dimanche 25 mars 2018

Deep Purple - Machine Head




DEEP PURPLE - MACHINE HEAD (1972)
(Sur la photo, réédition 2012, 40th Aniversary 12"+7" 180Gr Vinyl).



4 décembre 1971. Montreux, Suisse. Les membres de Deep Purple semblent bien partis pour passer une bonne soirée. En effet, ils assistent au concert de Frank Zappa au « Gambling House », au bord du lac Léman, concert incroyable mais également tristement célèbre. En effet, il se trouve qu’un spectateur eu la mauvaise idée de tirer une fusée dans le plafond, mettant ainsi le feu à l’édifice. De cette anecdote, qui coûta tout de même $48 000 de matériel à Franck Zappa, naquit "Smoke On The Water", le titre le plus connu de l’histoire du rock.

Un an auparavant, l’essai "In Rock" a été brillamment transformé par un "Fireball" moins incisif mais plus osé, et le groupe commence à s’installer très confortablement dans la cour des grands. C’est donc chez les Helvètes qu’ils prévoient de donner un successeur à ces deux albums, avec le célèbre studio mobile des Rolling Stones. Les roadies de Purple ayant par chance refusé au dernier moment d’entreposer le matériel du groupe au Casino, l’enregistrement de ce qui allait devenir l’un des albums les plus emblématiques de la décennie pu se dérouler en un temps record pour le groupe : deux semaines.

Réduire "Machine Head" à "Smoke On The Water" est une erreur que je ne commettrai pas. En effet ce titre a, au fil du temps, totalement pris l’ascendant sur les autres (aux yeux du grand public), mais au départ "Smoke on The Water" n’est pas sorti en single, le premier étant "Never Before", qui démarre de façon plutôt groovy pour nous emmener dans un développement incisif et efficace. La marque de fabrique Purple, à savoir la complémentarité entre guitare et claviers, est parfaitement utilisée ici et transcende par ailleurs des titres comme "Maybe I’m A Leo" et "Lazy", composée en une nuit par un Blackmore à qui le reste du groupe reprochait sa fainéantise. Sur l'album, ce même Blackmore est virtuose, mais jamais envahissant comme trop souvent dans le Hard Rock, et les joyeuses digressions de "Pictures Of Home" sont jouissives à souhait grâce à la clarté du propos.

On pourrait penser qu’une production plus minimaliste nuise à l’agressivité de l’album, mais il n’en est rien. Même si le son n’est pas aussi nerveux que celui d' "In Rock", les titres comme "Space Truckin’" ou "Highway Star" sont des brûlots pleins d’énergie. Le premier était écouté par les astronautes de la mission Columbia de 2003, faisant de Machine Head un des rares albums à être allé dans l’espace. "Highway Star" est l’un des titres les plus réussis de l’album et ouvrira superbement de nombreux concert de Deep Purple, dont le fameux "Made In Japan". Le solo de ce morceau speed (plutôt dominé par l'Hammond par ailleurs) reste l’un des plus emblématiques du talent et du touché de Blackmore. Il faut noter aussi que deux titres de cet album, à savoir "Lazy" et surtout "Space Truckin’", donneront lieu à de grandes improvisations en concert.

Il s’est trouvé des personnes pour juger "Machine Head" commercial, trop simple, loin des expérimentations des deux albums précédents. Cette vision des choses me parait bien réductrice. Les morceaux sont peut-être un peu calibrés, mais je lui trouve une variété de mélodie rare dans le milieu, les développements sont toujours parfaitement à propos, et la phrase usée jusqu'à la corde « Il s’écoute sans faim. » prend ici tout son sens. Chaque titre est formidablement mis en valeur par cette production, et l’album vous enchantera par ses atmosphères grandioses et Rock pendant bien longtemps. Il est impossible de se lasser de ces sept titres (huit avec l’incorporation de "When A Blind Men Cries", superbe ballade blues…) qui sont chacun des diamants brut de Hard Rock. Incontournable. (Sozo).





TRACKLIST :

A1. Highway Star   
A2. Maybe I'm A Leo          
A3. Pictures Of Home       
A4. Never Before    
B1. Smoke On The Water 
B2. Lazy       
B3. Space Truckin'





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