Supertramp – Brother Where You Bound
A&M
Records – 395014-1– Embossed – Edition France –1985
Depuis « Crime Of The Century », les amateurs de progressif
se sont penchés sur la formation anglaise avec un intérêt croissant, album
après album, cherchant à chaque fois les caractéristiques affiliant la musique
du groupe au mouvement progressif (longueur des morceaux, mélodies
enchaînées…), cette quête ayant trouvé son apothéose avec les 10 minutes de «
Fool’s Overture » sur « Even In The Quietest Moments ».
A partir de « Breakfast In America », une bonne partie des
amateurs de progressif ont commencé à bouder la musique du groupe, trop « pop
», trop simple, alors que le grand public leur faisait un triomphe en terme de
ventes, ceci ne s’améliorant pas avec l’album suivant « Famous Last Words »,
bien moins inspiré, il faut bien l’avouer.
Alors, en 1985, que peut-on attendre d’un album de Supertramp
après le départ de Roger Hodgson censé incarner l’âme « progressive » du groupe
? Si l’on considère Supertramp comme un bon groupe de pop, plus ou moins
sophistiquée, « Brother Where You Bound » s’avère un album tout à fait
enthousiasmant, bien ancré dans son époque, et finalement bien plus inspiré que
son prédécesseur.
« Cannonball » ouvrant l’album, donne le ton. Un morceau
dynamique plutôt « funky » enrobé d’une production très 80’s (les cuivres nous
renvoient à ceux d’ « Abacab » de Genesis), et le moins qu’on puisse dire,
c’est que ça swingue ! Il est vrai que la pression retombe un peu dès « Still
In Love » et le morceau suivant « No Inbetween » qui font figure d’amuse gueule
en attendant l’apéritif « Better Days », ses claviers rythmiques et son
excellent solo de saxophone.
C’est avec la composition éponyme « Brother Where You Bound »
que les choses prennent de l’ampleur. Supertramp renoue pour la dernière fois
avec son passé en créant un morceau épique de plus de 16 minutes, et se permet
même d’inviter David Gilmour pour des parties de guitares reconnaissables entre
mille. Le tout est intense, élaboré et suffisamment varié pour retenir
l’attention de l’auditeur jusqu’à un final d’une belle richesse mélodique
mêlant les cuivres et la guitare électrique. S’il y a bien un morceau à
retenir, c’est bien celui-là. Enfin, l’album se termine sur un « Ever Open Door
» très doux mais plutôt anecdotique.
« Brother Where You Bound » peut-être considéré comme le dernier
album digne d’intérêt de Supertramp avant la débâcle « Free As A Bird ». Si les
productions 80’s ne vous rebutent pas, vous pouvez sans hésiter vous pencher
sur cet album un peu à part dans la discographie du groupe.
TRACKLIST:
A1. Cannonball
A2. Still In
Love
A3. No
Inbetween
A4. Better
Days
B1. Brother
Where You Bound
B2. Ever Open
Door
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