NIRVANA - IN UTERO (1993)
Devoir donner une suite à un album aussi unique que "Nevermind", voilà le genre de défis propre à rendre dément tout musicien. Car non content de recevoir un accueil phénoménal, ce disque est une mine d’or au niveau artistique. Et c'est quasiment à un nouveau groupe qu’incombe cette lourde tâche. Non pas que le line-up ait changé durant cette période, mais le trio de Seattle a passé les années 1992 et 1993 au sein du tambour de la machine à laver de la renommée. Difficile d’imaginer à quel point cette bande d’adolescents puristes a été chahutée par le succès.
Pourtant, en un temps record (l’enregistrement et le mixage de l’album durera moins de 2 semaines), le groupe parvient à fusionner au sein d’un même disque son côté rugueux et brutal avec ses fantastiques qualités mélodiques. Ce "In Utero" concilie en effet les racines « garage band » de Nirvana avec sa tendance naturelle à la douceur qui s’exprime aussi bien au travers d’une Pop brillante que de ballades toute en émotion. Si au regard de son illustre devancier, "In Utero" se montre légèrement plus apaisé au niveau musical il se montre beaucoup plus torturé au niveau des textes. Aux cotés de "Milk It" et du titre exutoire, "Tourette's", qui dégagent la rage brute et primaire dont le groupe était coutumier, fleurissent de plus en plus de titres qui à l’instar de "Dumb" et de "All Apologies" nous donnent à découvrir un groupe fragile et émouvant.
Le style global n’a pas grandement changé et l’on retrouve ce sens imparable de la composition qui faisait la force de "Nevermind". La principale évolution est certainement à mettre sur le compte du son, "In Utero" étant beaucoup plus rugueux que son prédécesseur. De ce fait, les polémiques nées de la production de Steve Albini (Pixies, Page & Plant, Neurosis…) sont nombreuses. On reproche notamment à ce dernier d’avoir sous mixé les vocaux et la basse. Il faut toutefois reconnaître que c’est ce son mal dégrossi qui a légitimé grandement l’intégrité artistique du groupe. Au travers de ce traitement, les chansons intrinsèquement Pop gagnent en saveur et en profondeur. Pour ce qui est des titres plus marginaux, que Nirvana s’est senti obligé d’intégrer afin d’atténuer son image de groupe Grand public, ils se fondent à merveille dans ce chaudron sonore brut.
Pourtant, en un temps record (l’enregistrement et le mixage de l’album durera moins de 2 semaines), le groupe parvient à fusionner au sein d’un même disque son côté rugueux et brutal avec ses fantastiques qualités mélodiques. Ce "In Utero" concilie en effet les racines « garage band » de Nirvana avec sa tendance naturelle à la douceur qui s’exprime aussi bien au travers d’une Pop brillante que de ballades toute en émotion. Si au regard de son illustre devancier, "In Utero" se montre légèrement plus apaisé au niveau musical il se montre beaucoup plus torturé au niveau des textes. Aux cotés de "Milk It" et du titre exutoire, "Tourette's", qui dégagent la rage brute et primaire dont le groupe était coutumier, fleurissent de plus en plus de titres qui à l’instar de "Dumb" et de "All Apologies" nous donnent à découvrir un groupe fragile et émouvant.
Le style global n’a pas grandement changé et l’on retrouve ce sens imparable de la composition qui faisait la force de "Nevermind". La principale évolution est certainement à mettre sur le compte du son, "In Utero" étant beaucoup plus rugueux que son prédécesseur. De ce fait, les polémiques nées de la production de Steve Albini (Pixies, Page & Plant, Neurosis…) sont nombreuses. On reproche notamment à ce dernier d’avoir sous mixé les vocaux et la basse. Il faut toutefois reconnaître que c’est ce son mal dégrossi qui a légitimé grandement l’intégrité artistique du groupe. Au travers de ce traitement, les chansons intrinsèquement Pop gagnent en saveur et en profondeur. Pour ce qui est des titres plus marginaux, que Nirvana s’est senti obligé d’intégrer afin d’atténuer son image de groupe Grand public, ils se fondent à merveille dans ce chaudron sonore brut.
Il en ressort un disque plus inégal et moins accessible que "Nevermind" mais qui recèle un nombre considérable de pépites transcendées par la voix pleine d’émotion de son leader. Parmi celles-ci, on peut citer les incontournables et excellents "Heart Shaped Box", "Penny Royal Tea", "Rape Me" ou "All Apologies" mais également des morceaux moins connus mais tout aussi jouissifs, comme le massif "Scentless Apprentice" ou bien le punkisant "Milk It".
Certains titres restent assez dispensables à l’image de "Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle" ou bien de "Very Ape", et nuisent de ce fait un peu à l’harmonie de l’ensemble. Cela reflète les tiraillements et les ambiguïtés qui animaient certains membres du groupe. C’est notamment le cas de Kurt Cobain qui peinait à assumer sa récente notoriété, et qui de ce fait se cherchait une virginité artistique au travers de choix un peu trop fougueux.
Ce "In Utero", n’en reste pas moins un excellent album qui a très bien vieilli et qui atteste que Nirvana était bien plus qu’un phénomène de mode mais bien un fantastique creuset à talents. Environ 6 mois après la sortie de ce disque qu’il souhaitait initialement intituler "I Hate Myself and I Want to Die", Kurt Cobain se donnait la mort…
TRACKLIST :
A1 | Serve The Servants | 3:34 | ||
A2 | Scentless Apprentice | 3:47 | ||
A3 | Heart-Shaped Box | 4:39 | ||
A4 | Rape Me | 2:49 | ||
A5 | Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle | 4:07 | ||
A6 | Dumb | 2:29 | ||
B1 | Very Ape | 1:55 | ||
B2 | Milk It | 3:52 | ||
B3 | Pennyroyal Tea | 3:36 | ||
B4 | Radio Friendly Unit Shifter | 4:49 | ||
B5 | Tourette's | 1:33 | ||
B6 | All Apologies | 3:50 |
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