DEEP PURPLE - MACHINE HEAD (1972)
(Sur la photo, réédition 2012, 40th Aniversary
12"+7" 180Gr Vinyl).
4 décembre 1971. Montreux,
Suisse. Les membres de Deep Purple semblent bien partis pour passer une bonne
soirée. En effet, ils assistent au concert de Frank Zappa au « Gambling House
», au bord du lac Léman, concert incroyable mais également tristement célèbre.
En effet, il se trouve qu’un spectateur eu la mauvaise idée de tirer une fusée
dans le plafond, mettant ainsi le feu à l’édifice. De cette anecdote, qui coûta
tout de même $48 000 de matériel à Franck Zappa, naquit "Smoke On The
Water", le titre le plus connu de l’histoire du rock.
Un an auparavant, l’essai
"In Rock" a été brillamment transformé par un "Fireball"
moins incisif mais plus osé, et le groupe commence à s’installer très
confortablement dans la cour des grands. C’est donc chez les Helvètes qu’ils
prévoient de donner un successeur à ces deux albums, avec le célèbre studio
mobile des Rolling Stones. Les roadies de Purple ayant par chance refusé au
dernier moment d’entreposer le matériel du groupe au Casino, l’enregistrement
de ce qui allait devenir l’un des albums les plus emblématiques de la décennie
pu se dérouler en un temps record pour le groupe : deux semaines.
Réduire "Machine
Head" à "Smoke On The Water" est une erreur que je ne commettrai
pas. En effet ce titre a, au fil du temps, totalement pris l’ascendant sur les
autres (aux yeux du grand public), mais au départ "Smoke on The
Water" n’est pas sorti en single, le premier étant "Never
Before", qui démarre de façon plutôt groovy pour nous emmener dans un
développement incisif et efficace. La marque de fabrique Purple, à savoir la
complémentarité entre guitare et claviers, est parfaitement utilisée ici et
transcende par ailleurs des titres comme "Maybe I’m A Leo" et "Lazy",
composée en une nuit par un Blackmore à qui le reste du groupe reprochait sa
fainéantise. Sur l'album, ce même Blackmore est virtuose, mais jamais
envahissant comme trop souvent dans le Hard Rock, et les joyeuses digressions
de "Pictures Of Home" sont jouissives à souhait grâce à la clarté du
propos.
On pourrait penser qu’une
production plus minimaliste nuise à l’agressivité de l’album, mais il n’en est
rien. Même si le son n’est pas aussi nerveux que celui d' "In Rock",
les titres comme "Space Truckin’" ou "Highway Star" sont
des brûlots pleins d’énergie. Le premier était écouté par les astronautes de la
mission Columbia de 2003, faisant de Machine Head un des rares albums à être
allé dans l’espace. "Highway Star" est l’un des titres les plus
réussis de l’album et ouvrira superbement de nombreux concert de Deep Purple,
dont le fameux "Made In Japan". Le solo de ce morceau speed (plutôt
dominé par l'Hammond par ailleurs) reste l’un des plus emblématiques du talent
et du touché de Blackmore. Il faut noter aussi que deux titres de cet album, à
savoir "Lazy" et surtout "Space Truckin’", donneront lieu à
de grandes improvisations en concert.
Il s’est trouvé des
personnes pour juger "Machine Head" commercial, trop simple, loin des
expérimentations des deux albums précédents. Cette vision des choses me parait
bien réductrice. Les morceaux sont peut-être un peu calibrés, mais je lui
trouve une variété de mélodie rare dans le milieu, les développements sont
toujours parfaitement à propos, et la phrase usée jusqu'à la corde « Il
s’écoute sans faim. » prend ici tout son sens. Chaque titre est formidablement
mis en valeur par cette production, et l’album vous enchantera par ses
atmosphères grandioses et Rock pendant bien longtemps. Il est impossible de se
lasser de ces sept titres (huit avec l’incorporation de "When A Blind Men
Cries", superbe ballade blues…) qui sont chacun des diamants brut de Hard
Rock. Incontournable.
(Sozo).
TRACKLIST :
A1. Highway Star
A2. Maybe I'm A Leo
A3. Pictures Of Home
A4. Never Before
B1. Smoke On The
Water
B2. Lazy
B3. Space Truckin'
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