THE POLICE - GHOST IN THE MACHINE (1981)
Il aura fallu un an pour que le trio anglais peaufine sa
nouvelle mouture et son album noir aux chiffres numériques rouges, représentant
sommairement les trois membres du groupe. Tout le gotha journalistique et les
critiques, se disent que cette fois-çi, Police devra faire encore mieux que ses
trois opus précédents.
Et, ils vont faire beaucoup mieux que ça, car « Ghost In The
Machine » va, en ce début d’année 1981, surprendre beaucoup de monde. Contre
toute attente, Police amorce un virage à 90 degrés et change du tout au tout
son univers musical. Dès la première écoute de l’album, on a du mal à
reconnaître le « son Police ». L'album sonne très "futuriste". Les
synthétiseurs font une apparition remarquée dans l’album, et Sting et ses deux
compères ne lésinent pas sur l’utilisation de ceux-ci.
La nouvelle orientation est abordée d’emblée par un «
ska-reggae-rock » (Spirits In The Material World) qui se doit de familiariser
l’auditeur avec la nouvelle texture musicale qu’il s’injecte dans les oreilles.
Cela est plutôt bien réussi. Police révolutionne sa musique en y intégrant
également le piano (Every Little Thing She Does Is Magic) et décroche ici un
premier tube. Puis, un soupçon de texte engagé (Invisible Sun) sur un titre
assez austère mais au refrain explosif avec ses synthés façons « Ultravox ».
Sting s’essaie ensuite au français dans un titre influencé « ska » (Hungry For
You ), mais l'élocution est agressive et quelque peu douteuse. Ainsi l’essai
n’est pas transformé car notre homme ne maîtrise pas encore assez la langue. «
Too Much Information » est de la même veine que le titre « When The World Is
Running Down…. » à la seule différence, c’est que Sting a entre temps appris à
jouer du saxo, et voilà un nouvel instrument qui fait son entrée dans l’univers
du trio.
Un reggae puissant, comme seul Police en a le secret déboule
(One World (Not Three) ) et là nous retrouvons le Police des débuts, avec le
strict minimum instrumental (basse, guitare, batterie). Le saxo faisant office
de complément. « Omegaman » est assez rock dans sa conception, ainsi que «
Secret Journey » et son intro synthétisée. « Darkness » conclut l’album d’une
fort belle manière, le titre étant signé Stewart Copeland.
« Ghost In The Machine » est un album puissant, déroutant,
l’album de la maturité pour un groupe qui est en pleine possession de ses
moyens et a planté son drapeau sur le firmament du monde du rock.
TRACKLIST :
A1 | Spirits In The Material World | 2:58 | ||
A2 | Every Little Thing She Does Is Magic | 4:20 | ||
A3 | Invisible Sun | 3:43 | ||
A4 | Hungry For You (J'Aurais Toujours Faim De Toi) | 2:52 | ||
A5 | Demolition Man | 5:54 | ||
B1 | Too Much Information | 3:42 | ||
B2 | Rehumanize Yourself | 3:10 | ||
B3 | One World (Not Three) | 4:45 | ||
B4 | Ωmegaman | 2:47 | ||
B5 | Secret Journey | 3:32 | ||
B6 | Darkness | 3:11 |
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