mercredi 24 avril 2013

Ladytron - Velocifero



LADYTRON - VELOCIFERO
Cobraside Distribution Inc - CSDLP 1130
2xLP White



Il est des choses épatantes en ce monde. Prenons, au hasard, les communiqués de presse. Réalisés afin de soutenir la promotion d'un bien, ces feuilles accompagnant le moindre produit culturel sont moins livrées à titre informatif que pour fournir au chroniqueur des arguments qu'on aimerait lui voir développer. Ils sont, le plus clair du temps, réalisés avec une mauvaise foi à ce point absolue qu'ils en deviennent purement cocasses. Notons par ailleurs, et pour la plupart, un recours immodéré à l'usage de la langue anglaise, prétexte à un caviardage de locutions en vogue ou d'inventions linguistiques qui, si elles ne veulent rien dire, en jettent un max! A moins qu'il soit passionné par un album, le chroniqueur les décortique lorsqu'il sèche sur les commentaires à y apporter. Evidemment, signaler qu'avoir enregistré dans tel studio sous la houlette de tel producteur, ou que Mr Bean participait aux chœurs, attire immanquablement l'attention sur le fait qu'il faut s'en remettre à la technique pour évacuer le principal, la musique.
Pourquoi cette introduction, au fait? Parce que le communiqué de presse indique que Velocifero a été coproduit par un membre de Nine Inch Nails et Vicarious Bliss, soit un recalé de l'indus et un pensionnaire du label Ed Banger. Aie aie aie…

Mais qu'en est-il alors vraiment de Ladytron ? Etrangement, leur quatrième disque sort indemne des gros sabots qu'on aurait pu s'attendre le voir se trimballer. Certes, publié en 1985, il aurait tout arraché. En 2008, il exhume un spectre qu'on avait oublié, comme ce cousin éloigné qui ne jurait que par The Sisters of Mercy. Velocifero semble le rejeton, batcave mais chic, du mémorable First and Last and Always, des riants SOM. Tout est là. Seuls les moyens ont changé. Le studio a été excavé pour être placé dans un loft de la capitale, ce cocasse Andrew Eldrich a délaissé ses basses exclamations et deux chanteuses aux timbres clairs l'ont remplacé, la guitare a été abandonnée au profit d'une concession de claviers. Tout a changé et pourtant un lien persiste. Il est frêle sur certains titres. Ladytron verse dans ce cas-là complaisamment dans la pop la plus fédératrice, et pas la plus finaude. Une partie de l'album est parsemé de standards FM dark, "Season of Illusion" ou "Tomorrow", qui feront le bonheur des amateurs d'Evanescence ou Mylène Farmer. Ce lien est heureusement plus épais sur d'autres titres ("Lovers", "I'm not Scared" ou "Burning Up", qui rappelle pour sa part plus le SOM de Floodland).

Bref, en dépit du décalage horaire se comptant en années et la perfusion de l'inspiration, Velocifero est un opus (presque) recommandable. De nos jours, trois vrais hits d'affilée ("Ghosts", "I'm not Scared", "Runaway") n'est pas forcément chose fréquente! J'ai bien dis de nos jours. Alors qu'importe si le NME le place en tête de son classement de la semaine du 3 juin 1985. (Ndaref).


TRACKLIST :

A1. Black Cat
A2. Ghosts
A3. I'm Not Scared

B1. Runaway
B2. Season Of Illusions
B3. Burning Up

C1. Kletva
C2. They Gave You A Heart, They Gave You A Name
C3. Predict The Day
C4. The Lovers

D1. Deep Blue
D2. Tomorrow
D3. Versus










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