jeudi 29 mai 2014

Theatre Of Tragedy



THEATRE OF TRAGEDY - THEATRE OF TRAGEDY (1995)
Massacre Records
 ‎- MASS LP0798 - (Germany)
La Norvège est réputée pour ses fjords et pour ses sulfureux groupes de black metal. Mais il n'y a pas que ça: un groupe de Stavanger, la quatrième ville du pays, va marquer l’avènement d'une scène gothique importante et de qualité dans ce pays. Theatre Of Tragedy est ce groupe. Ces passionnés de théâtre classique et de musique gothique présentent une musique extrêmement originale, surtout pour l'époque. Jusqu'alors, les chants féminins dans le metal étaient n'étaient pas monnaie courante, le milieu étant assez machiste. Theatre Of Tragedy évolue dans un registre doom/death et a la particularité d'avoir un chant masculin et un chant féminin. Et le résultat est fantastique. C'est le principe de la Belle et la Bête: les grognement death bestiaux de Raymond Rohonyi contrastent merveilleusement avec la voix douce et cristalline de Liv Kristine. Emotionnellement, c'est carrément trippant! D'autant plus que les chansons sont composées soit comme un poème, soit comme une petite pièce de theatre, de sorte que les deux vocalistes se répondent l'un l'autre. La musique de fond est romantique à souhait, avec des passages au piano ou à la harpe de toute beauté, accompagnant des guitares doom lentes et lourdes. Et ça fait que le contraste existe donc aussi au plan instrumental. Autre particularité du groupe, la langue employée: c'est la véritable langue de Shakespeare, c'est à dire l'anglais du XVIIe siècle! Et avec toujours des références au théâtre!
Les chansons sont dans l'ensemble très belles. "A Hamlet for a slothful vassal" ouvre l'album de manière majestueuse. Et "For these words I beheld no tongue" est, d'une certaine manière, l'une des chansons les plus représentatives du style de Theatre Of Tragedy: Liv Kristine posant sa voix enchanteresse sur des passages atmosphériques merveilleusement arrangés, et Raymond faisant des chants rauques sur les passages accélérés (enfin, façon de parler, c'est au plus mid tempo!) ou les plus lourds. Une chanson "...a distance there is...", est une véritable ballade au piano, très belle, entièrement chantée par Liv Kristine. Seul le dernier morceau, "Monotonë" porte bien son titre est inintéressant. Tout le reste est dans l'ensemble excellent.
Quant au son, pas de problème. L'album a été produit par Dan Swanö au studio Unisound, donc un gage de qualité. L'ensemble est puissant et tous les arrangements sont mis en exergue. Tout est fait de manière à ce que les contrastes ressortent.

La pochette est superbe elle aussi, avec la rose rouge. Cette fleur sera d'ailleurs toujours le symbole du groupe: une rose rouge figurera toujours, d'une manière ou d'une autre, sur toutes les pochettes de Theatre Of Tragedy.

Mélangeant le chaud et le froid, la puissance et la délicatesse, Theatre Of Tragedy affirme d'entrée une très forte identité, ce qui est assez rare pour un premier album. Le septuor norvégien va vite devenir une référence et faire de nombreuses émules dans le genre, tels Tristania, Trail Of Tears, ou Within Temptation. C'est un grand album, qui a une force émotionnelle énorme. C'est beau, tout simplement! (Pierre, Nightfall in Metal Earth).



TRACKLIST:


A1A Hamlet For A Slothful Vassal4:05
A2Cheerful Dirge5:02
A3To These Words I Beheld No Tongue5:06
B1Hollow-Hearted, Heart-Departed4:57
B2...A Distance There Is...8:51
C1Sweet Art Thou3:58
C2Mïre4:08
C3Dying - I Only Feel Apathy5:08
C4Monotonë3:10
D1A Song By The Hearth? (Demo1994)5:06
D2A Hamlet For A Slothful Vassal (Demo1994)4:22
D3Dying - I Only Feel Apathy (Demo1994)5:47
D4Soliloquy (Demo1994)2:51






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