Annie
Lennox – Medusa
RCA – 88985420671 – Reissue – Europe – 01 Mar 2018
Voila la plus belle photo
d'Annie LENNOX que je connaisse... En brunette et comme ça dans le plus simple
appareil, ses yeux étincellent de la plus belle des manières, son expression
irradie le positif, une séduction rare s'en dégage : beaucoup de classe, un
brin de perversité, une âme bien pleine en tout cas. Medusa est son deuxième
album solo, mais il s'articule très différemment du plébiscité Diva. En effet,
c'est un album entièrement composé de reprises de titres à l'origine
interprétés par des hommes. C'est un choix qui n'est pas si évident si on se
réfère à la qualité de son premier opus solo, parfaitement maîtrisé de bout en
bout. C'est donc une démarche "logique" à laquelle se livre ici l'ex
chanteuse d'EURYTHMICS, en se frottant au répertoire de certaines des grands
artistes de la pop.
Et nous débutons ce tour
d'honneur avec la superbe "No more I love you", qui met aussitôt les
points sur les I et les barres sur les T s'il en était besoin. Une version
fantômatique de la chanson des oubliés LOVERS SPEAK datant de 86, des poulains
de Dave Stewart qui avait tourné en ces mid eighties avec le légendaire duo.
Puis nous revenons deux décennies en arrière pour le classique des PROCOL HARUM
: "A whiter shade of pale"... Difficile d'écorner la légende qu'il
représente, mais serait-ce malvenu de préfèrer la version d'Annie ? C'est
pourtant le cas, le chant céleste de l'écossaise aura ici bien du mal à trouver
une concurrence, ce même si l'orchestration n'est pas la meilleure qui soit, la
voix emporte tout. Nous passons ensuite du rock grand breton au reggae
Jamaïcain avec "Waiting in vain" du gigantesque Bob MARLEY, chanson à
laquelle Annie donne un traitement très pop mainstream qui l'éloigne
considérablement de ses roots, mais le résultat n'est pas raté, bien au
contraire, il est juste méconnaisable, réapproprié. Après ça, il semble normal
d'achever la ronde des singles sur un classique de la folk music : la
"Something so right" de Paul SIMON, moult fois reprises, Paul est là,
chante mais se fait tout discret alors qu'Annie enfonce la version de sa
concurrente Barbra STREISAND avec maestria. C'est très fort.
Al GREEN est bien loin, mais
"Take me to the river" dépote bien avec son riff à la
"Missionary man", on croirait que Dave is in the place ! La guitare
espagnole de "I can't get next to you" remplit bien son office, mais
transforme à nouveau radicalement la composition des TEMPTATIONS. C'est le
point commun de toutes ces songs : Annie LENNOX ne se contente pas de les
refaire, elle les enrichie, les transforme, et souvent parvient à les
sublimer... On a déjà eu Paul SIMON, quoi de plus étonnant que de retrouver
ensuite Neil YOUNG avec sa compo "Don't let it bring you down"...
Comment dire... Méconnaissable ? Comment dire ... Plus chouette que l'originale
? Les influences de la charismatique Annie sont décidemment bien surprenantes
pour une icône de la New wave/Synth pop. Puis c'est rigolo, sa copine Chrissie
HYNDE des PRETENDERS a aussi repris "Thin line between love and hate"
des PERSUADERS... Je vous dis pas quelle version je préfère, vous allez me
taxer de favoritisme ! Et enfin elle reprend le "Downtown lights" de
ses potes écossais de Glasgow les BLUE NILE.
Ok, c'est pesé emballé vendu
! Difficile de trouver des défauts dans cette galette, qui doit tout au talent
hors normes de son interprète, Annie LENNOX, qui s'approprie avec une facilité
déconcertante ce répertoire des plus variés. C'est probablement ça le talent !
L'album se nomme Médusa... Si le regard de la Gorgone est aussi hypnotique que
celui d'Annie, je comprends mieux le pouvoir de la Méduse sur les héros
mythologiques ! (Erwin – FP).
TRACKLIST :
A1. No More
" I Love You's "
A2. Take Me
To The River
A3. A Whiter
Shade Of Pale
A4. Don't
Let It Bring You Down
A5. Train In
Vain
B1. I Can't
Get Next To You
B2. Downtown
Lights
B3. Thin
Line Between Love And Hate
B4. Waiting
In Vain
B5. Something
So Right
B6. Heaven
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