R.E.M. - OUT OF TIME (1991)
Out of Time, ou quand un petit groupe universitaire fait un grand boum, rentre d'un coup dans la cour des grands et devient star interplanétaire... Out of Time, ce sont onze chansons par quatre musiciens encore jeunes et bien entourés avant tout. C'est devenu un des best-sellers de ce début d'années 90, avec pas moins de 18 millions de copies vendues dont 1,250,000 rien qu'en Allemagne, quadruple disque d'or aux US et bien sûr numéro 1 partout ailleurs, trois Grammy Awards... Bref la REMania bat son plein.
Après la tournée Green, les membres du groupe avaient nécessité un peu de repos, qui s'est donc en fait étalé sur trois ans. Ils ont pris le temps de peaufiner cette oeuvre, en faisant entre autres venir une kyrielle de musiciens additionnels, ce qui tranche de manière rigoureuse avec l'intimité des précédents opus. Et naturellement c'était prévisible, le ton est plus pop, plus propre, plus léché, sucré même parfois... Tout à fait à l'image des deux premiers singles. Encore, « Losing My Religion » conserve cette gravité et cette profondeur qui incite au respect, c'est en outre l'un des rares tubes pop reposant sur un riff de mandoline. Par contre, « Shiny Happy People » peut facilement déranger avec ses cordes langoureuses, son ton hyper-léger... Mais la chanson est elle aussi une réussite contre toutes attentes, avant tout appréciable pour son refrain où Mike Mills, Kate Pierson (des B-52's) et Michael Stipe chantent une phrase l'un après l'autre.
Le disque commence en réalité avec « Radio Song », un... rap. On est encore dans le hip-hop bien rapide et funky du début des années 90, et R.E.M. a cru bon d'en incorporer à sa musique, ce qui donne un mélange mi-folk/rock pour les refrains (cordes et cuivres d'invitent néanmoins parfois), et râpeux pour les couplets avec le flow de KRS-One, une basse slapée, bref de quoi en étonner plus d'un rockeur. « Belong » quant à elle, n'emploie du côté de la voix qu'une récitation pour couples, et des « whooo » harmonisés pour les refrains. Une recherche d'évasion, tout comme sur « Half a World Away », où même en ayant connaissance d'une influence classique, on n'aurait jamais pensé rencontrer un clavecin ! Voilà une ballade fort à-propos, sur laquelle on retrouve le goût du groupe pour ce qui est de mélanger pop et instruments acoustiques.
Même si je reconnais une certaine qualité à ce disque, je ne peux m'empêcher d'être toujours refroidi par sa première moitié. Après « Losing My Religion », il y a « Low », un titre grave comme son nom l'indique, où les instruments jouent de manière soft et qui peine à se révéler passionnant sur la longueur. Dans la même lignée, il y a l'instrumental « Endgame » (sur lequel plane la voix de Stipe néanmoins), pourtant garni d'instruments à vent divers qui n'en font pas des tonnes. En fait, ils sont vraiment discrets, étrange choix mais qui pose une ambiance quel que soit le morceau. Quant à « Near Wild Heaven », c'est une bluette pop enlevée et chantée par Mike Mills, sympathique mais dont les « papapapa paa paa » font un peu forcés, non ?
Le meilleur se situe à mon sens à la fin. « Texarkana », également chantée par Mills avec Stipe en renfort, est un bijou de up-tempo, qui lui signifie réellement quelque chose au niveau de l'évasion. Les ruptures à la basse sont excellentes et c'est là où les cordes trouvent leur meilleur usage, rendant le tout épique. Elle aussi puissante dans le rythme, « Me in Honey » est un bijou au riff simple et à nouveau porté par la voix de Kate Pierson. Ca donne envie de conduire un ten-ton truck et de prendre la première highway en direction de l'Ouest. Mais à ce titre, « Country Feedback », nettement plus lente est aussi l'idéal. Très sombre, elle concerne à la fois un retour en images diverses sur des moments traumatisants et la fin d'un amour, alors que beaucoup d'autres chansons en vantent la beauté. La musique est complètement hypnotisante avec ses accords qui tournent en boucle, les cordes de Peter Buck et Michael Stipe habités au possible... Ce n'est pas la chanson préférée de ce dernier pour rien.
Après la tournée Green, les membres du groupe avaient nécessité un peu de repos, qui s'est donc en fait étalé sur trois ans. Ils ont pris le temps de peaufiner cette oeuvre, en faisant entre autres venir une kyrielle de musiciens additionnels, ce qui tranche de manière rigoureuse avec l'intimité des précédents opus. Et naturellement c'était prévisible, le ton est plus pop, plus propre, plus léché, sucré même parfois... Tout à fait à l'image des deux premiers singles. Encore, « Losing My Religion » conserve cette gravité et cette profondeur qui incite au respect, c'est en outre l'un des rares tubes pop reposant sur un riff de mandoline. Par contre, « Shiny Happy People » peut facilement déranger avec ses cordes langoureuses, son ton hyper-léger... Mais la chanson est elle aussi une réussite contre toutes attentes, avant tout appréciable pour son refrain où Mike Mills, Kate Pierson (des B-52's) et Michael Stipe chantent une phrase l'un après l'autre.
Le disque commence en réalité avec « Radio Song », un... rap. On est encore dans le hip-hop bien rapide et funky du début des années 90, et R.E.M. a cru bon d'en incorporer à sa musique, ce qui donne un mélange mi-folk/rock pour les refrains (cordes et cuivres d'invitent néanmoins parfois), et râpeux pour les couplets avec le flow de KRS-One, une basse slapée, bref de quoi en étonner plus d'un rockeur. « Belong » quant à elle, n'emploie du côté de la voix qu'une récitation pour couples, et des « whooo » harmonisés pour les refrains. Une recherche d'évasion, tout comme sur « Half a World Away », où même en ayant connaissance d'une influence classique, on n'aurait jamais pensé rencontrer un clavecin ! Voilà une ballade fort à-propos, sur laquelle on retrouve le goût du groupe pour ce qui est de mélanger pop et instruments acoustiques.
Même si je reconnais une certaine qualité à ce disque, je ne peux m'empêcher d'être toujours refroidi par sa première moitié. Après « Losing My Religion », il y a « Low », un titre grave comme son nom l'indique, où les instruments jouent de manière soft et qui peine à se révéler passionnant sur la longueur. Dans la même lignée, il y a l'instrumental « Endgame » (sur lequel plane la voix de Stipe néanmoins), pourtant garni d'instruments à vent divers qui n'en font pas des tonnes. En fait, ils sont vraiment discrets, étrange choix mais qui pose une ambiance quel que soit le morceau. Quant à « Near Wild Heaven », c'est une bluette pop enlevée et chantée par Mike Mills, sympathique mais dont les « papapapa paa paa » font un peu forcés, non ?
Le meilleur se situe à mon sens à la fin. « Texarkana », également chantée par Mills avec Stipe en renfort, est un bijou de up-tempo, qui lui signifie réellement quelque chose au niveau de l'évasion. Les ruptures à la basse sont excellentes et c'est là où les cordes trouvent leur meilleur usage, rendant le tout épique. Elle aussi puissante dans le rythme, « Me in Honey » est un bijou au riff simple et à nouveau porté par la voix de Kate Pierson. Ca donne envie de conduire un ten-ton truck et de prendre la première highway en direction de l'Ouest. Mais à ce titre, « Country Feedback », nettement plus lente est aussi l'idéal. Très sombre, elle concerne à la fois un retour en images diverses sur des moments traumatisants et la fin d'un amour, alors que beaucoup d'autres chansons en vantent la beauté. La musique est complètement hypnotisante avec ses accords qui tournent en boucle, les cordes de Peter Buck et Michael Stipe habités au possible... Ce n'est pas la chanson préférée de ce dernier pour rien.
Même si je trouve qu'il manque un peu d'unité et de consistance par moments, Out of Time est la représentation exacte de l'album efficace, en accord avec son époque (ne serait-ce que « Radio Song ») tout comme il lui arrive de s'en éloigner (« Half a World Away »). Et c'est un album très important pour R.E.M., visiblement tellement ébranlé par son succès qu'ils n'arriveront pas à le défendre en live (il n'y a pas eu de tournée 91). (Marco Stivell - FP).
TRACKLIST :
Time Side | ||||
A1 | Radio Song | 4:12 | ||
A2 | Losing My Religion | 4:26 | ||
A3 | Low | 4:55 | ||
A4 | Near Wild Heaven | 3:17 | ||
A5 | Endgame | 3:48 | ||
Memory Side | ||||
B1 | Shiny Happy People | 3:44 | ||
B2 | Belong | 4:03 | ||
B3 | Half A World Away | 3:26 | ||
B4 | Texarkana | 3:36 | ||
B5 | Country Feedback | 4:07 | ||
B6 | Me In Honey | 4:06 |
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