DAVID BOWIE - EXCERPTS FROM THE OUTSIDE
Music On Vinyl -
MOVLP500 - LP Reissue 180 gram. – Europe
- 2012
L’album du renouveau.
Beaucoup pensent, affirment et clament que « Outside est le meilleur album de
David Bowie depuis Scary Monsters ». Cette phrase péremptoire est d’ailleurs
devenue une véritable maxime chez les fans endurcis. Certains vont même jusqu’à
affirmer qu’il se place aux côtés des plus grands rejetons de la famille des
albums studio du Thin White Duke. Peut-être pas. Toutefois, Outside est un bon
cru. C’est entendu. Le retour de Brian Eno aux affaires y est sans doute pour
quelque chose. David Bowie retrouve ici un de ses brillants comparses et se
permet d’explorer des contrées nouvelles avec cet album conceptuel (nous y
reviendrons) doté d’un son electro indus moderne et surprenant.
Outside est à n’en pas
douter un disque paré d’une vraie force créative qui montre un David Bowie à
nouveau débordant d’idées et voulant mettre à profit ses recherches
artistiques. Il se prend par exemple d’admiration pour les œuvres d’artistes
internés lors de sa visite dans un hôpital psychiatrique viennois. De cette
visite naît le concept d'Outside qui met en scène un détective (Nathan Adler)
chargé d’élucider une affaire de meurtres artistiques rituels d’une violence
inouïe. Concept lugubre et ambitieux mais curieusement, l’essentiel n’est pas
là. Il convient plutôt ici d’apprécier l’essence même des chansons, qui se
démarquent toutes les unes des autres. David Bowie se permet en effet
d’alterner les ambiances et on virevolte gentiment entre sonorités pop-rock,
electro et techno qui nous plongent inexorablement dans un univers sombre,
dérangé et morbide.
Rien n’est épargné à
l’auditeur et l’on retrouve un David Bowie à nouveau prêt à en découdre, à
prendre de vrais risques, bref à se surpasser. Franchement, le résultat est
souvent à la hauteur des ambitions consenties pour l’élaboration du disque.
Pour commencer, « Hallo Spaceboy » est un titre destructeur qui s’inscrit dans
la mouvance indus en vogue durant cette période et sera repris avec brio par
les Pet Shop Boys qui se serviront d’ailleurs de « Leon Takes Us Outside » pour
ce remix. Il s’agit depuis d’un moment fort apprécié en live, notamment chez
frange « jeunz » des fans de l’artiste anglais. L’écoute de ce seul titre nous
prouve par ailleurs l’extraordinaire travail musical effectué sur cet opus. Il
faut dire que David Bowie a mis les petits plats dans les grands en invitant
notamment le pianiste Mike Garson ainsi que les guitaristes Carlos Alomar et
Reeves Gabrels. L’alchimie opère et quelques morceaux sont particulièrement
remarquables ; le dépressif « Motel », l’incisif « The Heart’s Filthy Lesson »
ou encore l’accessible « Strangers When We Meet » sont autant de compositions
qui prouvent le retour en grâce du Thin White Duke. D’autres titres sont
définitivement géniaux, à savoir « Small Plot Of Land » et « I’m Deranged »,
plus barrés encore.
Pourtant, Outside est
critiquable à plusieurs égards. Au delà du concept (un poil prétentieux selon
moi), le disque accuse quelques longueurs : les « Segue », qui servent de
transitions, cassent vraiment le rythme et ne s’imposent pas. De plus, la
production parfois trop fouillée peut lasser d’autant que l’album dure tout de
même 73 minutes. J’ai d’ailleurs du mal à écouter cet opus d’une traite et je
suis à peu près sûr que peu de téméraires y arrivent. Outside n’est donc pas
parfait, c’est un fait. Il n’en demeure pas moins un grand disque, singulier et
riche, qui appelait une suite puisqu’il s’agissait en théorie du premier volet
d’une nouvelle trilogie. On attend encore le deuxième acte. Viendra-t-il un
jour ? La question semble désormais incongrue…
Outside est au final un peu
trop ambitieux à mon goût. Comme beaucoup de grands albums, il comporte son lot
de plantages et de choix discutables. Cet effort est toutefois loin d’être
lisse et consensuel… C’est l’essentiel. (Cyril - Force Parallèles).
TRACKLIST:
A1 Leon Takes Us Outside (Edit Version)
A2 Outside
A3 The Hearts Filthy Lesson
A4 A Small Plot Of Land
A5 Segue - Baby Grace (A Horrid Cassette)
A6 Hallo Spaceboy
B1 The Motel (Edit Version)
B2 I Have Not Been To Oxford Town
B3 The Voyeur Of Utter Destruction (As
Beauty)
B4 Segue - Ramona A. Stone / I Am With Name
B5 We Prick You
B6 Segue - Nathan Adler
B7 I'm
Deranged
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