PIXIES - DOOLITTLE (1989)
Voilà un de ces disques qui vous foutent une pêche d’enfer. Un de ceux qu’on pourrait écouter à n’importe quelle heure, n’importe quelle époque de l’année, et qui nous donnerait toujours autant de bonheur. Doolittle, c’est une collection de titres ravagés, splendides, allumés, énergiques, osés, déconnants, accrocheurs comme jamais et parfaitement exécutés : les Pixies au sommet de leur art Pop. Forts du succès rencontré par leur Surfer Rosa (élu album de l’année dans quelques magazines britanniques), les Pixies (enfin surtout Black Francis) se remettent à la composition en vue du troisième album. Cette fois, le producteur du disque sera un certain Gil Norton, qui les accompagnera jusqu’à Trompe Le Monde.
Un remplacement qui a du bon : le son gagne en amplitude, la guitare de Joey ainsi que la voix de Black sont désormais plus présentes. Ne manquent plus que des morceaux à la hauteur de leur précédent effort, et les Pixies sont assurés de faire un carton. Des morceaux « à la hauteur » du précédent album ? Qui le dépassent d’une bonne tête oui! Pourquoi se contenter de maintenir le niveau, quand on dispose de compétences suffisantes pour atteindre des sommets ? Une réflexion qu’ont dû se faire les Farfadets, et à laquelle ils apportent une solution simple et efficace: Doolittle, quarante minutes, quinze titres, pas un de mauvais ni même décevant; et une bonne moitié de véritables bombes. Celui qui n’est pas convaincu n’a qu’à se passer les sept premiers morceaux : il y trouvera, pêle-mêle, quelques-uns des meilleurs et des plus emblématiques titres des Pixies (qui ne sont pas forcément les mêmes, bien sûr).
En ouverture: "Debaser". Peut-être mon préféré de la bande à Francis, et l’une des meilleures entrées en matière qu’il m’ait été donné d’entendre, tous genres confondus. Le prestation vocale de Black est hallucinante, la rythmique vous donne envie de sautiller, et puis les riffs de Santiago, et puis les chœurs de Kim Deal à l’arrière-plan… C’est frais, plein d’idées, ça vous remet du baume au cœur lors des journées maussades, vous enchante lorsque le soleil est à votre porte. "Tame", new-wave corrigé à la sauce Pixies, porté par les hurlements possédés de Black Francis : lorsque l’absurde et le terrifiant se marient pour donner naissance au délirant ; "Wave Of Mutilation", encore un de leurs tout meilleurs titres, à l’accroche mélodique monstrueuse, et toujours ces rythmes bizarres, ces drôles d’idées qui font les grandes réussites. Il y a la guitare de Santiago, échappée d’un asile, tapie dans un coin pour rugir lors du refrain : il y a donc "I Bleed", inquiétante descente aux enfers, où les voix de Black et Deal se confrontent dans un esprit en proie à la schizophrénie. Il y a encore ces merveilles de mélodies pop imparables, ce charmant "Here Comes Your Man" auquel aucun cœur sensible ne pourra résister.
Tout ceci est remarquablement agencé, la monotonie ne s’installe jamais: aux morceaux les plus doux succèdent de véritables perles noires: "Dead", annoncé par la batterie menaçante de Lovering, avant que le cri primal de Black n’annonce le refrain débile et flippant, un peu comme toutes ces irrésistibles séries B d’épouvante des années 50 que nos amis les Farfadets doivent affectionner. Un morceau absolument immanquable. Et "Monkey Gone To Heaven", bon sang ? Un des titres les plus chéris des fans du groupe! Quel riff d’entrée! Quelle ligne de basse! Et encore et toujours cette science du refrain que l’on retient par cœur dès la 1ère écoute et dont on ne se lasse pas…
Voilà, on n’est même pas à la moitié du disque et il y a déjà eu tout ça! Tant de merveilles! Et comment ne pas évoquer "Crackity Jones", délire ultra-rapide qui vous explose à la tronche comme un baton de dynamite ; la rythmique parodique de "La-La Love you" chanté par David Lovering ; l’outro obsédante de "N°13 Baby", morceau le plus long du recueil (3:51); les ambiances far-west de "There Goes My Gun" et du sublime et pesant "Silver", unique composition de Kim Deal sur ce disque et qui fait ici usage de la Slide Guitar. Et l’impeccable final qu’est "Gouge Away", à la construction certes classique (couplet calme et refrain énervé) mais qui trouve sa pertinence dans l’ambiance menaçante de ce titre, jusqu’à l’ultime explosion.
Oui, Doolittle, c’est tout ça et c’est énorme. Même si vous n’êtes pas un grand amateur de pop/rock (oh la jolie expression fourre-tout !), il est pratiquement impossible que vous n’y trouviez pas votre compte. Et si vous voulez vous mettre aux Pixies, ne cherchez plus : c’est par celui-là que vous devez commencer. Il y a là tout ce qui fait des Farfadets un grand groupe. Et le monde ne va plus tarir d’éloges sur eux : les magazines rock bien sûr, mais aussi des personnalités comme Bono (les Pixies feront la première partie de la tournée des stades de U2 en 1992) et même David Bowie. Suite à cela hélàs, un des membres de groupe va commencer à choper le melon en même temps qu’il prend du bide. Je vous laisse deviner lequel… (Flower King).
Un remplacement qui a du bon : le son gagne en amplitude, la guitare de Joey ainsi que la voix de Black sont désormais plus présentes. Ne manquent plus que des morceaux à la hauteur de leur précédent effort, et les Pixies sont assurés de faire un carton. Des morceaux « à la hauteur » du précédent album ? Qui le dépassent d’une bonne tête oui! Pourquoi se contenter de maintenir le niveau, quand on dispose de compétences suffisantes pour atteindre des sommets ? Une réflexion qu’ont dû se faire les Farfadets, et à laquelle ils apportent une solution simple et efficace: Doolittle, quarante minutes, quinze titres, pas un de mauvais ni même décevant; et une bonne moitié de véritables bombes. Celui qui n’est pas convaincu n’a qu’à se passer les sept premiers morceaux : il y trouvera, pêle-mêle, quelques-uns des meilleurs et des plus emblématiques titres des Pixies (qui ne sont pas forcément les mêmes, bien sûr).
En ouverture: "Debaser". Peut-être mon préféré de la bande à Francis, et l’une des meilleures entrées en matière qu’il m’ait été donné d’entendre, tous genres confondus. Le prestation vocale de Black est hallucinante, la rythmique vous donne envie de sautiller, et puis les riffs de Santiago, et puis les chœurs de Kim Deal à l’arrière-plan… C’est frais, plein d’idées, ça vous remet du baume au cœur lors des journées maussades, vous enchante lorsque le soleil est à votre porte. "Tame", new-wave corrigé à la sauce Pixies, porté par les hurlements possédés de Black Francis : lorsque l’absurde et le terrifiant se marient pour donner naissance au délirant ; "Wave Of Mutilation", encore un de leurs tout meilleurs titres, à l’accroche mélodique monstrueuse, et toujours ces rythmes bizarres, ces drôles d’idées qui font les grandes réussites. Il y a la guitare de Santiago, échappée d’un asile, tapie dans un coin pour rugir lors du refrain : il y a donc "I Bleed", inquiétante descente aux enfers, où les voix de Black et Deal se confrontent dans un esprit en proie à la schizophrénie. Il y a encore ces merveilles de mélodies pop imparables, ce charmant "Here Comes Your Man" auquel aucun cœur sensible ne pourra résister.
Tout ceci est remarquablement agencé, la monotonie ne s’installe jamais: aux morceaux les plus doux succèdent de véritables perles noires: "Dead", annoncé par la batterie menaçante de Lovering, avant que le cri primal de Black n’annonce le refrain débile et flippant, un peu comme toutes ces irrésistibles séries B d’épouvante des années 50 que nos amis les Farfadets doivent affectionner. Un morceau absolument immanquable. Et "Monkey Gone To Heaven", bon sang ? Un des titres les plus chéris des fans du groupe! Quel riff d’entrée! Quelle ligne de basse! Et encore et toujours cette science du refrain que l’on retient par cœur dès la 1ère écoute et dont on ne se lasse pas…
Voilà, on n’est même pas à la moitié du disque et il y a déjà eu tout ça! Tant de merveilles! Et comment ne pas évoquer "Crackity Jones", délire ultra-rapide qui vous explose à la tronche comme un baton de dynamite ; la rythmique parodique de "La-La Love you" chanté par David Lovering ; l’outro obsédante de "N°13 Baby", morceau le plus long du recueil (3:51); les ambiances far-west de "There Goes My Gun" et du sublime et pesant "Silver", unique composition de Kim Deal sur ce disque et qui fait ici usage de la Slide Guitar. Et l’impeccable final qu’est "Gouge Away", à la construction certes classique (couplet calme et refrain énervé) mais qui trouve sa pertinence dans l’ambiance menaçante de ce titre, jusqu’à l’ultime explosion.
Oui, Doolittle, c’est tout ça et c’est énorme. Même si vous n’êtes pas un grand amateur de pop/rock (oh la jolie expression fourre-tout !), il est pratiquement impossible que vous n’y trouviez pas votre compte. Et si vous voulez vous mettre aux Pixies, ne cherchez plus : c’est par celui-là que vous devez commencer. Il y a là tout ce qui fait des Farfadets un grand groupe. Et le monde ne va plus tarir d’éloges sur eux : les magazines rock bien sûr, mais aussi des personnalités comme Bono (les Pixies feront la première partie de la tournée des stades de U2 en 1992) et même David Bowie. Suite à cela hélàs, un des membres de groupe va commencer à choper le melon en même temps qu’il prend du bide. Je vous laisse deviner lequel… (Flower King).
TRACKLIST :
A1 Debaser
A2 Tame
A3 Wave Of Mutilation
A4 I Bleed
A5 Here Comes Your Man
A6 Dead
A7 Monkey Gone To Heaven
B1 Mr. Grieves
B2 Crackity Jones
B3 La La Love You
B4 Number 13 Baby
B5 There Goes My Gun
B6 Hey
B7 Silver
B8 Gouge Away
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