mardi 20 mai 2014

Bob Marley & The Wailers - Kaya



BOB MARLEY & THE WAILERS - KAYA (1978)
Island Records
 ‎- ILPS 9517 - (United Kingdom)

n’est absolument plus à faire. Personne ne doute de leur capacité à livrer une musique excitante, servie par des textes véhéments, tant sur le plan politique que sur le plan mystique. Rastaman Vibration et Exodus en sont d’ailleurs la démonstration parfaite. Pour autant, il serait incorrect de se figurer que toutes les dénonciations du groupe (aussi nobles soient-elles) ne gênent quiconque. Bob Marley a effectivement pris de gros risques et a failli en payer le prix fort. Y a-t-il un rapport ou est-ce une simple coïncidence, toujours est-il que Kaya est moins engagé, moins bouillant que ses devanciers. Loin de moi l’idée selon laquelle « Beuh » (oui, Kaya veut dire Ganja en langage familier) serait un mauvais disque, anecdotique et dérisoire mais force est de constater que Kaya ne possède pas le charisme d’Exodus ni la fougue de Rastaman Vibration. Succéder à ces deux monuments n’était toutefois pas aisé, effet de contraste oblige ! Kaya reste à coup sûr un disque adroitement mené…

Aborder cet opus est à la portée de tous, c’est une évidence. C’est d’ailleurs le reproche adressé par la plupart des détracteurs de ce disque. La confrontation politique est provisoirement bottée en touche, Bob Marley préférant s’aventurer sur le terrain balisé des chansons d’amour comme on l’envisage sur le désenchanté « She’s Gone », l’épicurien « Satisfy My Soul » et sur l’inévitable « Is This Love ? », titre emblématique s’il en est évoquant la relation entre Bob Marley et le mannequin Cindy Breakspreare. Le refrain « Is This Love, Is This Love, Is The Love / That I’m feeling ? » reste bien évidemment gravé dans toutes nos mémoires et sa résonance a depuis dépassé les frontières de notre galaxie. Il n’est cependant pas question que d’amour sur cet opus, on célèbre aussi joyeusement le mode de vie rasta avec « Easy Skanking », « Kaya » et hop c’est parti, celui-la on le fait tourner en indienne, les enfants… Je sais, on peut être sarcastique en disant que les Wailers nous font le coup à chaque fois et on n’aurait franchement pas tort ! Fort heureusement, quelques perles viennent étoffer l’ensemble des hostilités : je retiens pour ma part « Sun Is Shining » (très fleur bleue) et « Time Will Tell », véritable joyau caché de ce disque aux accents presque country.

Au final, on peut critiquer Kaya pour son aspect « commercial ». Dire que ce disque n’est pas aussi profond et incisif que les précédents n’est pas faux. Malgré cela, tout s’écoute avec plaisir et entrain. Il semble évident que l’on pouvait à l’époque craindre une baisse de régime durable suite à la sortie de ce disque. Nous pouvons désormais prendre du recul et remarquer ceci : Kaya a le défaut de se situer entre Exodus (1977) et Survival (1979). Dommage pour lui mais après tout, Kaya nous rappelle aussi qu’une des principales vertus (futile, certes) d’un disque est de nous divertir… (Cyril - FP).



TRACKLIST:

A1Easy Skanking
A2Kaya
A3Is This Love
A4Sun Is Shining
A5Satisfy My Soul
B1She's Gone
B2Misty Morning
B3Crisis
B4Running Away
B5Time Will Tell




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