IRON MAIDEN - NO PRAYER FOR THE DYING (1990)
EMI - EMDPD1017 - Picture Disc (UK)
EMI - EMDPD1017 - Picture Disc (UK)
1990 fut une année charnière pour IRON MAIDEN. Le départ du guitariste Adrian Smith pour les sempiternelles "divergences musicales" en février de la même année a quelque peu jeté le trouble chez les musiciens et chez les fans. Responsable en grande partie de la direction plus mélodique empruntée par les 5 hommes depuis quelques années, Smith était avec Bruce Dickinson un des compositeurs du groupe (avec Steve Harris). Or, il a suffit que l’ombrageux bassiste réaffirme sa position pre-éminente au sein de son bébé et décidé de revenir vers des chansons et un son plus "bruts" pour que le clash ait lieu. Steve avait en quelque sorte envie de reprendre les choses en main et les révélations que fera Bruce quelques années plus tard confirmeront cet état de fait ("Depuis 1986, nous avions de plus en plus de mal Adrian et moi à faire part de nos idées").
Conséquence peut-être de ce resserrage de boulons, Bruce sera fort occupé cette même année et un peu plus en retrait puisqu'il en profitera pour mettre à contribution ses talents d'écrivain ("Lord Iffy Boatrace") et démarrer timidement une carrière solo (l'album "Tattooed Millionaire", où officie à la guitare un musicien ayant joué dans WHITE SPIRIT et GILLAN, un certain Janick Gers). C'est donc tout naturellement que le groupe fit appel à ce dernier pour remplacer Adrian Smith.
Le tant attendu "No Prayer For The Dying" sort donc courant 1990 et se veut être plus dépouillé et direct. Le groupe déclare ainsi à qui veut l'entendre que ce disque est un retour aux sources et un opus de la race de "Killers". Or, si ce huitième album se fait effectivement plus percutant et direct qu'un "Piece Of Mind", "Somewhere In Time" ou "Seventh Son Of A Seventh Son", il s'avère largement moins inspiré que ses prédécesseurs. En effet et pour la première fois, IRON MAIDEN sort un album mitigé : 5 titres entre bons et moyens mais largement en deçà de ses possibilités côtoient 5 morceaux carrément bouche-trous.
Dans la première catégorie, "Tailgunner" fait figure de morceau d'introduction acceptable. Le premier single "Holy Smoke" marquera surtout par son texte très vindicatif qui critique les évangélistes télévisuels et son clip ridicule. "No Prayer For The Dying" est plutôt bien fichu : c'est un morceau typique IRON MAIDEN avec démarrage en douceur et évolution vers une partie rapide. "Hooks In You" (seul morceau où est crédité le démissionnaire Adrian Smith) vaut surtout par son refrain entraînant. "Bring Your Daughter ... To The Slaughter" (second single) est un morceau de Bruce Dickinson, plutôt aventureux aux couplets mystérieux et au refrain facile à retenir. Enfin, "Mother Russia" se range dans la tradition des morceaux épiques d'IRON MAIDEN, avec ses petits chœurs russes : le groupe se fait le témoin alors des bouleversements de l'ex-empire soviétique. Un titre qui manque quand même un peu de panache quand on le compare à un "Alexander The Great" ou "Seventh Son Of A Seventh Son".
Dans la deuxième catégorie (morceaux "bouche-trous"), on a "Public Enema Number One", "Fates Warning", "The Assassin" et "Run Silent, Run Deep" qui passeront sans vraiment provoquer le délire et ne marqueront pas l'histoire. Fades. IRON MAIDEN commence les années 90 timidement avec cet album sans réelle saveur par rapport à leur passionnante discographie. Étrange pour un combo qui avait tant ébloui depuis ses débuts. On a tellement l'impression d'une régression à l'écoute de ce disque, surtout quand on sait que les anglais peuvent faire beaucoup mieux. Mais peut-être que "No Prayer" est le reflet des premières tensions internes ? Un cri d'alarme ? C'est au groupe qu'il convient de donner la réponse. De plus, Bruce qui nous avait émerveillé par ses vocaux en constante progression a ici une façon plutôt agressive de gérer son chant, et il faut avouer que cette façon de chanter lui sied beaucoup moins qu'à un Paul Di Anno. Le travail des guitares est beaucoup moins soutenu, le vide laissé par Adrian Smith est palpable et son successeur devra encore trouver ses marques au sein du monstre IRON MAIDEN.
Un grande déception donc que ce disque qui est sûrement l'album le moins aimé des fans. Et un 2/5 qui s'impose en ce qui me concerne tant son écoute me laisse encore aujourd'hui un goût amer dans la bouche (et puis, qui aime bien châtie bien). Heureusement le groupe saura rebondir quelque peu avec son successeur qui, même s'il ne possédera pas non plus l'éclat du passé saura nous laisser entrevoir qu'IRON MAIDEN n'a pas dit son dernier mot et qu’il est encore capable d’apporter son talent et son ambition pour la cause du heavy metal.
(Powersylv).
TRACKLIST:
A1 | Tailgunner | |||
A2 | Holy Smoke | |||
A3 | No Prayer For The Dying | |||
A4 | Public Enema Number One | |||
A5 | Fates Warning | |||
B1 | The Assassin | |||
B2 | Run Silent Run Deep | |||
B3 | Hooks In You | |||
B4 | Bring Your Daughter... ...To The Slaughter | |||
B5 | Mother Russia |
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