MARILYN MANSON - PORTRAIT OF AN
AMERICAN FAMILY
Interscope Records - B0013743-01 - Green Limiteed
Edition LP Reissue (2009)
En 1994, Marilyn Manson
n'est encore qu'un petit groupe Californien auquel le grand manitou Reznor a
donné sa chance. Il y a bien eu quelques concerts, des démos à la qualité
discutable sous le nom de Marilyn Manson & The Spooky Kids, mais rien de
bien notable, surtout pour un type aussi ambitieux que Manson.
Ce premier album produit par
Trent Reznor (qui joue aussi de la guitare sur Lunchbox) ne permet pas non plus
au groupe de décoller, mais n'en recèle pas moins quelques qualités. La
pochette tout d'abord est une entrée directe dans cette petite chronique de
l'amérique moyenne vue par Manson. Des parents obèses qui fument, une boucle de
ceinture portant l'inscription "personne n'a jamais violé un 38 mm",
un enfant mort, victime semble-t-il de maltraitances, un autre, adolescent au
regard maléfique, une vraie petite famille dégénérée qui nous regarde comme
dans un poste de télévision.
Le groupe se présente déjà
comme rejeton d'une amérique dévoyée et s'emploie à détourner ses symboles.
Cela peut être (déjà) la littérature enfantine de Roald Dahl et en particulier
Charlie et la Chocolaterie. Prelude est ainsi la reprise d'une des chansons des
Hoompas Loompas, les sbires de Willy Wonka, tandis que le clip de Dope Hats est
une mise en image du voyage des enfants sur la rivière en chocolat. Cela passe
aussi par une référence à Charles Manson à travers le "I am the god of
fuck" de Cake & Sodomy, qui pastiche les perversités des croyants, et
l'emprunt à sa chanson Mechanical Man pour My Monkey. On note aussi que le
titre Get Your Gunn fait référence au Dr Gunn assassiné par des militants
anti-avortements. L'enfance est bien présente jusqu'à ce featuring du jeune
Robert Pierce sur Lunchbox qui n'est autre que la petite valise en métal où les
enfants mettaient leur déjeuner, interdite durant les 80's car elle leur
servait aussi d'arme pour se frapper. Le petit jeu des références et des images
à déjà commencé...
Alors bien sûr, où en est la
musique dans tout ça? Et bien on a affaire à un rock metal légèrement teinté
d'indus, plus abouti que sur les démos qui ont précédé, parfois redoutablement
efficace comme sur les morceaux les plus connus Lunchbox, Cake &
Sodomy,Dope Hat ou Get Your Gunn. C'est évidemment une atmosphère menaçante qui
prédomine, les lyrics sont autant de coups de surin dans la peau de la tendre
Amérique, mais on est encore loin du groupe vraiment dérangeant qui se profile.
L'album n'en est pas moins plutôt prometteur tant l'identité du groupe est déjà
latente, des titres comme Dogma en témoignent. Il est à noter qu'à l'époque
c'est Daisy Berkowitz, rappelons le co-fondateur de Marilyn Manson & The
Spooky Kids, qui compose le plus au sein du groupe, et auquel on doit la
plupart des riffs bien emballés de cet album, comme celui de Misery Machine.
On a là un album pas
désagréable avec quelques titres entrés depuis dans la petite histoire du
groupe, mais qui manque encore de folie et d'ambition, comme si le ver
demeurait dans la pomme. Plus
pour longtemps... (Angel Metalorgie).
TRACKLIST :
A1. Prelude (The Family Trip)
A2. Cake And Sodomy
A3. Lunchbox
A4. Organ Grinder
A5. Cyclops
A6. Dope Hat
A7. Get Your Gunn
B1. Wrapped In Plastic
B2. Dogma
B3. Sweet Tooth
B4. Snake Eyes And Sissies
B5. My Monkey
B6. Misery Machine
B6. Misery Machine
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