METALLICA - KILL'EM ALL (1983)
Edition présentée Re Edition USA Warner Bros Records 343612-1 Non Remasterisée,
Ré-Edition faite avec les bandes masters analogique de la version "Megaforce #069 sortie le 07/25/1983".
L’histoire
du groupe dont il est question ici au travers de son première album est une
épopée. Tout fan de heavy metal connaît sur le bout des doigts l’histoire des
Four Horsemen, le rôle et l’impact que le quatuor a eu sur notre musique
préférée depuis le tout début des années 1980. Le proverbe dit qu’avec des « si
» on pourrait mettre Paris en bouteille, mais malgré tout, s’il n’y avait pas
eu METALLICA et surtout ses 5 premiers albums, le metal aurait-il le visage
qu’il a aujourd’hui ? Sans doute pas. Plus de 20 ans après la sortie de cette
première bombe rageuse, le groupe de Lars Ulrich et de James Hetfield nourrit
encore nombre de passions et de controverses, et l’amour et/ou la haine qu’il
suscite sont indissociables.
Nous sommes au début des années 80, et la N.W.O.B.H.M. (New Wave Of British Heavy Metal) règne en maître sur le monde du metal. IRON MAIDEN mène la danse avec à ses trousses DEF LEPPARD, SAXON puis les DIAMOND HEAD, GIRLSCHOOL, RAVEN, ANGELWITCH et plein d’autres. A côté, on retrouve les vétérans de JUDAS PRIEST dont le sens de la mélodie, des riffs acérés et des tempos parfois speed font mouche, comme en témoigne les chefs d’œuvre British Steel (1980) et Screaming For Vengeance (1982). La frange la plus extrême et bruitiste du heavy metal est alors tenue en bride par le MOTORHEAD de Lemmy qui mélange dans une mixture sonique au gros son heavy un côté direct, sale et rock’n roll proche du punk. MOTORHEAD est suivi dans le domaine de l’exubérance sonore par le trio de Newcastle VENOM, qui mêle à cette violence le look cuirs, clous et cartouchières des 2 groupes cités précédemment à une imagerie satanique développée en son temps par BLACK SABBATH (dans une mesure un peu plus subtile que celle de VENOM, il faut l’avouer, lol). Ces clichés font des émules, et VENOM ouvre la voie à de nombreux combos à l’imagerie extrême, comme les danois de MERCYFUL FATE emmenés par l’étrange King Diamond (bien que la musique de ces derniers soit plus clean et virtuose que celle de VENOM).
L’histoire de METALLICA débute quand un jeune compatriote de MERCYFUL FATE, le batteur Lars Ulrich, fan de tous les combos cités ci-dessus (notamment DIAMOND HEAD) émigre avec sa famille vers la Californie. Le jeune homme avait songé à devenir batteur lorsqu’il a assisté à un concert de DEEP PURPLE en 1972, impressionné par le jeu de Ian Paice. Laissant alors tomber une carrière de tennisman (son père Torben Ulrich était une star du tennis à l’époque), il s’est surtout enthousiasmé lors de l’explosion de la N.W.O.B.H.M. Après son arrivée aux Etats-Unis, il était reconnu comme un spécialiste de cette musique, se fournissant en imports européens, dénigrant les groupes glams de Los Angeles jugés trop superficiels et aguicheurs. Il fit alors la connaissance de James Alan Hetfield, jeune homme timide, guitariste du groupe LEATHER CHARM. Après quelques rencontres, les 2 hommes décident de monter un groupe ensemble, qui serait la somme des influences heavy metal européennes de Lars et de James, le tout servi par l’agressivité, la vitesse et la hargne de MOTORHEAD et des groupes punk/hardcore anglais et américains (G.B.H., DISCHARGE, MISFITS entre autres).
Le groupe se stabilise avec Ron Mac Govney à la basse, et Dave Mustaine à la guitare lead. Les 4 travaillent alors les premières compositions et commencent à tourner. Le nom de METALLICA se répand ainsi très vite dans l’underground. La compilation Metal Massacre lance le groupe grâce au terrible « Hit The Light ». Mac Govney quitte le groupe pour être remplacé par Cliff Burton (ex-TRAUMA) qui a épaté le groupe par son jeu original, son look et sa personnalité unique. Peu à peu alors que l’élaboration de ce premier album va bon train (l’album aurait du se nommer initialement Metal Up Your Ass) et que les tournées deviennent intenses dans la région, la tension monte entre Dave Mustaine et le reste du groupe, surtout avec James Hetfield. Les abus de Mustaine sont de plus en plus difficiles à gérer. Celui-ci est viré manu-militari juste avant l’enregistrement de l’album. Il est remplacé par le guitariste d’EXODUS, Kirk Hammett, et James Helfield décide alors d’occuper le poste de chanteur en plus de ses parties de guitare rythmique. S’estimant lésé et victime d’une manœuvre injuste de la part de ses ex-collègues, Mustaine dont les talents d’écriture et le jeu s’étaient pourtant révélés percutants ira fonder le concurrent MEGADETH avec le succès que l’on sait …
Annoncé par une bonne promotion et par les nombreux concerts du gang qui ont établi sa réputation scénique, le sanglant Kill’em All fait l’effet d’une bombe en cette année 1983, son impact débordant du strict cadre de l’underground. Les titres sont rageurs, menés à un train d’enfer. James chante et rugit avec panache, avec une voix qui n’est pas encore tout à fait maîtrisée, comme juste sortie de l’adolescence. Mais ce caractère fait partie du charme d’un disque qui se veut très spontané malgré le son qui n’est pas mauvais. Les solos de Kirk Hammett sont à tomber par terre et se juxtaposent sur les rythmiques du trio Ulrich/Burton/Hetfield (ces attaques de guitare !). Kill’em All contient de très nombreux classiques du thrash metal naissant (speed metal où les riffs de guitares sont frettés de manière très rapide et insistante) et METALLICA est propulsé chef de file du mouvement en cette année 1983, avec juste derrière lui les premières réalisations de SLAYER et d’ANTHRAX. Le génial « Hit The Light » avec son intro terrible et ses solos de la mort, l’hymne « The Four Horsemen » qui donnera au groupe l’un de ses surnoms, « Motorbreath » qui sent bon la machine lancée à fond la caisse (putain, ces riffs de fou !), le pépère mais efficace « Jump In The Fire », le travail formidable de Cliff Burton à la basse sur « (Anesthesia)-Pulling Teeth », le violent « Whiplash » qui résume à lui tout seul le thrash metal et sa philosophie … puis les grandioses « Phantom Lord », « No Remorse » (ce solo d’intro est gigantissime), « Seek And Destroy » et son break mémorable avant de nous achever sur le méga violent « Metal Militia ».
Tout comme presque 15 ans plus tôt LED ZEPPELIN avait institutionnalisé le hard-rock, tout comme les premiers BLACK SABBATH avaient fait du heavy metal un genre musical à part entière, METALLICA matérialise ici avec Kill’em All le thrash metal naissant … même si le genre avait pu être ébauché à leur manière par VENOM ou EXCITER. Les californiens sont parvenus à réaliser ici une mixture entre rage, nihilisme, puissance et musicalité, poussant encore plus loin les limites de la famille metal, une mixture qui s’affinera avec le temps et ce dès l’album suivant. D’autres n’allaient demander qu’à suivre ce premier pas. Toujours est-il que le nom de Kill’em All n’est pas seulement gravé sur les nombreux CD à la pochette au marteau et à la flaque de sang qui se vendent encore aujourd’hui, mais aussi (et surtout) dans les Tables de la Loi du heavy metal. Le début d’une révolution. Un album indispensable, cela va sans dire. (Powersylv - Metal Nightfall).
Nous sommes au début des années 80, et la N.W.O.B.H.M. (New Wave Of British Heavy Metal) règne en maître sur le monde du metal. IRON MAIDEN mène la danse avec à ses trousses DEF LEPPARD, SAXON puis les DIAMOND HEAD, GIRLSCHOOL, RAVEN, ANGELWITCH et plein d’autres. A côté, on retrouve les vétérans de JUDAS PRIEST dont le sens de la mélodie, des riffs acérés et des tempos parfois speed font mouche, comme en témoigne les chefs d’œuvre British Steel (1980) et Screaming For Vengeance (1982). La frange la plus extrême et bruitiste du heavy metal est alors tenue en bride par le MOTORHEAD de Lemmy qui mélange dans une mixture sonique au gros son heavy un côté direct, sale et rock’n roll proche du punk. MOTORHEAD est suivi dans le domaine de l’exubérance sonore par le trio de Newcastle VENOM, qui mêle à cette violence le look cuirs, clous et cartouchières des 2 groupes cités précédemment à une imagerie satanique développée en son temps par BLACK SABBATH (dans une mesure un peu plus subtile que celle de VENOM, il faut l’avouer, lol). Ces clichés font des émules, et VENOM ouvre la voie à de nombreux combos à l’imagerie extrême, comme les danois de MERCYFUL FATE emmenés par l’étrange King Diamond (bien que la musique de ces derniers soit plus clean et virtuose que celle de VENOM).
L’histoire de METALLICA débute quand un jeune compatriote de MERCYFUL FATE, le batteur Lars Ulrich, fan de tous les combos cités ci-dessus (notamment DIAMOND HEAD) émigre avec sa famille vers la Californie. Le jeune homme avait songé à devenir batteur lorsqu’il a assisté à un concert de DEEP PURPLE en 1972, impressionné par le jeu de Ian Paice. Laissant alors tomber une carrière de tennisman (son père Torben Ulrich était une star du tennis à l’époque), il s’est surtout enthousiasmé lors de l’explosion de la N.W.O.B.H.M. Après son arrivée aux Etats-Unis, il était reconnu comme un spécialiste de cette musique, se fournissant en imports européens, dénigrant les groupes glams de Los Angeles jugés trop superficiels et aguicheurs. Il fit alors la connaissance de James Alan Hetfield, jeune homme timide, guitariste du groupe LEATHER CHARM. Après quelques rencontres, les 2 hommes décident de monter un groupe ensemble, qui serait la somme des influences heavy metal européennes de Lars et de James, le tout servi par l’agressivité, la vitesse et la hargne de MOTORHEAD et des groupes punk/hardcore anglais et américains (G.B.H., DISCHARGE, MISFITS entre autres).
Le groupe se stabilise avec Ron Mac Govney à la basse, et Dave Mustaine à la guitare lead. Les 4 travaillent alors les premières compositions et commencent à tourner. Le nom de METALLICA se répand ainsi très vite dans l’underground. La compilation Metal Massacre lance le groupe grâce au terrible « Hit The Light ». Mac Govney quitte le groupe pour être remplacé par Cliff Burton (ex-TRAUMA) qui a épaté le groupe par son jeu original, son look et sa personnalité unique. Peu à peu alors que l’élaboration de ce premier album va bon train (l’album aurait du se nommer initialement Metal Up Your Ass) et que les tournées deviennent intenses dans la région, la tension monte entre Dave Mustaine et le reste du groupe, surtout avec James Hetfield. Les abus de Mustaine sont de plus en plus difficiles à gérer. Celui-ci est viré manu-militari juste avant l’enregistrement de l’album. Il est remplacé par le guitariste d’EXODUS, Kirk Hammett, et James Helfield décide alors d’occuper le poste de chanteur en plus de ses parties de guitare rythmique. S’estimant lésé et victime d’une manœuvre injuste de la part de ses ex-collègues, Mustaine dont les talents d’écriture et le jeu s’étaient pourtant révélés percutants ira fonder le concurrent MEGADETH avec le succès que l’on sait …
Annoncé par une bonne promotion et par les nombreux concerts du gang qui ont établi sa réputation scénique, le sanglant Kill’em All fait l’effet d’une bombe en cette année 1983, son impact débordant du strict cadre de l’underground. Les titres sont rageurs, menés à un train d’enfer. James chante et rugit avec panache, avec une voix qui n’est pas encore tout à fait maîtrisée, comme juste sortie de l’adolescence. Mais ce caractère fait partie du charme d’un disque qui se veut très spontané malgré le son qui n’est pas mauvais. Les solos de Kirk Hammett sont à tomber par terre et se juxtaposent sur les rythmiques du trio Ulrich/Burton/Hetfield (ces attaques de guitare !). Kill’em All contient de très nombreux classiques du thrash metal naissant (speed metal où les riffs de guitares sont frettés de manière très rapide et insistante) et METALLICA est propulsé chef de file du mouvement en cette année 1983, avec juste derrière lui les premières réalisations de SLAYER et d’ANTHRAX. Le génial « Hit The Light » avec son intro terrible et ses solos de la mort, l’hymne « The Four Horsemen » qui donnera au groupe l’un de ses surnoms, « Motorbreath » qui sent bon la machine lancée à fond la caisse (putain, ces riffs de fou !), le pépère mais efficace « Jump In The Fire », le travail formidable de Cliff Burton à la basse sur « (Anesthesia)-Pulling Teeth », le violent « Whiplash » qui résume à lui tout seul le thrash metal et sa philosophie … puis les grandioses « Phantom Lord », « No Remorse » (ce solo d’intro est gigantissime), « Seek And Destroy » et son break mémorable avant de nous achever sur le méga violent « Metal Militia ».
Tout comme presque 15 ans plus tôt LED ZEPPELIN avait institutionnalisé le hard-rock, tout comme les premiers BLACK SABBATH avaient fait du heavy metal un genre musical à part entière, METALLICA matérialise ici avec Kill’em All le thrash metal naissant … même si le genre avait pu être ébauché à leur manière par VENOM ou EXCITER. Les californiens sont parvenus à réaliser ici une mixture entre rage, nihilisme, puissance et musicalité, poussant encore plus loin les limites de la famille metal, une mixture qui s’affinera avec le temps et ce dès l’album suivant. D’autres n’allaient demander qu’à suivre ce premier pas. Toujours est-il que le nom de Kill’em All n’est pas seulement gravé sur les nombreux CD à la pochette au marteau et à la flaque de sang qui se vendent encore aujourd’hui, mais aussi (et surtout) dans les Tables de la Loi du heavy metal. Le début d’une révolution. Un album indispensable, cela va sans dire. (Powersylv - Metal Nightfall).
TRACKLIST :
A1 | Hit The Lights | 4:17 | ||
A2 | The Four Horsemen | 7:08 | ||
A3 | Motorbreath | 3:03 | ||
A4 | Jump In The Fire | 4:50 | ||
A5 | (Anesthesia)-Pulling Teeth | 3:27 | ||
A6 | Whiplash | 4:06 | ||
B1 | Phantom Lord | 4:52 | ||
B2 | No Remorse | 6:24 | ||
B3 | Seek & Destroy | 6:50 | ||
B4 | Metal Militia | 6:06 |