mardi 23 mai 2017

Sting - The Soul Cages



STING - The Soul Cages (1991)


Quatre ans après "Nothing Like The Sun", alors qu’il a perdu son père, Sting enfante dans la douleur, un 3° album solo emprunt de mélancolie.

Soul Cages s’ouvre sur « Island of Souls » qui nous plonge d’une certaine manière dans les souvenirs de Gordon Mattew Summer, fils d’ouvrier né à Newcastle et nous ramène à nos propres blessures, car cette mélancolie est communicative. Personnellement, ma gorge se noue quand j’entends ce morceau ; l’introduction ainsi que les couplets sont lancinants, presque poignants, chantés de façon mécanique. Seul le refrain a le goût de l’espoir, le rythme en est plus lié. Cela ressemble à un voyage initiatique, ou un travail de deuil. Le personnage, Billy, dans lequel se projette Sting, rêve qu’un des bateaux que construisait son père, les emmènerait vers l’île des âmes. Le final comme l’intro est joué à la cornemuse et donne une couleur celtique au morceau.

"All this time" est plus sautillant, les « réjouissances » d’après funérailles, mais reste très critique vis-à-vis de la religion, et la position éphémère de l’Homme dans le temps.

"Mad about You" est une chanson sublime, intro mandoline, on revient à la poèsie que Sting nous avait servi dans le précédent opus, la touche jazzy déboule sur la pointe des pied avec un superbe solo de saxophone de Brandford Marsalis, pour débarquer en force dans le morceau suivant. "Jeremiah blues" est en effet le morceau le plus jazzy de l’album, une ligne de basse dynamique, quelques notes au piano lancées un peu dans toutes les directions, du saxophone et pour finir un très beau solo de guitare électrique par Dominic Miller.

On retombe ensuite dans la mélancolie avec "Why should I cry for you ?" Une jolie balade très triste comme autant de prières probablement dirigées vers son père. Et après un court instrumental à la guitare sèche, le voyage inititiatique se poursuit. "The Wild Wild Sea", dont l’intro évoque les vagues qui s’écrasent sur la grève, est un morceau sans rythme au début, ambiance aquatique, mélodies ciselées comme seul Sting sait les écrire. L’ambiance de la chanson monte ensuite très lentement en puissance, comme grossit la tempête en mer.

Et enfin, alors qu’il recherchait « The island of souls », le voilà dans « The soul Cages », les mots sont scandés, l’instrumentation est plus dure avec beaucoup de guitares, l’harmonie revient à la fin, et l’on retrouve même le dernier couplet de « Island of Soul » comme en écho de la première chanson.

Le dernier morceau est cosmique, on croit voler sur la Voie Lactée. « When the Angels fall » est le but du voyage, peut-être le retour à la paix de l’esprit. Une première partie paisible, une fin plus énergique rythmée par la guitare sèche.

La pochette est étrange, l’auteur en est Steven Campbell, un peintre écossais. Peut-être est-ce sa représentation physique d’une âme en cage ? Le livret est parsemé d'illustrations de son cru.

Nous avons là un album cohérent en forme de deuil, le questionnement d’un fils qui ne pensait peut-être pas que la perte de son père le marquerait tant. Mais pas entièrement noir pour autant, très abouti. Ce que l’on pouvait reprocher à Nothing like the sun , à savoir, les finals des morceaux interminables, ne se retrouve pas ici, et c’est tant mieux, car le tout fait de cet album une pièce de choix. (Sophie – Forces Parallèles).











Tracklist

A1       Island Of Souls       
A2       All This Time           
A3       Mad About You      
A4       Jeremiah Blues (Part 1)    
A5       Why Should I Cry For You

B1       Saint Agnes And The Burning Train     
B2       The Wild Wild Sea
B3       The Soul Cages
B4       When The Angels Fall




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