samedi 7 décembre 2013

Eurythmics - Sweet Dreams



EURYTHMICS - SWEET DREAMS (1983)
RCA ‎– RCALP 6063 - (UK)

Malgré des difficultés psychologiques croissantes, de nombreuses fragilités physiques et une situation financière plus que préoccupantes, les deux composantes du groupe Eurythmics décident d’investir leur faibles économies dans un petit studio d’enregistrement situé au-dessus d’une usine. Sans être la pana.ée, ceci leur permet d’enregistrer à leur convenance. Le début de la liberté... Pour des artistes, l’indépendance ! Et cette indépendance va redistribuer les cartes. Le deuxième album prénommé « Sweet Dreams » est enregistré. Mais les trois premiers singles extraits ne donnent pas grand-chose « Love Is a Stranger », « This Is the House » et « The Walk » -plutôt sympathiques-, tout en montrant des progrès notables voire significatifs, notamment dans les orchestrations maintenant plus carrées et plus légères de Dave Stewart. Mais ces singles ne permettent pas au groupe d’accéder à la notoriété. La situation est préoccupante, et les britanniques vont jouer leur dernière carte.

Cette dernière carte porte un nom : « Sweet Dreams (are made of this) ». Vieille pause dans la lecture comme dans la rédaction de la chronique… Et j’en suis sûr, dans la tête de tout un chacun résonne les accords fantomatiques, la voix incroyable d’Annie, le solo de synthétiseur cheap mais tellement efficace, qui font de ce titre une des plus grands chansons de tous les temps. Elle apparaît dans les polls les plus divers et les plus variés, au sommet des hiérarchies… Ce, depuis sa naissance en 1983, par la grâce d’une voix et d’une ligne de synthé. Car en dépit d’une situation stressante, le duo tourne la vidéo, une des plus célèbres de l’histoire : la coupe de cheveux ras orangée d’Annie, son costume noir, le monolithisme inexorable de l’air, les gimmicks cette fois entièrement maîtrisés par Dave Stewart, tout contribue a faire de la chanson un classique. Le contraste crée entre les scènes champêtres et l’aspect futuriste du look des musicos va créer un buzz unique, même si l’expression n’existe pas encore. Car « Sweet Dreams » est et restera un classique immortel, chef-d’oeuvre de la musique populaire en cette fin de 20ème siècle. Elle traversera les générations et donnera à ses créateurs une postérité tenace. Elle demeurera vivace, car elle est un symbole de perfection. Elle transcende les goûts, les modes et les croyances.

Passée l’émotion de cette énième redécouverte DU tube, on peut dès lors se repencher avec calme sur ce deuxième skeud des Eurythmics et tâcher d’en tirer la quintessence : « Love Is a Stranger » est ressorti en single quelque temps plus tard et hop ! Miracle ! Il devient un succès. A quoi tiennent les choses ? A quoi tient la vie ? Ce deuxième essai est plus concluant que le premier. Nonobstant la présence de « Sweet Dreams », je le trouve plus équilibré comme sur la très envoûtante « Jennifer », ou la voix d’Annie Lennox donne enfin sa mesure : toute en nuance et si riche en sensibilité. Une des plus grandes voix de la pop musique, si ce n’est la plus grande. Tout le charisme de l’écossaise sort enfin de ses tripes, en un arc en ciel d’émotion, provoquant plaisir et admiration. Sa classe phénoménale éclabousse désormais la scène musicale.

Qu’importe après tout si certains morceaux sont en deçà du niveau. La présence de « Sweet Dreams » serait une bénédiction pour n’importe quel disque de n’importe quel artiste. C’est historique, à ce titre il est inconcevable de mettre moins de 4 étoiles au deuxième album des Eurythmics.



TRACKLIST :

A1Love Is A Stranger
A2I've Got An Angel
A3Wrap It Up
A4I Could Give You (A Mirror)
A5The Walk
B1Sweet Dreams (Are Made Of This)
B2Jennifer
B3This Is The House
B4Somebody Told Me
B5This City Never Sleeps





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