mardi 15 juillet 2014

Yazoo - Upstairs At Eric's




YAZOO - UPSTAIRS AT ERIC'S (1982)
Mute ‎– STUMM 7 - (United Kingdom)

Vince Clark ou l'art de filer d'un projet à l'autre (il lui faudra attendre Erasure pour rester plus de deux ans dans un même groupe)...Ayant participé à la fondation et au premier album de Depeche Mode, le jeune homme les quitte aussitôt pour lancer une nouvelle idée avec une jeune punkette croisée dans un pub qui l'a impressionné par sa voix soul. Yazoo naît officiellement en 1982 pour splitter un an et demi et deux disques plus tard...Le premier, de loin le plus intéressant, fera un carton; qui, en effet, n'a pas dansé sur les rythmes de 'Don't go' ? Le duo oeuvre dans une pop qui repose sur le contraste entre le timbre chaud mais puissant de Alison Moyet et la musique froide, synthétique, composée à base de claviers et de programmation. Il y a bien sûr le cultissime 'Don't go', dansant en diable, mais avec un beat sec, tranchant, presque agressif (il m'est déjà arrivé de fantasmer sur une reprise de ce titre par le Nitzer Ebb des débuts), ses sonorités dépouillés, glacées...Dans le même esprit, 'Goodbye 70's' qui aurait pu être écrit pour Depeche Mode, sauf qu'il est hanté par le chant si particulier, presque masculin, de la jeune femme. Viennent ensuite quelques pièces plus lentes comme l'excellent 'Tuesday' mélancolique, gris, à l'image de la pochette, une forme de mal-être urbain sur fond synthétique, 'Winter kills' plus froid encore...Le parallèle avec Depeche Mode est flagrant, on aurait pu imaginer Martin Gore la chanter, sauf que cette gravité, Martin et sa bande ne l'ont pas encore développée (eux qui ne sont encore considérés que comme une formation pour les filles) et que malgré tout son talent, ce dernier n'a pas la flamme de Alison dans la voix. Parmi les moments forts, il convient de citer 'In my room' débutant par une voix masculine récitant d'une voix monocorde, presque robotique, une partie du 'Notre Père' tandis que le chant féminin s'installe et qu'un beat sec, martelant, haché, se met en place, ainsi que 'I before E except after C' composé d'un collage de bribes de conversation, de rires, d'étranges notes de clavier...Un peu à l'image de Soft Cell, Yazoo parvient à exprimer au travers de sa musique le sentiment de solitude, d'isolement, l'incapacité à communiquer d'une foule de destins brisés égarés dans une jungle urbaine où ils ne se sentent ni étrangers ni indigènes. Si ce premier essai ne connaît pas de véritable raté, une poignée de chansons se révèlent moins indispensables parmi lesquelles je retiendrais 'Bad connection' dont la base est de par trop piquée à 'Just can't get enough' de Depeche Mode, et 'Bring your love down on it', parfait (un peu trop) pour danser mais moins glacial que 'Don't go' par exemple, même si une fois encore Alison amène un plus non négligeable. Comme bien des groupes classés pop, Yazoo a été réduit à une étiquette 'variété' injustifiée, du moins sur ce 'Upstairs at Eric's'...
(
gutsofdarkness).


TRACKLIST:


A1Don't Go3:08
A2Too Pieces3:14
A3Bad Connection3:20
A4I Before E Except After C4:36
A5Midnight4:22
A6In My Room3:52
B1Only You3:14
B2Goodbye 70's2:35
B3Tuesday3:22
B4Winter Kills4:06
B5Bring Your Love Down (Didn't I)4:40







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