samedi 16 mars 2013

Queen - A Kind Of Magic



Queen ‎– A Kind Of Magic
EMI ‎– 1A 064-24 0531 1 – Europe 1986


Décidément, l'ambiance n'est pas au beau fixe chez Queen. Malgré un succès inespéré avec l'album The Works, un triomphe lors du Rock In Rio aux côtés de Iron Maiden ou encore Scorpions, un autre durant le Live Aid, les tensions sont latentes et 1986 devait être une année off pour le groupe sous peine d'implosion. Mais voilà que Russel Mulcahy contacte le groupe car il a un projet précis et trouve que Queen avec son côté hard ou au contraire, très sophistiqué, pourrait très bien convenir. Ce projet, c'est le film Highlander avec notre Christophe Lambert international (tellement international que même le correcteur d'orthographe de Mozilla le reconnait !). La suite, on la connait : le film est un carton avec son côté très clip (Mulcahy en a réalisé quelques uns avant) et sa bande son rock, ses combats à l'épée. Du coup, la carrière de Queen a un nouveau souffle et le groupe sort un album dans la foulée.

Ce disque n'est pas à proprement parler une bande originale de film. On retrouve certes certaines compositions comme One Year Of Love qui apparaissaient telles quelles dans le long métrage, mais nous avons surtout droit aux versions complètes, avec le chant ou des versions fort différentes. Par exemple, lors du générique de fin d'Highlander, A Kind Of Magic sonne synthétique, mais également très froid et sombre. La petite histoire veut que Freddie Mercury profite que Roger Taylor, compositeur de ce morceau, ait eu le dos tourné pour bidouiller ce morceau en studio, jusqu'au résultat connu de nos jours. Pas très honnête, mais on ne peut que reconnaître à Mercury que c'est un sacré faiseur de hits (remember Bohemian Rhapsody ou We Are The Champions).

Si ce disque s'ouvre sur le puissant One Vision (aux paroles débilitantes) qui illustrait déjà la BO du film Iron Eagle en 1985, la grande première partie de cet opus se veut calme. Outre les pop A Kind Of Magic et Friends Will Be Friends, on a droit à trois ballades, One Year Of Love, Pain Is So Close To Pleasure (étrange et difficile de s'y habituer) et surtout la magnifique Who Wants To Live Forever où le groupe est secondé par Michael Kamen. Ce titre est particulièrement réussi, les longues parties instrumentales se suffisent à elles-mêmes, elles ne sont pas de trop et on se prend une claque mélancolique et douloureuse quand on connait la suite des évènements pour Queen. En revanche, la seconde partie fait très fort et efface d'un coup toutes les errances de la Reine durant les années 80. Gimme The Prize est une nouvelle gifle, mais cette fois-ci, par ce côté très metal qui s'en dégage. Guitare heavy à souhait, riff agressif, batterie monolithique, chant rageur de Mercury. C'est le thème de Kurgan et Brian May a bien croqué le personnage : psychopathe, malsain, arrogant ; le guitariste s'offre même le luxe de nous jouer un de ses meilleurs solo, reprenant un air écossais. Ce morceau figure en bonne place dans le film, lors d'une scène mémorable et fera également l'objet d'un clip où Mercury croisera le fer avec Lambert. Don't Lose Your Head n'est pas forcément une réussite, mais ce morceau flirtant entre trois genres (le hard, la pop et la new wave) a le mérite d'être très heavy également. Puis on arrive sur Princes Of The Universe où Queen donne une leçon de heavy rock au monde entier : guitare abrasive, vélocité dans les rythmes, chant frénétique, petit clin d'oeil symphonique, le groupe prend ici la mode hard US à contre-pied et arrive à avoir quelques années d'avance d'un point de vue stylistique. Du grand art !

Puis le disque s'achève sur des versions spéciales de Friends Will Be Friends, A Kind Of Magic et de Who Wants To Live Forever (intitulé Forever, ce court instrumental est également très poignant) qui n'apportent pas grand chose à l'album, sinon de le rendre moins sec que ces neuf titres initiaux.

Avec A Kind Of Magic, Queen récupère sa couronne et se lance dans une tournée mondiale gigantesque, qui sera également la dernière. Cet opus est l'un des essentiels du groupe, un de ceux que l'on doit avoir quand on apprécie le combo anglais. Accessoirement, l'essai des années 80 le mieux transformé. (Elric Des Dragons).





TRACKLIST :



A1. One Vision
A2. A Kind Of Magic
A3. One Year Of Love
A4. Pain Is So Close To Pleasure
A5. Friends Will Be Friends

B1. Who Wants To Live Forever
B2. Gimme The Prize (Kurgan's Theme)
B3. Don't Lose Your Head
B4. Princes Of The Universe









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