Queen – Live At Wembley '86
Parlophone – 0777 7 99594 – UK – 1992
Du vivant de Freddie
Mercury, un album live de la tournée triomphale de 1986 était déjà paru,
sobrement intitulé Live Magic, mais ne comportait qu’un seul disque : il se
trouve rendu obsolète par le fameux Live à Wembley, copieux double album qui
nous laisse entendre l’une des dernières performances scéniques réalisées par
le groupe, à l’époque au sommet de sa gloire (et de sa démesure), devant un
parterre de 150 000 personnes.
Comparé au Live Killers et
au récent Live at the Bowl, le Live à Wembley a toute ma préférence, de part
une set-list assez variée (on passe du hard rock à la pop en passant par le
rockabilly, sans que cela soit choquant) et une performance somme toute
impressionnante de la part des musiciens (encore faudrait-il voir la vidéo du
concert, pour s’aviser de toute l’énergie déployée). Cela déplaira peut-être à
certains, le groupe faisant la part belle aux morceaux tirés des albums des
années 80 (période plus mainstream, on va dire), mais il nous gratifie
cependant de ses classiques incontournables, et s’offre également une petite
séance de reprises de standards du rock’n’roll.
Le concert commence de
manière très accrocheuse avec la facette hard rock de Queen, qui enchaîne
quatre titres très puissants, « One Vision », le redoutable « Tie Your Mother
Down », le rapide « Seven Seas of Rhye » et le pesant « Tear It Up », avec un
petit interlude calme au milieu, « In the Lap of the Gods », tiré de l’album
Sheer Heart Attack. La suite du premier disque glisse doucement vers une pente
plus pop, avec un synthé plus présent et un groove plus travaillé, à l’aide
d’un triplet entraînant « A Kind of Magic », « Under Pressure », et « Another
One Bites the Dust ». A noter l’excellent passage, à la fin de « A Kind of
Magic » où Freddie Mercury fait chanter le public. On aura le droit ensuite à
la ballade « Who Wants to Live Forever » puis au sympathique « I Want to Break
Free ». La fin du premier disque est un peu plombé par un « Impromptu » où
Freddie peine un peu à atteindre les aiguës et surtout pas le sempiternel solo
de Brian May, qui est toujours un peu rébarbatif. « Now I’m Here » conclue de
manière honnête sur une note très rock.
Le premier disque est plutôt
enthousiasmant, la suite ne sera pas décevante : le second disque s’offre une
première partie acoustique, tout d’abord en jouant la carte de l’émotion, avec
le toujours frémissant « Love of my Life » et le poignant « Is This the World
We Created », puis celle du rock’n’roll, avec un triplet d’enfer « Baby I Don’t
Care », « Hello Mary Lou » et le fameux « Tutti Frutti » tiré du répertoire du
King. A partir de ce moment, la guitare électrique revient, mais en fin de
compte, le reste du concert mélangera un peu les trois facettes mises en
exergue par le groupe, avec le rockabilly « Crazy Little Thing Called Love »,
les pop « Radio Ga Ga » et « Friends Will Be Friends », et le hard rock «
Hammer To Fall ». A noter encore la trop brève reprise d’un standard de
Broadway « Big Spender » et les inévitables « Bohemian Rhapsody », « We Will
Rock You » et « We Are the Champions », et vous aurez alors une idée de
l’extrême diversité et de la grande qualité de ce live.
Cela dit, le Live à Wembley
ne serait pas aussi indispensable sans la performance des musiciens, qui est
sans failles, ou presque : Brian May nous sert un jeu de guitare de haute
classe (écoutez-le sur One Vision ou A Kind of Magic) tandis que la section
rythmique allie l’énergie de la batterie de Roger Taylor et le groove modeste
mais indispensable de la basse de John Deacon. Freddie Mercury, ensuite, est
royal, véritable maître de cérémonie charismatique et se montre véritablement
puissant tout le long du show. Techniquement, on pourra dire qu’il privilégie
la voix de poitrine avec un vibrato ample, ce qui se fait un peu au détriment
des notes aiguës et peut-être de la fluidité de certains passages. Mais c’est
ce que je préfère personnellement. Enfin, j’aurais tort d’oublier le public,
qui est également très présent et qui ajoute évidemment tout son enthousiasme
au jeu du groupe.
Pour moi, il s’agit donc du
meilleur live de Queen : une set-list variée et accrocheuse, une prestation
magistrale, et finalement un son très bon (bien meilleur que le Live Killers,
et pas si loin derrière le Queen On Fire). Considérez que ceci n’est pas un
avis absolu non plus. J’ai découvert Queen, si l’on peut dire, avec cet album,
et mon regard, même s’il ne rejette nullement une certaine objectivité, est
également touché par la subjectivité qui accompagne toujours le souvenir d’une
découverte enthousiasmante. Mais cela ne retire rien à la valeur du Live at
Wembley Stadium, qui constitue une preuve parmi d’autres que le royaume de
Queen s’étendait alors jusque sur scène.
Un très grand live. (Ameforgee - FP).
TRACKLIST:
A1. One Vision
A2. Tie Your Mother
Down
A3. In The Lap Of The
Gods
A4. Seven Seas Of
Rhye
A5. Tear It Up
A6. A Kind Of Magic
A7. Under Pressure
A8. Another One Bites
The Dust
B1. Who Wants To Live
Forever
B2. I Want To Break
Free
B3. Impromptu
B4. Brighton Rock
Solo
B5. Now I'm Here
C1. Love Of My Life
C2. Is This The World
We Created
C3. (You're So
Square) Baby I Don't Care
C4. Hello Mary Lou
(Goodbye Heart)
C5. Tutti Frutti
C6. Gimme Some Lovin'
C7. Bohemian Rhapsody
C8. Hammer To Fall
D1. Crazy Little Thing
Called Love
D2. Big Spender
D3. Radio Ga Ga
D4. We Will Rock You
D5. Friends Will Be
Friends
D6. We Are The
Champions
D7. God Save The Queen
D7. God Save The Queen
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