PROPAGANDA - A SECRET WISH (1985)
Contrairement à la
new-wave anglaise, la nouvelle vague allemande se place plus à l’avant-garde,
se veut moins évidente à appréhender et plus expérimentale. C’est d’ailleurs en
Allemagne que « naît » la cold-wave (ramification de la new-wave la plus sujette
aux expérimentations) avec des formations comme Can ou Kraftwerk. Propaganda
s’inspire bien évidemment de ces formations et de Die Krupps, dont Ralf Dörper
était membre avant de fonder Propaganda, pour façonner un son qui se veut
différent de ce qui se fait à cette époque du côté de la Grande-Bretagne.
Pourtant, les compositions de Propaganda ne se placent pas aux antipodes de ce
qui marche durant les eighties. On trouve bien sûr dans cet album des sonorités
froides et industrielles rappelant l’univers de Fritz Lang mais on remarque
également avec satisfaction que certaines composantes plus légères et plus
superficielles propres aux groupes vendeurs de ces années 1980 tentent de se
glisser ici.La qualité de l’album
réside dans cette alliance subtile comme on l’envisage à l’écoute de «
P-Machinery », le plus grand succès de Propaganda. En effet, ce titre, en
apparence simple, se distingue au fil des écoutes par son caractère colossal et
document menaçant avec, notamment cette intro robotique (« Power – force –
motion – drive ») des plus efficaces. Ce morceau offre de plus une formidable
résonance avec Metropolis, remis au goût du jour à cette époque par Giorgio
Moroder avec une bande-son peut-être discutable mais qui a le mérite de rendre
le film moins abrupt. Autre allusion plus franche à l’œuvre de Fritz Lang, «
Dr. Mabuse » est un titre oppressant, sinistre et fleuve, rehaussé par la voix
pénétrante et grave de Claudia Brücken. Pour les érudits, « Dr. Mabuse » est la
combinaison de deux morceaux que sont « Das Testament Des Mabuse » et «
Strength To Dream ».
Dans un registre moins angoissant mais tout aussi imposant, l’atmosphérique « Dream Within A Dream » est un morceau fleuve empreint de solennité qui ouvre l’album avec classe et densité. La qualité des arrangements est indéniable même si l’aspect synthétique propre aux années 1980 peut agacer. On appréciera le travail fouillé et varié effectué ici. En effet, le groupe se permet d’explorer plusieurs styles comme le rock (teinté bien sûr d’électronique) sur l’énergique « Jewel » ou sur l’excellent « The Murder Of Love ». « Duel » lorgne vers la pop fraîche et légère que l’on retrouve chez Level 42 ou Spandau Ballet, et l’on comprend dès lors que ce titre sort en single durant l’année 1985. On lui préférera néanmoins « The Chase », tout aussi attrayant mais autrement plus inspiré avec des changements de rythme et de mélodie plus appuyés. « Sorry For Laughing » est du même acabit en étant malgré tout plus austère mais il ne s’agit là que d’une apparence qui se dissipera bien vite. Achevons ce tour d’horizon avec « Frozen Faces », qui annonce à sa manière l’avènement d’un nouveau genre, la techno pour ne pas le citer, et qui résume assez bien l’ensemble de ce disque, avant-gardiste tout en étant bien établi dans la mouvance de son époque.
Il s’agit bien évidemment du principal intérêt généré par ce groupe, malheureusement éphémère et mis sur la touche depuis. Pourtant, A Secret Wish mérite d’être (re)découvert car il est un condensé brillant de ce que la new-wave produit de meilleur.
TRACKLIST :
Dans un registre moins angoissant mais tout aussi imposant, l’atmosphérique « Dream Within A Dream » est un morceau fleuve empreint de solennité qui ouvre l’album avec classe et densité. La qualité des arrangements est indéniable même si l’aspect synthétique propre aux années 1980 peut agacer. On appréciera le travail fouillé et varié effectué ici. En effet, le groupe se permet d’explorer plusieurs styles comme le rock (teinté bien sûr d’électronique) sur l’énergique « Jewel » ou sur l’excellent « The Murder Of Love ». « Duel » lorgne vers la pop fraîche et légère que l’on retrouve chez Level 42 ou Spandau Ballet, et l’on comprend dès lors que ce titre sort en single durant l’année 1985. On lui préférera néanmoins « The Chase », tout aussi attrayant mais autrement plus inspiré avec des changements de rythme et de mélodie plus appuyés. « Sorry For Laughing » est du même acabit en étant malgré tout plus austère mais il ne s’agit là que d’une apparence qui se dissipera bien vite. Achevons ce tour d’horizon avec « Frozen Faces », qui annonce à sa manière l’avènement d’un nouveau genre, la techno pour ne pas le citer, et qui résume assez bien l’ensemble de ce disque, avant-gardiste tout en étant bien établi dans la mouvance de son époque.
Il s’agit bien évidemment du principal intérêt généré par ce groupe, malheureusement éphémère et mis sur la touche depuis. Pourtant, A Secret Wish mérite d’être (re)découvert car il est un condensé brillant de ce que la new-wave produit de meilleur.
TRACKLIST :
A – WITHIN
- "Dream Within A Dream" – 8:04
- "The Murder Of Love" – 5:12
- "Jewel" – 3:10
- "Duel" – 4:43
B – WITHOUT
- "p:Machinery" [album mix]" – 3:50
- "Sorry For Laughing" – 3:25
- "Dr. Mabuse (first life)" – 5:00
- "The Chase" – 4:03
- "The Last Word/Strength To Dream" – 3:01
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