Epica – The Phantom Agony
Transmission Records - TMV 071 - 2 × Vinyl, Reissue, Remastered, Expanded
Edition - Netherlands
Epica est le nouveau groupe
de Mark Jansen, l’ancien leader d’After Forever qui, à l’instar de Max
Cavalera, s’est plus ou moins fait viré du groupe qu’il avait contribué à
fonder. Cette éviction ayant laissé au guitariste-chanteur un goût d’inachevé,
il ne tarda pas à refonder un nouveau groupe, Sahara Dust, rapidement rebaptisé
Epica afin de poursuivre le travail entamé avec sa précédente formation, toute
en profitant de l’occasion pour s’octroyer les services d’un orchestre, de
choristes et surtout d’une chanteuse soprano, Simone Simons, aussi talentueuse
que mignonne (c’est elle sur la pochette). Et grand bien lui en a pris. Car la
musique d’Epica étant loin d’être originale, c’est justement en grande partie
grâce aux parties vocales de Simone Simons et aux interventions symphoniques
que l’on doit l’intérêt de ce «The Phantom Agony ». En effet, étant donné les
influences (Nightwish, Kamelot) et le passé musical de Mark Jansen, à quoi
pouvions nous nous attendre à l’écoute de cet album, si ce n’est à du
Metal-Symphonique. Les amateurs de Nightwish, Edenbridge ou After Forever ne
seront pas dépaysés une seconde. Ceci est d’autant plus flagrant que Simone est
presque le sosie vocal de Tarja Turunen même si son chant est moins « pompeux »
à la longue que celui de la chanteuse finlandaise ce qui le rend à mon avis
plus agréable.
Dès le premier morceau «
Sensorium » (abstraction faite de l’intro instrumentale « Adyta » qui n’a pas
grand intérêt) on se retrouve donc plongé dans un univers musical très proche
du Nightwish de « Century Child ». C’est un titre assez rythmé, très efficace,
avec un refrain superbe pendant lequel la voix de la chanteuse provoque
vraiment des frissons. Son chant est complété (c’est le cas sur plusieurs
titres de l’album) par des grognements Death/Black qui, s’ils sont pour le
moins stéréotypés, ont tout de même le mérite de « vampiriser » et d’assombrir
la musique. Ce titre contient de plus un break symphonique faisant beaucoup
penser à Therion de par l’intervention des chœurs. Une magnifique entrée en
matière. « Cry for the moon » est un morceau beaucoup plus lent faisant la part
belle aux chœurs sur le refrain. Là encore, Epica n’évite pas la redite (les
synthés très typés BO de film et les chœurs samplés semblent avoir été maintes
fois utilisés) mais on pardonnera facilement cela compte tenu de la richesse du
morceau, d’autant plus qu’il contient des parties de guitare particulièrement
heavy. L’ombre de Nightwish plane cependant toujours. Et ce n’est pas le titre
suivant, Feint, qui va arranger les choses tellement la construction du morceau
me fait penser à « Sleeping sun » : chant féminin triste sur mélodie douce
renforcée par les guitares en fin de morceau. Un titre assez poignant. Fort
heureusement la double pédale et les guitares reprennent leurs droits sur le
titre suivant .... malheureusement pas très longtemps. Même si le chant féminin
est toujours superbe, « Illusive consensus » est un titre un peu en roue libre
auquel il manque le petit quelque chose qui fait décoller le morceau. A
contrario, « Façade of reality » est beaucoup plus rentre-dedans avec son
mariage parfait entre guitares très connotées Speed-Metal et violons. Dommage
que les spoken-words cassent un peu l’ambiance. « Run for a fall » fait un peu
office de ballade de l’album avec ses guitares acoustiques et son chant calme
mais haut perché. Ce titre contient malgré tout de bonnes parties bien heavy
qui nous préparent à l’assaut suivant, « Seif al din ». On touche vraiment à la
perfection avec ce titre qui est selon moi le meilleur de l’album. C’est un
morceau direct et rapide, d’inspiration orientale, dans lequel le chant de
Simone est très en retrait, se contentant de créer une atmosphère, ce qui donne
l’opportunité à Mark de se lâcher dans le chant Death/Black. Les parties de
guitares et d’instruments à cordes sont particulièrement soignées mais
suffisamment sobres pour permettre au morceau de conserver une certaines
spontanéité. L’album s’achève avec le morceau-titre qui est une parfaite
synthèse du style musical pratiqué par Epica tout au long de l’album.
En conclusion, on reste
admiratif devant le travail accompli par Mark Jansen qui fait partie de cette
génération de compositeurs talentueux (comme Tuomas Holopainen ou Tobias
Sammet) capables de pondre à eux seuls des oeuvres musicales complexes mais
très abouties. Malgré tout, on ne peut s’empêcher d’avoir deux opinions
divergentes concernant cet album. Si vous attendez d’un album qu’il soit avant
tout original, alors ce « The Phantom Agony » ne vaut pas plus de 6/10. En
revanche, si vous recherchez principalement une qualité d’écriture et une
richesse dans la composition, alors cet album mérite largement 8.5/10. J’ai
choisi mon camp. A vous maintenant de vous faire votre propre opinion.
(Evil_Nick - Trashcore).
TRACKLIST:
Chapter A
A1 Adyta
"The Neverending Embrace"
A2
Sensorium
A3 Cry For
The Moon "The Embrace That Smothers - Part IV"
A4 Run For
A Fall
Chapter B
B1
Illusive Consensus
B2 Façade
Of Reality "The Embrace That Smothers - Part V"
B3
Feint
B4 Seif Al
Din "The Embrace That Smothers - Part VI"
Chapter C
C1 The
Phantom Agony
C2
Veniality
C3 Triumph
Of Defeat
Chapter D
D1 Veniality
- Orchestral Version
D2 Feint -
Piano Version
D3 Cry For
The Moon - Single Version
D4 Run For
A Fall - Single Version
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