TANGERINE DREAM - LIVE ENCORE (1977)
J'ai toujours eu une opinion mitigée au sujet de cet Encore, mais il faut sans doute faire preuve d'une certaine indulgence. En anglais, le terme « Encore » désigne les bis d'un concert. Il me paraît donc évident que cet album doit être considéré comme un bis, un bonus apporté à la période Baumann de Tangerine Dream après le départ de celui-ci dans le courant de 1977. Il s'agit d'un double album constitué de quatre plages faisant entre 16 et 20 minutes, comme à leur habitude. La qualité des morceaux est inégale et il faut donc les considérer un par un. Précisons encore qu'il s'agit d'extraits édités de concerts donnés aux États-Unis en avril/mai 77.
Quelques remarques générales... sans vouloir polémiquer sur les mœurs étasuniennes, j'ai toujours trouvé énervants ces cris ressemblant à des huées mais dénotant plutôt l'enthousiasme qu'ils ont tendance à pousser de manière intempestive pendant la musique. Deuxième chose, évidemment, c'est du Tangerine Dream et donc c'est répétitif et minimaliste, mais Encore paraît particulièrement dépouillé. C'est intéressant, parce que ça montre le niveau moyen de leurs concerts et pas la quintessence comme dans Ricochet, mais on peut trouver la chose un peu ingrate. Enfin, si on ne trouve pas ici de vraies interprétations de morceaux parus sur les albums studio, on peut remarquer que les trois premiers morceaux brodent tout de même sur des thèmes de Stratosfear et Sorcerer.
Le premier morceau, « Cherokee lane », est une illustration de toutes ces remarques. Il est un peu long à démarrer. Le début est contemplatif et inquiétant, et il ressemble fort au début de la deuxième face d'Epsilon in Malaysian pale, un album solo d'Edgar Froese dans la veine de Rubycon. Ensuite vient un passage séquencé rapide mais très minimaliste qui ne s'enrichit guère avant la moitié du morceau. La fin est très agréable pour un amateur du groupe, avec une ambiance proche de Sorcerer, on y trouve d'ailleurs le thème au mellotron de «Betrayal». Signalons encore qu'on trouve aussi une première utilisation d'une séquence employée dans Tangram, un album ultérieur qui n'a guère ma faveur, mais j'en reparlerai dans la chronique de celui-ci.
Ensuite vient « Monolight » – un croisement entre le clair de lune et un monolithe je suppose. Le problème ici est que c'est un peu décousu, mais bon, c'est du live... ainsi, le passage positif entre les minutes quatre et huit est un peu surprenant. Par contre, la partie séquencée qui suit est somptueuse, à mon sens le clou de l'album. Curieusement, on y trouve une nouvelle fois le thème de «Betrayal» mais avec un tout autre traitement que dans «Cherokee lane» ; ce thème est ensuite détourné en une belle phrase lyrique, avant que ne survienne le thème de «Stratosfear». Le début et la fin du morceau, ne lésinant pas sur le piano, reproduisent presque fidèlement des passages d'«Invisible Limits».
Le creux de l'album, si creux il y a, est sans doute «Coldwater canyon». Il s'enfonce très vite dans un séquençage un peu simple avec des broderies de guitare vaseuses évoquant un peu le thème de «Stratosfear». Ce schéma continue imperturbablement quasiment jusqu'à la fin. J'aime tout de même le passage aigu vers la minute 14, surtout quand le son devient soudain plus brillant, mais c'est un peu peu pour être vraiment satisfait.
Quant à « Desert dream », c'est très difficile à juger. Ce morceau alterne des passages étranges et des petits bouts – des oasis ? – plus abordables. L'ensemble est assez lent. Si j'ai bien compris, des parties de ce morceau, sans doute les plus abstraites, proviennent du projet inédit Oedipus Tyrannus. Celui-ci était un accompagnement de la pièce de Sophocle, et avait été joué en août 1974 en Angleterre, mais n'a jamais été publié, ni dans une version studio ni en live. Rien que pour ça, ce « Desert dream » signifie quelque chose pour les fans, même si le morceau est un peu décousu – quoi de plus normal vu qu'il s'agit d'un collage. J'ignore cependant s'il s'agit ici d'enregistrements de 1974 ou s'ils avaient repris ces thèmes dans la tournée américaine de 1977... sans indications supplémentaires sur la pochette, je penche pour la deuxième option. Enfin, notons que tout se tient dans la carrière de TD... le thème triste des minutes 12-13 annonce très clairement l'album suivant, Cyclone.
Moins brillant que les autres live de la grande époque, mais farci de moments intéressants, Encore conclut de belle manière la discographie de la première formation de Tangerine Dream, tout en annonçant la suite. S'il ne s'agit pas de leur réalisation la plus géniale, loin s'en faut, il ravira les amateurs du groupe, avides de morceaux à se mettre sous la dent. Je conseille cependant aux néophytes de commencer par d'autres albums. (Arp2600 -FP).
Quelques remarques générales... sans vouloir polémiquer sur les mœurs étasuniennes, j'ai toujours trouvé énervants ces cris ressemblant à des huées mais dénotant plutôt l'enthousiasme qu'ils ont tendance à pousser de manière intempestive pendant la musique. Deuxième chose, évidemment, c'est du Tangerine Dream et donc c'est répétitif et minimaliste, mais Encore paraît particulièrement dépouillé. C'est intéressant, parce que ça montre le niveau moyen de leurs concerts et pas la quintessence comme dans Ricochet, mais on peut trouver la chose un peu ingrate. Enfin, si on ne trouve pas ici de vraies interprétations de morceaux parus sur les albums studio, on peut remarquer que les trois premiers morceaux brodent tout de même sur des thèmes de Stratosfear et Sorcerer.
Le premier morceau, « Cherokee lane », est une illustration de toutes ces remarques. Il est un peu long à démarrer. Le début est contemplatif et inquiétant, et il ressemble fort au début de la deuxième face d'Epsilon in Malaysian pale, un album solo d'Edgar Froese dans la veine de Rubycon. Ensuite vient un passage séquencé rapide mais très minimaliste qui ne s'enrichit guère avant la moitié du morceau. La fin est très agréable pour un amateur du groupe, avec une ambiance proche de Sorcerer, on y trouve d'ailleurs le thème au mellotron de «Betrayal». Signalons encore qu'on trouve aussi une première utilisation d'une séquence employée dans Tangram, un album ultérieur qui n'a guère ma faveur, mais j'en reparlerai dans la chronique de celui-ci.
Ensuite vient « Monolight » – un croisement entre le clair de lune et un monolithe je suppose. Le problème ici est que c'est un peu décousu, mais bon, c'est du live... ainsi, le passage positif entre les minutes quatre et huit est un peu surprenant. Par contre, la partie séquencée qui suit est somptueuse, à mon sens le clou de l'album. Curieusement, on y trouve une nouvelle fois le thème de «Betrayal» mais avec un tout autre traitement que dans «Cherokee lane» ; ce thème est ensuite détourné en une belle phrase lyrique, avant que ne survienne le thème de «Stratosfear». Le début et la fin du morceau, ne lésinant pas sur le piano, reproduisent presque fidèlement des passages d'«Invisible Limits».
Le creux de l'album, si creux il y a, est sans doute «Coldwater canyon». Il s'enfonce très vite dans un séquençage un peu simple avec des broderies de guitare vaseuses évoquant un peu le thème de «Stratosfear». Ce schéma continue imperturbablement quasiment jusqu'à la fin. J'aime tout de même le passage aigu vers la minute 14, surtout quand le son devient soudain plus brillant, mais c'est un peu peu pour être vraiment satisfait.
Quant à « Desert dream », c'est très difficile à juger. Ce morceau alterne des passages étranges et des petits bouts – des oasis ? – plus abordables. L'ensemble est assez lent. Si j'ai bien compris, des parties de ce morceau, sans doute les plus abstraites, proviennent du projet inédit Oedipus Tyrannus. Celui-ci était un accompagnement de la pièce de Sophocle, et avait été joué en août 1974 en Angleterre, mais n'a jamais été publié, ni dans une version studio ni en live. Rien que pour ça, ce « Desert dream » signifie quelque chose pour les fans, même si le morceau est un peu décousu – quoi de plus normal vu qu'il s'agit d'un collage. J'ignore cependant s'il s'agit ici d'enregistrements de 1974 ou s'ils avaient repris ces thèmes dans la tournée américaine de 1977... sans indications supplémentaires sur la pochette, je penche pour la deuxième option. Enfin, notons que tout se tient dans la carrière de TD... le thème triste des minutes 12-13 annonce très clairement l'album suivant, Cyclone.
Moins brillant que les autres live de la grande époque, mais farci de moments intéressants, Encore conclut de belle manière la discographie de la première formation de Tangerine Dream, tout en annonçant la suite. S'il ne s'agit pas de leur réalisation la plus géniale, loin s'en faut, il ravira les amateurs du groupe, avides de morceaux à se mettre sous la dent. Je conseille cependant aux néophytes de commencer par d'autres albums. (Arp2600 -FP).
TRACKLIST :
A | Cherokee Lane | 16:19 | ||
B | Monolight | 19:54 | ||
C | Coldwater Canyon | 18:06 | ||
D | Desert Dream | 17:30 |
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