SEX PISTOLS - NEVER MIND THE
BOLLOCKS
Re-Edition BSK3141 – U.S.A. – 1977
1977. L’Angleterre se prend
en pleine poire la vague punk, mouvement musical, vestimentaire et idéologique
issu du ras le bol de la jeunesse britannique envers toutes les valeurs puritaines
établies. Et même si les Sex Pistols ne sont ni les premiers à faire du punk
(Les Damned les ont précédés), ni les plus intéressants (d’autres albums comme
le premier des Clash sortis à la même période restent de qualité supérieure),
aucun autre album que le Nevermind The Bollocks, Here’s The Sex Pistols n’a
réussi à mieux synthétiser aussi bien l’attitude punk ‘77. Peu importe si les
quatre musiciens ne savaient ni jouer correctement en concert, ni chanter.
L’intérêt de cet album est ailleurs : dans les paroles d’abord dans lesquelles
Johnny Rotten déversent toute sa hargne et sa haine pour la politique en place,
son cynisme cinglant et mordant, sa provocation gratuite et vicelarde. Les Sex
Pistols représentent aussi comme personne la Fuck You Attitude grâce à Rotten
qui réussit à se faire virer de la maison de disques après la sortie du premier
single ou le légendaire Sid Vicious, drogué à mort, accessoirement bassiste
débutant, accusé de la mort de sa petite amie et qui meurt d’une overdose peu
après sa sortie de prison.
Il était important de bien
préciser l’attitude de ce groupe avant d’entamer la critique de leur seul album
officiel (beaucoup de compilations autour de faces B, inédits bancals, carrière
solo de Rotten... ont vu le jour ensuite avec un intérêt plus ou moins douteux)
car la production de cet album reste quand même plus sage que ce qu’on pourrait
en attendre. Mais il reste quand même une influence majeure pour de nombreux
groupes depuis. Les classiques “God Save The Queen” et “Anarchy In The U.K” ont
été repris des milliers de fois avec toujours le même message anticonformiste
efficace et jouissif à gueuler en coeur. Car la force de cette musique vient
d’une part de l’efficacité et la simplicité des riffs et d’autre part de la
puissance des refrains composés d’hymnes qu’on se surprend à chantonner ou
hurler, c’est selon.
Aucun groupe avant eux et
bien peu après eux se permettent de critiquer leur propre maison de disques
(“E.M.I”), d’insulter à tour de bras tout ce qui bouge (“Bodies”, “God Save The
Queen”). Ils seront le point de départ de toute la vague Punk, Néo-Punk ou même
Punk-Rock des années à venir (écoutez seulement l’introduction de “No Feelings”
et vous saurez d’où viennent les chansons de Green Day). “Submission” transpire
l’influence des Clash (à moins que ce ne soit l’inverse ?), on retrouve les
coeurs caractéristiques du punk (“Pretty Vacant” ou “Holidays in the Sun”)
pendant les refrains. “Seventeen” marque le début du Ska-Punk.
A travers les années, cet
album est devenu une référence majeure dans l’histoire du Rock grâce à sa
qualité musicale originale et excitante mais surtout grâce aux frasques ultimes
de Rotten ou Vicious qui pousseront les excès à leur extrême limite. Le Punk
n’est pas une histoire de fringues déchirés et de coupe de cheveux mais c’est
une affaire d’attitude, de révolte et ça on a tendance à l’oublier un petit peu
de nos jours. Ce groupe est tellement déjanté et marginal qu’il se sabordera
peu de temps après la sortie de Nevermind the Bollocks... comme si tout avait
été dit sur ce disque aussi dangereux qu’une chaîne de vélo en pleine tête. (Lulu - Albumrock.net).
TRACKLIST :
A1. Holidays In The
Sun
A2. Bodies
A3. No Feelings
A4. Liar
A5. Problems
A6. God Save The
Queen
B1. Seventeen
B2. Anarchy In The
U.K.
B3. Sub-Mission
B4. Pretty Vacant
B5. New York
B6. EMI
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