DIRE STRAITS - MAKING MOVIES (1980)
Making Movies constitue le troisième album de Dire Straits,
qui voit l’éviction de David Knopfler à la guitare rythmique (remplacé par Sid
McGinnis) et le travail des claviers assuré par Roy Bittan du E-Street Band
(Bruce Springsteen). Le travail d’arrangements se révèle plus complexe que sur
les deux précédents opus, mais l’ensemble de l’album s’écoute sans difficulté
et même mieux : avec plaisir.
Or donc, Making Movies se présente comme un pur produit Dire
Straits, où l’on y retrouve les sonorités qui en sont la marque de fabrique :
le fameux chant narratif à la Bob Dylan, en un peu plus maîtrisé toutefois, la
guitare et son célèbre jeu d’arpèges à la J.J. Cale, et la batterie nerveuse
enfin, qui soutient l’ensemble avec fermeté.
Les morceaux sont des pièces de rock finement ouvragées,
munies de mélodies élégantes, ni trop démonstratives ni trop sobres, et sont
conçus comme de petites histoires, des scénarios, possédant chacun leur propre
atmosphère, suscitant chacun leurs propres images.
Les titres sont d’une taille raisonnable et seul Tunnel of
Love, qui ouvre l’album sur un extrait de The Carousel Waltz, atteindra un
respectable huit minutes, road movie légèrement nostalgique, mené tambour
battant et dont la conclusion, duo entre les arpèges de la guitare et ceux du
piano, est un vrai régal.
Certains titres abordent une facette plus calme, sans pour
autant renier quelques démonstrations d’énergie : le célèbre Romeo & Juliet
et son ambiance nocturne, parfaitement agencé, avec montées en puissance à
chaque couplet, mais toujours de manière contenue, puis descrescendo
introspectif, puis conclusion éclatante ; ou bien encore le pluvieux Hand in
Hand, qui entremêle sonorités mélancoliques et un refrain électrisant.
Le débonnaire Skateaway, l’entraînant Expresso Love et
l’énergique Solid Rock, déclinent ensuite, chacun à leur manière, le rock tel
que le conçoit Dire Straits, avec classe. Souvent les refrains sont
accrocheurs, Mark Knopfler sait nous sortir le petit coup de guitare qui fait
mouche, toujours sans ostentation, et l’usage du clavier, bien que peut-être un
peu trop en retrait parfois, apporte une réelle profondeur aux morceaux.
Seuls Les Boys, qui clôt Making Movies, me semble un peu
plus faible, dans une ambiance « cabaret décontracté » qui n’apporte pas
grand-chose à l’album (en conséquence, celui-ci pourra paraître un peu court).
C’est dommage car cela nous laisse sur notre faim alors que l’album en lui-même
est de très bonne facture. Un titre plus ambitieux eût été préférable, mais ne
pinaillons pas.
Making Movies est donc un album plutôt bon, agréable, sans
réelle faiblesse, exception faite du dernier titre. Ce n’est assurément pas
l’album le plus célèbre de Dire Straits (difficile de concurrencer l’ambitieux
Love Over Gold, Dire Straits, le premier album éponyme avec son Sultans of
Swing, ou bien encore le trop célèbre, peut-être, Brothers In Arms), mais peut
toutefois constituer une bonne entrée en matière dans l’univers particulier du
groupe. (Ameforgee).
TRACKLIST :
A1 | Tunnel Of Love | 8:09 | ||
A2 | Romeo And Juliet | 5:47 | ||
A3 | Skateaway | 6:32 | ||
B1 | Expresso Love | 5:17 | ||
B2 | Hand In Hand | 4:50 | ||
B3 | Solid Rock | 3:18 | ||
B4 | Les Boys | 4:07 |
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