Queen – A Kind Of Magic
EMI
– 1A 064-24 0531 1 – Europe
–
1986
Décidément, l'ambiance n'est
pas au beau fixe chez Queen. Malgré un succès inespéré avec l'album The Works,
un triomphe lors du Rock In Rio aux côtés de Iron Maiden ou encore Scorpions,
un autre durant le Live Aid, les tensions sont latentes et 1986 devait être une
année off pour le groupe sous peine d'implosion. Mais voilà que Russel Mulcahy
contacte le groupe car il a un projet précis et trouve que Queen avec son côté
hard ou au contraire, très sophistiqué, pourrait très bien convenir. Ce projet,
c'est le film Highlander avec notre Christophe Lambert international (tellement
international que même le correcteur d'orthographe de Mozilla le reconnait !).
La suite, on la connait : le film est un carton avec son côté très clip
(Mulcahy en a réalisé quelques uns avant) et sa bande son rock, ses combats à
l'épée. Du coup, la carrière de Queen a un nouveau souffle et le groupe sort un
album dans la foulée.
Ce disque n'est pas à
proprement parler une bande originale de film. On retrouve certes certaines
compositions comme One Year Of Love qui apparaissaient telles quelles dans le
long métrage, mais nous avons surtout droit aux versions complètes, avec le
chant ou des versions fort différentes. Par exemple, lors du générique de fin
d'Highlander, A Kind Of Magic sonne synthétique, mais également très froid et
sombre. La petite histoire veut que Freddie Mercury profite que Roger Taylor,
compositeur de ce morceau, ait eu le dos tourné pour bidouiller ce morceau en
studio, jusqu'au résultat connu de nos jours. Pas très honnête, mais on ne peut
que reconnaître à Mercury que c'est un sacré faiseur de hits (remember Bohemian
Rhapsody ou We Are The Champions).
Si ce disque s'ouvre sur le
puissant One Vision (aux paroles débilitantes) qui illustrait déjà la BO du
film Iron Eagle en 1985, la grande première partie de cet opus se veut calme.
Outre les pop A Kind Of Magic et Friends Will Be Friends, on a droit à trois
ballades, One Year Of Love, Pain Is So Close To Pleasure (étrange et difficile
de s'y habituer) et surtout la magnifique Who Wants To Live Forever où le
groupe est secondé par Michael Kamen. Ce titre est particulièrement réussi, les
longues parties instrumentales se suffisent à elles-mêmes, elles ne sont pas de
trop et on se prend une claque mélancolique et douloureuse quand on connait la
suite des évènements pour Queen. En revanche, la seconde partie fait très fort
et efface d'un coup toutes les errances de la Reine durant les années 80. Gimme
The Prize est une nouvelle gifle, mais cette fois-ci, par ce côté très metal
qui s'en dégage. Guitare heavy à souhait, riff agressif, batterie monolithique,
chant rageur de Mercury. C'est le thème de Kurgan et Brian May a bien croqué le
personnage : psychopathe, malsain, arrogant ; le guitariste s'offre même le
luxe de nous jouer un de ses meilleurs solo, reprenant un air écossais. Ce
morceau figure en bonne place dans le film, lors d'une scène mémorable et fera
également l'objet d'un clip où Mercury croisera le fer avec Lambert. Don't Lose
Your Head n'est pas forcément une réussite, mais ce morceau flirtant entre
trois genres (le hard, la pop et la new wave) a le mérite d'être très heavy
également. Puis on arrive sur Princes Of The Universe où Queen donne une leçon
de heavy rock au monde entier : guitare abrasive, vélocité dans les rythmes,
chant frénétique, petit clin d'oeil symphonique, le groupe prend ici la mode
hard US à contre-pied et arrive à avoir quelques années d'avance d'un point de
vue stylistique. Du grand art !
Puis le disque s'achève sur
des versions spéciales de Friends Will Be Friends, A Kind Of Magic et de Who
Wants To Live Forever (intitulé Forever, ce court instrumental est également
très poignant) qui n'apportent pas grand chose à l'album, sinon de le rendre
moins sec que ces neuf titres initiaux.
Avec A Kind Of Magic, Queen
récupère sa couronne et se lance dans une tournée mondiale gigantesque, qui
sera également la dernière. Cet opus est l'un des essentiels du groupe, un de
ceux que l'on doit avoir quand on apprécie le combo anglais. Accessoirement,
l'essai des années 80 le mieux transformé. (Elric Des Dragons).
TRACKLIST :
A1. One Vision
A2. A Kind Of Magic
A3. One Year Of Love
A4. Pain Is So Close
To Pleasure
A5. Friends Will Be
Friends
B1. Who Wants To Live
Forever
B2. Gimme The Prize
(Kurgan's Theme)
B3. Don't Lose Your
Head
B4. Princes Of The
Universe
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