MUSE - SHOWBIZ (1999)
Mushroom Reccords MUSH59 LP - Limited Edition Clear
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C’est en 1999 que sort le premier album de trois inconnus venus tout droit d’un trou perdu de l’Angleterre. Ils s’appellent Muse, nom qui va de pair avec de la pochette de cet album, Showbiz, qui évoque un autre monde, hors du temps. Mais suivez plutôt la Muse, elle vous guidera tout au long de votre voyage showbizien.
Commençons tout d’abord par la présentation de notre destination. Showbiz. Quand on voit ce titre, on pense tout de suite au Show-business évidement, ce monde fait uniquement de producteurs et de gros sous. Il n’en est rien, l’album va au-delà de cette simple définition : Matthew Bellamy le décrit ainsi : « Le titre Showbiz fait référence au numéro qu’il faut jouer tous les jours, ce n’est pas tant le show-business en lui-même, c’est plutôt à propos de la vie courante, du fait qu’on se cache derrière la personnalité qu’on crée pour les autres. ». Alors,Showbiz, un album de faux-semblant ? Là aussi nous faisons fausse route, car cet album est un concentré d’émotion brut, mais tout en finesse. C’est le récit de la jeunesse, des expériences qui font mal, des expériences qui font du bien, de la nouveauté, de la notoriété ... bref, c’est l’entrée dans le monde adulte pour nos trois compères à peine sortis de l’adolescence. Mais je n’en dis pas plus, prenez place dans votre siège, nous allons partir.
Ça y est, le cd est lancé, nous commençons à décoller. Les chansons s’écoulent, toutes commençant doucement, presque timidement, et finissent par exploser à leur fin. Chacune d’elle nous fait ressentir un sentiment particulier, quelque chose qui nous prend aux tripes. Sunburn et son solo piano lancinant, son solo guitare, tel un cri qui essaie de déchirer le silence et la honte.Muscle Museum, avec sa voix torturée au possible. Fillip, chanson qui respire la fraîcheur, l’innocence du premier amour, la déception, puis le réveil, le passage à autre chose. Puis Falling Down. Sur des rythmes blues (on peut citer comme influence Ray Charles, Ry Cooder ou Rob Johnson), la voix de Matthew Bellamy se mèle à sa guitare, transpirant la sensibilité, la souffrance, et la révolte contre celle-ci.
Plus on avance dans notre voyage, plus le ciel s’obscurcit, notre cœur se serre, mais tout ceci dans une étrange cohésion, une logique déconcertante. Arrive Cave, un rejet total de l’amour, du contact humain, une musique de plus en plus torturée, mais n’est que l’introduction à l’apogée de l’album, la chanson éponyme : Showbiz. On entre enfin dans la zone de turbulence. Elle est sans nul doute la chanson la plus noire de cet opus. Douleur. L’envie de ne plus subir, voilà ce qui ressort de la chanson far de l’album qui va en crescendo, qui frappe par l’état brut de ses ressentiments. Des tambours qui sonnent le glas de la fin (ou peut-être du renouveau ?), une basse qui se marie parfaitement à ce compte à rebours, et une voix. Une guitare. Un tout. Un tout qui impressionne : Matthew Bellamy et sa guitare se donnent tour à tour parole, tout en évoluant ensemble vers l’apothéose de cette fresque apocalyptique : une guitare qui crie à l’aide et au désespoir, et une voix qui exprime sa souffrance et qui cherche à tout prix à contrer son mal-être.
Et puis on sort enfin de la zone de turbulence, on attaque la deuxième partie du voyage. Unintended. La chanson idéale pour séduire son prochain ... ou pour pleurer son amour. Au choix. Une chanson mélancolique au possible, qui a fait pleurer maintes fois les plus sensibles. Elle laissera rapidement place à la guitare saturée d’Uno, chanson au rythme tango dans la veine de Cave puisque évoquant un thème similaire. Vient ensuite Sober, sûrement une des chansons les plus « gaie » de l’album, mais qui tourne toujours autour des mêmes thèmes que les autres chansons. Elle est suivie d’Escape, une chanson qui traduit la dualité, autant par les paroles que par la musique. On finit par Overdue, le petit point noir de cette album, sympathique en somme, mais qui a tendance à lasser.
Notre voyage est bientôt terminé, on entame la descente avec Hate This And I’ll Love You, chanson qui pourrait résumer à elle seule l’album. Un début timide, une voix murmurée, qui effleure votre oreille. Et puis le reste des instruments entre peu à peu en scène, une ascension, encore une ... " ‘cause I was born to destroy you ... but I am gowing by the hour ... "des paroles portées par une musique toujours plus forte, une voix qui gagne en intensité … "And I’m getting strong in every way" ... voilà la conclusion de l’album ... après avoir souffert, s’être demander pourquoi, s’être révolter, on décide d’être fort, tout simplement ... .
Oh, vous entendez ces grillons ? Nous sommes déjà arrivés. Le voyage aura duré du lever de soleil à la nuit paisible ... en temps Showbizien s’il vous plait. Ah, au fait, bienvenu sur la planète Muse.
Non, vous n’avez pas assisté à un revival de Jeff Buckley. Non, Muse n’est pas un ersatz de Radiohead. Muse, c’est tout simplement Muse, avec certes des influences indéniables (après tout, on ne peut pas en vouloir à Matthew Bellamy d’avoir des cordes vocales similaires à Jeff Buckley), mais avec une touche qui leur est propre, une sensibilité à fleur de peau qui émeut même les plus tenaces.(Kinkette).
Tracklist :
A1
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Sunburn
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A2
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Muscle Museum
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A3
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Fillip
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B1
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Falling Down
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B2
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Cave
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B3
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Showbiz
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C1
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Unintended
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C2
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Uno
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C3
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Sober
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D1
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Escape
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D2
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Overdue
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D3
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Hate This
& I'll Love You
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