The Jesus And Mary Chain –
Honey's Dead
Demon Records – DEMRECHONEY1 – Reissue 180 Gr. –
2013
Cela va faire 7 ans qu’ils
ont sorti leur fameux Psychocandy et ils reviennent au moment où le rock
alternatif noisy n’en finit pas de sortir des disques de grande qualité (sans
oublier la supernova Loveless qui désintégrera ses auteurs). Un retour de vieux
radoteurs quoi. Des mecs qui n’ont plus grand-chose à apporter et qui se sont
fait dépassés par leurs héritiers.
… C’est le genre de dires
que vous lirez à propos de Honey's Dead. Des propos proférés certainement par
des gens aux œillères larges comme des panneaux d’autoroutes. A ceux-là, je ne
répondrais qu’une chose : laissez donc tomber votre manuel de la parfaite
discothèque du rock et laissez parler le son.
« Reverence » ne pouvait pas
mieux lancer un album pour enclencher sa réhabilitation. Entre ses paroles qui
feront scandale (« I wanna die just like Jesus Christ. I wanna die just like
J.F.K. ») et son beat directement hérité des dance rockeurs de Manchester,
c’est le carton assuré pour mettre le boxon sur les pistes de danse (reste à
trouver la boite de nuit qui diffuse ce genre de titre… Ce qui est facile en
Angleterre).
Cette optique de surfer sur
l’impact provoqué par le monstrueux Screamadelica a probablement fait passer ce
disque au second plan. Mais ça serait oublier que les JAMC ont déjà incorporé
des rythmes électroniques et limite dansants sur Automatic qui était en plus
produit par Alan Moulder. Un des principaux architectes sonores du shoegazing
(et qu’on retrouve de nouveau ici).
La boucle est bouclée. On
assiste, ni plus, ni moins, qu’au retour des patrons démontrant à la génération
qu’ils ont inspirée, qu’ils ne sont pas prêts à se faire doubler… Toutefois,
ils ne refusent pas d’être aidés par ces jeunots (le batteur de CURVE
intervenant sur quelques morceaux).
Même quand ces saligauds
samplent des passages connus du rock (la fin de l’incroyable « Sugar Ray » qui
reprend la conclusion orgasmique du « Once In A Lifetime » des TALKING HEADS)
ou qu’ils ne sont pas loin de s’auto-reprendre (« Far Gone and Out » et « I
Can't Get Enough » présentent quelques similitudes troublantes), ça marche du
tonnerre de Dieu. Tout fonctionne pour la simple et bonne raison que les
chansons écrites par le duo sont magistrales. C'est de la pop dans ce qu’elle a
de plus jouissive : des plaisirs immédiats et habités par des rockeurs au
charme imparable.
Des rockeurs toujours à
l’écoute de leur époque et ce n’est pas pour recycler maladroitement un son à
la mode. Entre les rythmiques downtempo inspirés des Bristolien séminaux de
MASSIVE ATTACK sur « Almost Gold » et le terriblement lascif « Catchfire » (où
les guitares brouillées des JESUS copulent amoureusement avec un beat marteau
pilon tout simplement indécent), il y a de quoi prouver que ces mecs issus à
l’origine du post-punk était ouverts à toutes sortes de musiques.
En réécoutant Honey's Dead,
on ne peut s’empêcher de remarquer à quel point il est un témoin de son époque.
Mais si je dis ceci, ce n’est pas pour en faire sa principale qualité. Pas
d’entourloupes entre nous. L’argument de la nostalgie ira se faire voir. Cet
album est tout bêtement l’alliage parfait entre noisy pop vénéneuse et
rythmiques implacablement entrainantes. Une musique ensoleillée et chantée par
des goth plus occupés à empiler les guitares et à écrire des chansons
irrésistibles plutôt qu’à se peinturlurer la tronche.
Le disque de power pop qui
devrait être obligatoire dans tous les autoradios du monde.
By Seijitsu - FP.
TRACKLIST :
A1. Reverence
A1. Reverence
A2. Teenage
Lust
A3. Far Gone
And Out
A4. Almost
Gold
A5. Sugar
Ray
A6. Tumbledown
B1. Catchfire
B2. Good For
My Soul
B3. Rollercoaster
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