The Electric Light Orchestra – E. L. O. 2
Harvest – 1C
062-05 243 – Germany
– 1973
Le premier album d'Electric Light Orchestra était un curieux
mélange de thèmes classiques, de pop inspirée et de musique expérimentale,
essentiellement dû à la rencontre des deux personnalités complémentaires de Roy
Wood et Jeff Lynne. Les deux hommes ont chacun leur caractère bien trempé et
des styles distincts qui cohabitent plus qu'ils ne fusionnent. Sur "ELO
2", la donne change. Roy Wood quitte le navire au beau milieu de
l'enregistrement et s'en va fonder Wizzard, laissant Jeff Lynne seul maître à
bord après Dieu, selon l'expression consacrée.
Avec ce départ, c'est tout le pan expérimental qui va
disparaître, gommant ce que la musique du premier album pouvait avoir de
surprenante, voire de dérangeante. Néanmoins, le disque ne sombre pas dans une
pop simpliste. Jeff Lynne a un sens inné de la mélodie qui ne se démentira
jamais, et l'influence des Beatles est omniprésente. Autre présence affirmée,
une section de véritables cordes constitue la colonne vertébrale des titres,
donnant une légère touche classique à l'album, plus dans sa sonorité que par
ses compositions. Un violon et deux violoncelles viennent ainsi combler le vide
laissé par Wood, volant bien souvent la vedette aux guitares et aux claviers,
et vont pour longtemps participer au son original du groupe.
"ELO 2" contient cinq titres dont le plus court
avoisine les sept minutes et visite un rock dynamique, inspiré, mélodieux,
parfois d'une grande poésie, comme lors du break piano/violon de 'From The Sun
To The World'. Le jeu des instruments est fusionnel, les thèmes dérivés du classique
ou du folklore se mêlent harmonieusement aux riffs les plus rocks, le point
culminant étant probablement la reprise de 'Roll Over Beethoven' de Chuck
Berry, s'ouvrant sur la 5ème du compositeur allemand avant d'enchainer avec un
rock'n'roll exécuté dans les règles de l'art entrecoupé d'un solo de violon aux
arrangements précurseurs de la touche ELO. Tout est dit: Jeff Lynne a réussi à
inventer un style musical partant d'une structure rock assez basique qu'il
complexifie ou détourne en douceur puis qu'il agrémente d'orchestrations
généreuses et de chœurs luxuriants. Ni classique, ni rock, ni pop, ni mièvre,
ni austère, ni simpliste, ni cérébrale la musique surfe sur tous ces
qualificatifs pour se révéler plaisante et originale.
"ELO 2" fait partie de ces albums intemporels, un
peu naïfs mais nimbés d'un charme surnaturel. Il ne s'agit pas d'un disque
d'exception que tout mélomane se doit de posséder absolument, mais simplement
d'une œuvre de qualité conservant toute sa fraicheur au fil d'écoutes répétées.
Post-scriptum : attention à ne pas confondre "ELO
2", second album d'Electric Light Orchestra et "ELO Part II",
émanation du groupe originel fondée par le batteur Bev Bevan qui s'entoure pour
l'occasion de quelques membres d'ELO tels le violoniste Mik Kaminski, le
violoncelliste Kelly Groucutt ou le chef d'orchestre Louis Clarck et qui
enregistrera les albums "Electric Light Orchestra Part Two" et
"Moment Of Truth".
TRACKLIST :
A1. In Old England Town (Boogie No. 2)
A2. Momma
A3. Roll Over Beethoven
B1. From The Sun To The World (Boogie No. 1)
B2. Kuiama
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