GENESIS - SECONDS OUT (1977)
Ce
live bien connu des fans du Genesis classique paraît l’année même de la tournée
Wind & Wuthering. Autant dire qu'ils n'ont pas perdu de temps, surtout
quand on sait le travail qu'il a demandé... La totalité a été enregistrée lors
des dates au Palais des Sports de Paris de cette tournée 77 ; seul "The
Cinema Show" se démarque, provenant de la tournée précédente, avec donc
Bill Bruford (ex-Yes, ex-King Crimson) à la batterie. Pour le reste, c’est
Chester Thompson, un excellent musicien qui a joué avec Zappa et Weather
Report, et qui a été déniché par le bassiste Alphonso Johnson (lui aussi du
groupe de Shorter et Zawinul), le même qui trouvera par ailleurs Daryl Stuermer
pour les tournées suivantes, soit les deux musiciens (américains)
complémentaires du GENESIS live. Phil Collins tient bien sûr le micro, mais
vient seconder Chester de temps en temps, sur les parties instrumentales des
morceaux.
J'ai parlé d'un gros projet réalisé en peu de temps, c'est parce qu'il a effectivement nécessité une certaine habileté de la part du groupe et du producteur David Hentschel, à bien camoufler tout ce qui fait que ce témoignage concert n'est pas authentique. Il se trouve que les bandes, choisies soigneusement, sont bien des moments pris sur divers soirs, mais parfois sur un même morceau notamment parmi les longs, on peut entendre différentes prestations les unes à la suite des autres. Hé oui messieurs-dames, cette version de "Supper's Ready" que vous chérissez tant, souvent plus que l'originale, est en réalité un savant collage des meilleurs temps de plusieurs dates ! Cela a été révélé en particulier lors des remasters de 2007. Il y avait donc presque pire que Peter Gabriel (entre autres) pour ce qui est du retouchage de concerts... Mais le tout sonne tellement parfait, mythique qu'on ne va pas trop leur en vouloir, non ? Il faut savoir aussi que le Genesis qui s'est occupé de ce Seconds Out était alors déjà un trio, Steve Hackett ayant fait ses valises à ce moment-là. Pour l'anecdote, Phil Collins raconte qu'un jour il l'a croisé dans la rue, lui a proposé de l'emmener aux studios, et qu'il a essuyé le refus d'un Steve très évasif. C'est ce jour-là que les autres lui ont appris son départ...
Même ainsi retouché, ce live reste un témoignage dix fois plus convenable que le premier de 73 sorti sans l'accord du groupe, avec des versions cette fois-ci loin de paraître brouillonnes et un son franchement plus que correct (le vinyle reste un bonheur à ce titre). On peut malgré tout sentir comme une sorte d’échauffement de la part du groupe sur les deux premières chansons, ce qui fait peut-être perdre un peu d’intensité au début de "The Carpet Crawlers". Mais juste un peu et très vite la sauce monte. Les passages aussi bien chantés qu’instrumentaux gagnent en force, que ce soit "Robbery, Assault & Battery", ou bien "The Lamb Lies Down on Broadway" (enchaînement parfait avec le final de "The Musical Box"). Les versions de "I Know What I Like" (sur lequel on entend un bout de "Stagnation" pendant l'accalmie) et de "Supper’s Ready" sont magistrales, à mon goût bien meilleures que les originales et je suis pas le seul à le dire ! Phil Collins prouve qu'il avait tout pour remplacer haut-la-main Peter Gabriel même en live.
Et que dire d’Afterglow, avec cet effet de mellotron-voix, au début lointain, puis ce crescendo jusqu’au final à deux batteries… Et que dire de l’enchaînement "Dance on a Volcano" / "Los Endos", chacun étant encore plus jubilatoire qu’en studio, notamment là encore grâce à Phil et Chester (déjà une vraie paire pour le "drum duet" court et pas encore isolé)… "The Cinema Show" a beau dater d’un an de plus, il se fond bougrement bien au milieu du reste. La version présente est hyper-puissante aussi, j’ai été toujours quelque peu subjugué par la partie finale de batterie par ce vieux Bill. En passant, ce dernier dit qu'il n'a jamais vibré en jouant pour Genesis, selon lui meilleur pour écrire des pop-songs... Quand on voit ce qu'il fait quand même !
Je ne parle que des fûts, mais le reste du groupe est bien évidemment lui aussi à son sommet. Banks ne pouvant amener un piano remplace toutes ses parties par un piano électrique (pas encore le CP-70 de Yamaha hélas) et Hackett est encore plus présent qu'en studio, avec des parties d'une extrême finesse. La cohésion entre tous est évidente, et on a vraiment du mal à croire que Seconds Out est l’adieu (?) de Steve… Album live à posséder, et à consommer sans modération ! Même s’il n’y a pas assez de morceaux de Wind & Wuthering, même s’il manque l’intro (qui n'a à vrai dire jamais été jouée live par GENESIS) de "Firth of Fifth"… Et alors quoi ?
J'ai parlé d'un gros projet réalisé en peu de temps, c'est parce qu'il a effectivement nécessité une certaine habileté de la part du groupe et du producteur David Hentschel, à bien camoufler tout ce qui fait que ce témoignage concert n'est pas authentique. Il se trouve que les bandes, choisies soigneusement, sont bien des moments pris sur divers soirs, mais parfois sur un même morceau notamment parmi les longs, on peut entendre différentes prestations les unes à la suite des autres. Hé oui messieurs-dames, cette version de "Supper's Ready" que vous chérissez tant, souvent plus que l'originale, est en réalité un savant collage des meilleurs temps de plusieurs dates ! Cela a été révélé en particulier lors des remasters de 2007. Il y avait donc presque pire que Peter Gabriel (entre autres) pour ce qui est du retouchage de concerts... Mais le tout sonne tellement parfait, mythique qu'on ne va pas trop leur en vouloir, non ? Il faut savoir aussi que le Genesis qui s'est occupé de ce Seconds Out était alors déjà un trio, Steve Hackett ayant fait ses valises à ce moment-là. Pour l'anecdote, Phil Collins raconte qu'un jour il l'a croisé dans la rue, lui a proposé de l'emmener aux studios, et qu'il a essuyé le refus d'un Steve très évasif. C'est ce jour-là que les autres lui ont appris son départ...
Même ainsi retouché, ce live reste un témoignage dix fois plus convenable que le premier de 73 sorti sans l'accord du groupe, avec des versions cette fois-ci loin de paraître brouillonnes et un son franchement plus que correct (le vinyle reste un bonheur à ce titre). On peut malgré tout sentir comme une sorte d’échauffement de la part du groupe sur les deux premières chansons, ce qui fait peut-être perdre un peu d’intensité au début de "The Carpet Crawlers". Mais juste un peu et très vite la sauce monte. Les passages aussi bien chantés qu’instrumentaux gagnent en force, que ce soit "Robbery, Assault & Battery", ou bien "The Lamb Lies Down on Broadway" (enchaînement parfait avec le final de "The Musical Box"). Les versions de "I Know What I Like" (sur lequel on entend un bout de "Stagnation" pendant l'accalmie) et de "Supper’s Ready" sont magistrales, à mon goût bien meilleures que les originales et je suis pas le seul à le dire ! Phil Collins prouve qu'il avait tout pour remplacer haut-la-main Peter Gabriel même en live.
Et que dire d’Afterglow, avec cet effet de mellotron-voix, au début lointain, puis ce crescendo jusqu’au final à deux batteries… Et que dire de l’enchaînement "Dance on a Volcano" / "Los Endos", chacun étant encore plus jubilatoire qu’en studio, notamment là encore grâce à Phil et Chester (déjà une vraie paire pour le "drum duet" court et pas encore isolé)… "The Cinema Show" a beau dater d’un an de plus, il se fond bougrement bien au milieu du reste. La version présente est hyper-puissante aussi, j’ai été toujours quelque peu subjugué par la partie finale de batterie par ce vieux Bill. En passant, ce dernier dit qu'il n'a jamais vibré en jouant pour Genesis, selon lui meilleur pour écrire des pop-songs... Quand on voit ce qu'il fait quand même !
Je ne parle que des fûts, mais le reste du groupe est bien évidemment lui aussi à son sommet. Banks ne pouvant amener un piano remplace toutes ses parties par un piano électrique (pas encore le CP-70 de Yamaha hélas) et Hackett est encore plus présent qu'en studio, avec des parties d'une extrême finesse. La cohésion entre tous est évidente, et on a vraiment du mal à croire que Seconds Out est l’adieu (?) de Steve… Album live à posséder, et à consommer sans modération ! Même s’il n’y a pas assez de morceaux de Wind & Wuthering, même s’il manque l’intro (qui n'a à vrai dire jamais été jouée live par GENESIS) de "Firth of Fifth"… Et alors quoi ?
TRACKLIST :
A1 Squonk
A2 The Carpet Crawl
A3 Robbery Assault & Battery
A4 Afterglow
B1 Firth Of Fifth
B2 I Know What I Like
B3 The Lamb Lies Down On Broadway
B4 The Musical Box (Closing Section)
C Supper's Ready
D1 Cinema Show
D2 Dance On A
Volcano
D3 Los Endos
D3 Los Endos
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