MUSE - THE 2ND LAW
Warner Bros. Records
– 825646568772 - 2 × Vinyl, UK & Europe, Oct 2012
Depuis 1999 et son premier
album « Showbiz », le groupe britannique a su composer avec un héritage musical
complexe et éclectique qui allait du XIXe siècle avec Chopin et Rachmaninov
jusqu’au XXe siècle avec Queen pour ne citer que la référence la plus proclamée
par le leader, chanteur, guitariste et pianiste Matthew Bellamy.
Leur sixième opus, « The 2nd
Law », ne déroge pas à cette règle puisque Muse va même s’inspirer des plus
récentes évolutions de la musique électronique avec Skrillex, jeune DJ
américain de 24 ans sur lequel le batteur Dominic Howard ne tarit pas d’éloges.
Les trois membres du groupe sont de formidables musiciens qui ont su se dégager
de tant de références prestigieuses pour imposer leur style avec réussite.
Depuis 13 ans et 6 albums studio, Muse a su devenir le groupe phare des années 2000,
l’un des rares au monde à pouvoir remplir le Stade de France ou de Wembley en
quelques minutes sur Internet.
Ce qui marque « The 2nd Law
», c’est sans conteste sa très grande diversité. Si « The Resistance » n’avait
déjà pas l’unité des précédents albums, il était tout de même celui de la
grandiloquence où Matthew Bellamy laissait exploser tout son potentiel de
compositeur classique dans la superbe trilogie qui concluait l’album : «
Exogenesis ». Là, il est plus difficile de trouver une colonne vertébrale à
l’ensemble tant l’album part dans tous les sens, du rock à l’électro, du
classique au funk. Pourtant, difficile de ne pas prendre son pied musical.
« Supremacy » ouvre l’album
avec toute l’exagération qui va si bien au groupe : riff brutal de guitare,
violons agressifs, voix délirante qui renvoie à la folie d’ « Origin of
Symmetry ». Hollywoodien dans la mélodie, un Hans Zimmer, un John Williams ou
un Ennio Morricone n’en aurait pas renié la paternité. Autant le dire de suite,
on a là un des sommets de l’album. On poursouit avec « Madness », titre qui
rappelle « Supermassive Black Hole » et marque le premier rapprochement de
l’album avec l’électro. Un peu tendre dans sa première moitié, le morceau
s’envole après quelques minutes pour conclure avec un final remarquable.
« Panic Station » apparaît
comme l’un des titres les plus novateurs pour Muse qui fait rencontrer Prince
et Keziah Jones pour un morceau funky au possible. Le rythme entraînant finira
par annihiler toute critique négative. « Survival » et son « Prelude » sont
sans doute les titres les plus taillés pour les représentations en stade. La
mécanique du titre est bien huilée mais un peu facile d’autant plus que les
paroles sont quelque peu niaises. C’est un bon titre mais trop faible musicalement
pour Muse.
« Follow Me » est une
indéniable réussite de l’album où les nappes électro viennent ennivrer
progressivement le morceau. Cette balade électro-pop dédiée à son fils (on y
entend les battements de son cœur) a son effet garanti. « Animals », rock suave
aux riffs discrets, tente d’énergiser son propos progressivement mais le
morceau ne décolle jamais vraiment. Prenant mais loin d’être un chef d’œuvre.
« Explorers » est sans
conteste la ballade de l’album qui rappelle « Blackout ». Reprenant note pour
note une boucle mélodique d’ « Invincible » (Muse invente l’autoplagiat), le
morceau finit par prendre aux tripes après quelques écoutes. Quant à « Big
Freeze », Muse fait du pur Muse avec quelques inspirations tout de même de U2.
On reconnaîtra des envolées lyriques semblables à Bono à la fin du morceau.
On en vient aux deux
morceaux composés par le bassiste Chris Wolstenholme : « Save Me » et « Liquid
State ». Le premier, pop, et le second, plus hardcore, sont relatifs aux
problèmes d’alcoolisme de Chris. Autant le dire de suite, ces deux morceaux
m’ont laissé plus que perplexe. Les mélodies sont grossières, la voix n’est pas
désagréable mais n’est pas Matthew Bellamy qui veut.
L’album se conclut par le
dyptique « The 2nd Law : Unsustainable et Isolated System ». Le premier morceau
inspiré par les compositions les plus récentes de Hans Zimmer (Batman ou
Inception) propose un « dubstep naturel » avec de « vrais » instruments. Le
second morceau, inspiré de Clint Mansell, de Claude Debussy ou de Mike
Oldfield, propose une ballade au piano secondée par des violons, sans chant.
Avec « Supremacy », ce dyptique est le sommet de l’album.
Certes très diversifié,
ce qui fait prendre à l’album une allure quelque peu incohérente, le nouvel
opus de Muse n’en demeure pas moins fascinant et très bon. Le groupe
britannique nous offre encore quelques belles pépites musicales, n’en déplaise
aux bobos parisianistes pour qui descendre chaque nouvelle sortie de Muse est
devenu un hobbie permanent.
(Potaille - Senscritique.com).
(Potaille - Senscritique.com).
TRACKLIST:
A1 Supremacy
A2 Madness
A3 Panic
Station
B1 Prelude
B2 Survival
B3 Follow
Me
B4 Animals
C1 Explorers
C2 Big
Freeze
C3 Save Me
D1 Liquid
State
D2 The 2nd
Law: Unsustainable
D3 The 2nd
Law: Isolated System
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire