mardi 5 mars 2013

Pink Floyd - The Division Bell



PINK FLOYD - THE DIVISION BELL (1994)
Columbia - C84200 Color Disc
Parlophone ‎– 0825646293285 Réédition 2014 (video)

Longtemps après un A Momentary Lapse Of Reason assez mitigé et une affaire judiciaire pas franchement classe pour un groupe d’une telle notoriété (le bassiste Roger Waters, ayant quitté le groupe, conteste le droit d’utiliser le nom de Pink Floyd sans sa présence), The Division Bell débarque et est à ce jour le dernier album des légendaires Pink Floyd. Depuis 1986, le groupe n’est officiellement plus sous la directive de Roger Waters, qui signait jusqu’alors la quasi-totalité des textes et des compositions. Dès lors, David Gilmour reprend le flambeau et accentue le nouveau Pink Floyd d’une touche assez personnelle. Qu’on le veuille ou non, A Momentary Lapse Of Reason sonne très Gilmour, et, malgré la collaboration de Nick Mason et la réintégration en cours de production de Richard Wright absent depuis la fin de l’enregistrement de The Wall, c’est en vain que qui que ce soit prouverait le contraire. Pourtant, les choses changent pour ceThe Division Bell puisque les trois survivants sont on ne peut plus soudés et bien déterminés ensemble à redorer le majestueux blason du Floyd. Et autant dire que le pari est réussi…


The Division Bell est un album qui s’éloigne incontestablement de l’époque progressive et psychédélique anticonformiste du groupe pour offrir un contenu rempli de ballades souvent douces tintées de pop. Les textes en prennent aussi un fameux coup puisqu’il n’est plus question ici de traiter de politique, guerre, folie ou de tout autre thème ayant attrait à des sujets psychologiques assez lourds. Désormais, c’est plutôt de communication, solidarité et espoir (on désigne même The Division Bell comme étant un anti The Wall) qu’on va parler. Musicalement, The Division Bell n’a rien à envier aux anciens titres du groupe. C’est un tout autre genre, certes, mais le charme est là. Mieux encore, certains morceaux comme « What Do You Want From Me », « Marooned », « A Great Day For Freedom «, « Wearing The Inside Out » et surtout l’excellent « High Hopes » font désormais partie des classiques du groupe.


Des classiques qui font frémir les groupes actuels, car avec un groove aussi prenant que « What Do You Want From Me », « Wearing The Inside Out », et l’évasion solistique au cœur de Gilmourland de « Marooned » façon « Shine on You Crazy Diamond », pour ne citer qu’eux, on a qu’à franchement bien se tenir. Les papys du rock prog savent y faire en la matière et ne lésinent pas sur leurs talents. Pink Floyd signe même leur meilleure ballade, « High Hopes». L’incontournable complainte servie par quelques notes de piano, un gong à faire frémir un ogre, un chant de Gilmour au poil, et surtout un majestueux solo de pedal steel guitar de ce même Gilmour. Tout simplement sublime.


Le reste de la galette se savoure tout aussi agréablement bien, avec du bon et parfois du moins bon. « Poles Apart », « Take It Back » ou encore « Coming Back To Life » en sont encore trois bons exemples. Mais c’est surtout en live que la véritable nature de ces morceaux se révèle : simples, accrocheurs et aériens, le public est participatif et en redemande. Notons que sur la tournée de l’album nommée P.U.L.S.E., Pink Floyd a réalisé un excellent set mélangeant les morceaux du disque avec d’anciens morceaux devenus intemporels (« Time », « Money », « Shine on You Crazy Diamond », « Another Brick In The Wall (Part II) », « Comfortably Numb », etc.). Un set mythique aujourd’hui.


En conclusion, c’est évident que les fans vous diront que la sauce a changé, que ce n’est pas l’album qu’il vous faut pour découvrir le groupe (quoique…), que la Gilmour’s touch pour les solos est moins raffinée, que le son est indéniablement trop pop pour un groupe typé progressif, que les mélodies sont parfois moins techniques, voire moins délectables sur la profondeur. Oui, on en dira des choses. Et la liste n’est certainement pas complète. Mais ne forgez pas votre avis uniquement sur de simples dires (ni même sur cette chronique), car en musique le meilleur des jugements est celui qui provient d’une écoute personnelle et attentive. Et puis, il faut savoir vivre avec son temps et accepter que la musique progressive « progresse », même si elle tend à se « populariser » par instants.


Personnellement, et en tenant compte de l’étiquette « l’album le moins profond de leur carrière » que les critiques lui lancent, ce The Division Bell m’a séduit et m’offre ce que de grands groupes actuels ne savent pas m’offrir. Rien que pour cela, j’octroie à ce disque la note ultime de 5 étoiles car c’est véritablement un grand disque. Le dernier album de Pink Floyd a réussi à marier avec brio mélancolie (peu manquante sur leurs autres disques), délicatesse et romantique. Pink Floyd clôture donc sa carrière discographique sur une œuvre au style unique très intimiste (compte tenu de toute leur discographie) pour, j’espère, se prépare à passer la main à d’autres groupes. Car après 16 ans d’absence studio, il faut être particulièrement crédule pour ne pas voir se profiler la fin des Pink Floyd, surtout à leur âge avancé et avec le tragique décès de Richard Wright en 2008. Peut-être que des formations comme Mostly Autumn sont déjà sur le chemin de la relève. Qui sait ?! (Allessandro - DM).


TRACKLIST :


A1Cluster One5:58
A2What Do You Want From Me4:21
A3Poles Apart7:04
A4Marooned5:28
A5A Great Day For Freedom4:18
A6Wearing The Inside Out6:48
B1Take It Back6:12
B2Coming Back To Life6:19
B3Keep Talking6:11
B4Lost For Words5:14
B5High Hopes


7:58







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