THE WHO - MY GENERATION (1965)
Polydor - 113 981-1 - 180 Gr 2xLP Deluxe Edition (Europe)
Polydor - 113 981-1 - 180 Gr 2xLP Deluxe Edition (Europe)
Parmi le foisonnement des groupes londoniens du début des années 1960, certains allaient rapidement prendre de l’ampleur. Les Rolling Stones en particulier allaient montrer la voie, rapidement suivis par des formations aussi diverses que les Pretty Things ou les Kinks. L’un de ces groupes étaient entouré d’une réputation scénique hors du commun, accompagnée de racontars à propos de guitares brisées, de micros piétinés, de batteries défoncées : ce combo, au patronyme aussi mystérieux qu’impersonnel, s’appelait The Who. Ces jeunes gens sortirent leur premier album fin 1965, alors que le marché de la pop anglaise était déjà bien lancé.
Le groupe en était à ses débuts ; les chansons enregistrées étaient les premières écrites par Pete Townshend, auteur-compositeur principal. D’autre part, les Who n’avaient qu’une légère expérience du travail en studio : ils n’avaient publié que trois singles avant d’enregistrer l’album. Le plus âgé était le chanteur Roger Daltrey, qui venait à peine de fêter ses vingt-et-un ans. Le lecteur ne sera donc pas surpris d’apprendre qu’il se dégage de ce disque une impression de fraîcheur juvénile, parfois maladroite, mais fondamentalement sincère.
Ici, point de distorsion : le terrain est celui d’une pop anglaise élégante, excentrique mais étrangement brutale, à l’instar du groupe, habillés selon la dernière mode mais n’hésitant pas à détruire son matériel à l’issue des concerts. La guitare de Pete Townshend possède un son clair, brillant, carillonnant très répandu à cette époque, utilisé par les Byrds par exemple. Le guitariste est tourné plus vers les progressions harmoniques que vers les mélodies, ce qui donne une certaine compacité rythmique à la musique. Certains arpèges sont plaisants à l’écoute, comme ceux qui introduisent "The Good’s Gone" ou "A Legal Matter". L’introduction d’"Out In The Street" rappelle celle d’"Anyway, Anyhow, Anywhere", l’un des singles précédents du groupe. Les harmonies vocales sont partout présentes. On peut dire que les morceaux restent assez linéaires dans leur ensemble, faisant partie d’un même style, d’un même filon artistique. C’est en cela que "My Generation" est un album étonnamment cohérent pour l’époque.
Cependant, la grande majorité des titres, sympathiques mais assez anodins, peinent à retenir l’attention ; les deux reprises de James Brown, "I Don’t Mind" et "Please Please Please" sont assez inutiles, bien en-dessous des originaux. Cependant, quelques morceaux sont là pour prouver que le groupe avait du talent à revendre, et quel talent !
Impossible de ne pas citer la chanson-titre, manifeste arrogant, angoissé, haineux de la jeunesse. Les paroles et leur célébrissime "Hope I Die ‘Fore I Get Old"(j’espère mourir avant de vieillir) restent parmi les plus notoires écrites par un groupe anglais. Cependant, il ne s’agit pas du seul intérêt de ce titre. La musique préfigure les rythmiques punk avec douze ans d’avance, avec même un peu de feedback vers la fin. Dans les autres morceaux de l’album, on se rendait compte que le bassiste était peut-être un peu plus qu’un simple soutien rythmique à la guitare. Dans la chanson-titre, John Entwistle se révèle pleinement : ce que l’on entend durant le pont n’est ni plus ni moins qu’un solo de basse, chose stupéfiante à l’époque.
Il convient de citer également l’instrumental "The Ox", titre bovin dont était aussi affublé Entwistle. C’est ici Keith Moon qui est à l’honneur. Le jeune batteur propulse une rythmique irrésistible, à la fois brutale et technique, soutenant un thème simpliste de surf-rock."The Kids Are Alright" est également un excellent titre, sans aucune agressivité, nostalgique, plein de tendresse.
My Generation est un album honnête, avec déjà quelques chansons inoubliables. Cependant, il reste assez inintéressant sur la longueur. Les amateurs éclairés du groupe sauront l’apprécier ; le néophyte n’y trouvera par complètement son compte. Le combo saura faire bien mieux par la suite. La politique éditoriale de ces années héroïques étant troublée, on trouve une version américaine un peu différente appelée The Who Sings My Generation. Une version deluxe est parue il y a peu, avec un second disque bonus assez intéressant.
(Ulyssangus - Destination Rock).
TRACKLIST :
Le groupe en était à ses débuts ; les chansons enregistrées étaient les premières écrites par Pete Townshend, auteur-compositeur principal. D’autre part, les Who n’avaient qu’une légère expérience du travail en studio : ils n’avaient publié que trois singles avant d’enregistrer l’album. Le plus âgé était le chanteur Roger Daltrey, qui venait à peine de fêter ses vingt-et-un ans. Le lecteur ne sera donc pas surpris d’apprendre qu’il se dégage de ce disque une impression de fraîcheur juvénile, parfois maladroite, mais fondamentalement sincère.
Ici, point de distorsion : le terrain est celui d’une pop anglaise élégante, excentrique mais étrangement brutale, à l’instar du groupe, habillés selon la dernière mode mais n’hésitant pas à détruire son matériel à l’issue des concerts. La guitare de Pete Townshend possède un son clair, brillant, carillonnant très répandu à cette époque, utilisé par les Byrds par exemple. Le guitariste est tourné plus vers les progressions harmoniques que vers les mélodies, ce qui donne une certaine compacité rythmique à la musique. Certains arpèges sont plaisants à l’écoute, comme ceux qui introduisent "The Good’s Gone" ou "A Legal Matter". L’introduction d’"Out In The Street" rappelle celle d’"Anyway, Anyhow, Anywhere", l’un des singles précédents du groupe. Les harmonies vocales sont partout présentes. On peut dire que les morceaux restent assez linéaires dans leur ensemble, faisant partie d’un même style, d’un même filon artistique. C’est en cela que "My Generation" est un album étonnamment cohérent pour l’époque.
Cependant, la grande majorité des titres, sympathiques mais assez anodins, peinent à retenir l’attention ; les deux reprises de James Brown, "I Don’t Mind" et "Please Please Please" sont assez inutiles, bien en-dessous des originaux. Cependant, quelques morceaux sont là pour prouver que le groupe avait du talent à revendre, et quel talent !
Impossible de ne pas citer la chanson-titre, manifeste arrogant, angoissé, haineux de la jeunesse. Les paroles et leur célébrissime "Hope I Die ‘Fore I Get Old"(j’espère mourir avant de vieillir) restent parmi les plus notoires écrites par un groupe anglais. Cependant, il ne s’agit pas du seul intérêt de ce titre. La musique préfigure les rythmiques punk avec douze ans d’avance, avec même un peu de feedback vers la fin. Dans les autres morceaux de l’album, on se rendait compte que le bassiste était peut-être un peu plus qu’un simple soutien rythmique à la guitare. Dans la chanson-titre, John Entwistle se révèle pleinement : ce que l’on entend durant le pont n’est ni plus ni moins qu’un solo de basse, chose stupéfiante à l’époque.
Il convient de citer également l’instrumental "The Ox", titre bovin dont était aussi affublé Entwistle. C’est ici Keith Moon qui est à l’honneur. Le jeune batteur propulse une rythmique irrésistible, à la fois brutale et technique, soutenant un thème simpliste de surf-rock."The Kids Are Alright" est également un excellent titre, sans aucune agressivité, nostalgique, plein de tendresse.
My Generation est un album honnête, avec déjà quelques chansons inoubliables. Cependant, il reste assez inintéressant sur la longueur. Les amateurs éclairés du groupe sauront l’apprécier ; le néophyte n’y trouvera par complètement son compte. Le combo saura faire bien mieux par la suite. La politique éditoriale de ces années héroïques étant troublée, on trouve une version américaine un peu différente appelée The Who Sings My Generation. Une version deluxe est parue il y a peu, avec un second disque bonus assez intéressant.
(Ulyssangus - Destination Rock).
TRACKLIST :
A1 | Out In The Street | 2:32 | ||
A2 | I Don't Mind | 2:33 | ||
A3 | The Good's Gone | 4:00 | ||
A4 | La-La-La Lies | 2:18 | ||
A5 | Much Too Much | 2:45 | ||
A6 | My Generation | 3:21 | ||
A7 | The Kids Are Allright | 3:10 | ||
B1 | Please Please Please | 2:46 | ||
B2 | It's Not True | 2:34 | ||
B3 | I'm A Man | 3:23 | ||
B4 | A Legal Matter | 2:54 | ||
B5 | The Ox | 3:57 | ||
B6 | Circles | 3:13 | ||
B7 | I Can't Explain (Bonus Track) | 2:04 | ||
C1 | Bald Headed Woman | 2:32 | ||
C2 | Daddy Rolling Stone | 2:55 | ||
C3 | Leaving Here (Alternate Previously Unreleased) | 2:50 | ||
C4 | Lubie (Come Back Home) | 3:40 | ||
C5 | Shout And Shimmy | 3:20 | ||
C6 | (Love Is Like A) Heat Wave | 2:41 | ||
C7 | Motoring | 2:51 | ||
D1 | Anytime You Want Me | 2:38 | ||
D2 | Anyhow, Anywhere, Anyway (Alternate Previously Released Only On A French Ep) | 2:43 | ||
D3 | Instant Party Mixture (Previously Unreleased) | 3:24 | ||
D4 | I Don't Mind (Full Lenght Version Previously Unreleased) | 3:43 | ||
D5 | The Good's Gone (Full Lenght Version Previously Unreleased) | 4:29 | ||
D6 | My Generation (Instrumental Version Previously Unreleased) | 3:27 | ||
D7 | Anytime You Want Me (Acappella Version Previously Unreleased) | 2:29 |
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