d’arpèges à la J.J. Cale, et la batterie nerveuse enfin, qui soutient l’ensemble avec fermeté.

Les morceaux sont des pièces de rock finement ouvragées, munies de mélodies élégantes, ni trop démonstratives ni trop sobres, et sont conçus comme de petites histoires, des scénarios, possédant chacun leur propre atmosphère, suscitant chacun leurs propres images.

Les titres sont d’une taille raisonnable et seul Tunnel of Love, qui ouvre l’album sur un extrait de The Carousel Waltz, atteindra un respectable huit minutes, road movie légèrement nostalgique, mené tambour battant et dont la conclusion, duo entre les arpèges de la guitare et ceux du piano, est un vrai régal.

Certains titres abordent une facette plus calme, sans pour autant renier quelques démonstrations d’énergie : le célèbre Romeo & Juliet et son ambiance nocturne, parfaitement agencé, avec montées en puissance à chaque couplet, mais toujours de manière contenue, puis descrescendo introspectif, puis conclusion éclatante ; ou bien encore le pluvieux Hand in Hand, qui entremêle sonorités mélancoliques et un refrain électrisant.

Le débonnaire Skateaway, l’entraînant Expresso Love et l’énergique Solid Rock, déclinent ensuite, chacun à leur manière, le rock tel que le conçoit Dire Straits, avec classe. Souvent les refrains sont accrocheurs, Mark Knopfler sait nous sortir le petit coup de guitare qui fait mouche, toujours sans ostentation, et l’usage du clavier, bien que peut-être un peu trop en retrait parfois, apporte une réelle profondeur aux morceaux.

Seuls Les Boys, qui clôt Making Movies, me semble un peu plus faible, dans une ambiance « cabaret décontracté » qui n’apporte pas grand-chose à l’album (en conséquence, celui-ci pourra paraître un peu court). C’est dommage car cela nous laisse sur notre faim alors que l’album en lui-même est de très bonne facture. Un titre plus ambitieux eût été préférable, mais ne pinaillons pas.

Making Movies est donc un album plutôt bon, agréable, sans réelle faiblesse, exception faite du dernier titre. Ce n’est assurément pas l’album le plus célèbre de Dire Straits (difficile de concurrencer l’ambitieux Love Over Gold, Dire Straits, le premier album éponyme avec son Sultans of Swing, ou bien encore le trop célèbre, peut-être, Brothers In Arms), mais peut toutefois constituer une bonne entrée en matière dans l’univers particulier du groupe. (Ameforgee).


TRACKLIST :

A1Tunnel Of Love8:09
A2Romeo And Juliet5:47
A3Skateaway6:32
B1Expresso Love5:17
B2Hand In Hand4:50
B3Solid Rock3:18
B4Les Boys4:07





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire