MIDNIGHT OIL - 10,9,8,7,6,5,4,3,2,1 (1982)
CBS 25314 - (U.K.)
CBS 25314 - (U.K.)
L’album du compte à rebours est pour les « oils » celui de la consécration. Nous sommes en 82. Marqués au fer rouge par les opinions pour le moins arrêtées de son charismatique leader Peter GARRETT, les sujets lancés par le skeud sont bien souvent révolutionnaires et sans compromissions. Deux singles en sont issus : « Power and Passion » et « Read About It ». « Power and Passion » est un titre emblématique, la batterie de Rob HIRST, monolithique, impressionne par sa sécheresse jusqu’à ce que le prodigieux batteur australien nous gratifie d’un petit solo de derrière les fagots, assorti d'une maîtrise des percussions que tout batteur voudrait posséder ; c’est déjà l’outback. Reste que l’aspect mainstream de la chanson la rend peu attachante. « Read about it » est, elle, une attaque directe des médias, sympa, mais pas vraiment mémorable non plus.
C’est ailleurs que se trouvent les compositions les plus emblématiques : le guitariste Jim MOGINIE sort de son esprit tourmenté l’onirique « Outside World » pour un moment enchanteur de douceur, rehaussé par des vagues de claviers et une basse omniprésente, comme souvent chez MIDNIGHT OIL. L’agression percussive de HIRST et la hargne de GARRETT transcendent le titre, en font une revendication finale d’un monde idéal… Un morceau de toute beauté, où chaque instrument tire un parti maximum de son rendement, même si tous ont l’air de suivre une ligne indépendante les uns des autres. Mais n’est-ce pas là la magie de ce groupe unique, des personnalités si fortes, et des idées phares visant à faire réfléchir plus qu’à faire rêver ?
Sur un rythme poussif, GARRETT entame un autre réquisitoire sur les délires de la société moderne dans « Short Memory ». Et il est vrai que les paroles donnent une toute autre dimension à des chansons qui sans elles ne seraient peut-être pas aussi percutantes. Les Américains en prennent pour leur grade alors qu’un solo d’outre-tombe traverse la lancinance de la chanson sans paraître la troubler aucunement. Quelle puissance !
Avant d’intégrer une très active carrière politique, Peter GARRETT, géant chauve au look d’illuminé et à la voix reconnaissable entre mille, était un activiste écologique de première bourre. Les thèmes qu’il aborde dans ses lyrics sont toujours accusateurs, parfois agressifs, et les prestations scéniques du groupe ne sont pour lui que prétexte à ameuter les gens, à les faire s’interroger. Ses gesticulations intenses, sa fébrilité, ne peuvent passer inaperçu. C’est évidemment moins flagrant sur disque, où le calme se fait parfois, comme sur « Scream in Blue », mais la force latente de la chanson ne peut laisser de marbre : cette ligne de piano frustre de MOGINIE, soutenue – comme d'habe - par les performances de HIRST et la guitare de ROTSEY, est une sacrée réussite.
« US Force » ? Je vous laisse deviner le joyeux sujet de ce nouvel opus ! Sur un thème optimiste, GARRETT accuse les Ricains de tous les maux de la terre. C’est drôle, j'adhère, même si la chanson ne change pas la face du monde.
Décrire la musique est une gageure, car aucun autre groupe ne joue ainsi. Allez, tentons le coup : un improbable mélange protopunk et surf, avec des paroles intellos et un son hard ? Les musiciens sont au top : la basse sur « Somebody’s Trying To Tell Me Something », la batterie omniprésente, et les thèmes de bataille sont corrosifs. Ajoutez à cela le look et la personnalité des gars, et vous aurez un cocktail explosif comme il en existe peu.
En deux mots : ça dépote !
L’album restera près de 200 semaines au sommet des charts australiens, en faisant une pièce maîtresse du rock aussie, aux cotés des AC/DC, Rose Tattoo ou autres Men At Work. (Erwin - FP).
TRACKLIST :
C’est ailleurs que se trouvent les compositions les plus emblématiques : le guitariste Jim MOGINIE sort de son esprit tourmenté l’onirique « Outside World » pour un moment enchanteur de douceur, rehaussé par des vagues de claviers et une basse omniprésente, comme souvent chez MIDNIGHT OIL. L’agression percussive de HIRST et la hargne de GARRETT transcendent le titre, en font une revendication finale d’un monde idéal… Un morceau de toute beauté, où chaque instrument tire un parti maximum de son rendement, même si tous ont l’air de suivre une ligne indépendante les uns des autres. Mais n’est-ce pas là la magie de ce groupe unique, des personnalités si fortes, et des idées phares visant à faire réfléchir plus qu’à faire rêver ?
Sur un rythme poussif, GARRETT entame un autre réquisitoire sur les délires de la société moderne dans « Short Memory ». Et il est vrai que les paroles donnent une toute autre dimension à des chansons qui sans elles ne seraient peut-être pas aussi percutantes. Les Américains en prennent pour leur grade alors qu’un solo d’outre-tombe traverse la lancinance de la chanson sans paraître la troubler aucunement. Quelle puissance !
Avant d’intégrer une très active carrière politique, Peter GARRETT, géant chauve au look d’illuminé et à la voix reconnaissable entre mille, était un activiste écologique de première bourre. Les thèmes qu’il aborde dans ses lyrics sont toujours accusateurs, parfois agressifs, et les prestations scéniques du groupe ne sont pour lui que prétexte à ameuter les gens, à les faire s’interroger. Ses gesticulations intenses, sa fébrilité, ne peuvent passer inaperçu. C’est évidemment moins flagrant sur disque, où le calme se fait parfois, comme sur « Scream in Blue », mais la force latente de la chanson ne peut laisser de marbre : cette ligne de piano frustre de MOGINIE, soutenue – comme d'habe - par les performances de HIRST et la guitare de ROTSEY, est une sacrée réussite.
« US Force » ? Je vous laisse deviner le joyeux sujet de ce nouvel opus ! Sur un thème optimiste, GARRETT accuse les Ricains de tous les maux de la terre. C’est drôle, j'adhère, même si la chanson ne change pas la face du monde.
Décrire la musique est une gageure, car aucun autre groupe ne joue ainsi. Allez, tentons le coup : un improbable mélange protopunk et surf, avec des paroles intellos et un son hard ? Les musiciens sont au top : la basse sur « Somebody’s Trying To Tell Me Something », la batterie omniprésente, et les thèmes de bataille sont corrosifs. Ajoutez à cela le look et la personnalité des gars, et vous aurez un cocktail explosif comme il en existe peu.
En deux mots : ça dépote !
L’album restera près de 200 semaines au sommet des charts australiens, en faisant une pièce maîtresse du rock aussie, aux cotés des AC/DC, Rose Tattoo ou autres Men At Work. (Erwin - FP).
TRACKLIST :
A1. Outside World
A2. Only The Strong
A3. Short Memory
A4. Read About It
A5. Scream In Blue
B1. U.S. Forces
B2. Power And The
Passion
B3. Marlinga
B4. Tin Legs And Tin
Mines
B5. Somebody's Trying
To Tell Me Something
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