FLEETWOOD MAC - RUMOURS (1977)
Warner Bross Records - WB56344 - (France)
Catalogué comme groupe de blues par excellence avec à sa
tête Peter Green de 1967 à 1970 (un des plus grands guitaristes de blues de sa
génération), le "Mac" comme l'appellent ses fans, a changé
radicalement de direction une fois le départ de son leader. Il deviendra alors,
l'un des plus grand groupe de pop-rock.
Seulement le succès ne fut pas tout de suite au
rendez-vous. Il en a fallu des gestations avant de produire ce qui est, et
restera l'album le plus abouti de sa génération.
Les aléas allaient s'abattre sur le groupe durant les 8
mois d'enregistrement. Les deux couples (Christine Mc Vie/John Mc Vie d'un
côté, et Stevie Nicks/Lindsey Buckingham de l'autre) étaient pour l'un, en
plein divorce, pour l'autre en pleine rupture.
Les intérêts de chacun se sont gommés au profit du
collectif, afin de créer ce qui s'est vendu à plus de 30 millions d'exemplaires
de par le monde. Un succès pour toute une génération. L'album restera
d'ailleurs 30 semaines au top des Charts américains.
A l'origine, le disque devait s'appeler "Yesterday's
Gone" (un programme bien significatif de l'esprit des cinq compères). Le
titre fut changé ensuite, après que John Mc Vie fasse remarquer que les
chansons résonnaient plus comme un "florilège de rumeurs".
Afin de clore avec l'esprit qui régnait à cette époque,
John déclara plus tard à la presse que les deux seuls à ne pas avoir eu une
histoire d'amour étaient Mick et lui-même (sic)...
L'album commence par "Second Hand News", un
riff endiablé qui revient sans cesse. Les voix sont soutenues et Mick est bien
derrière ses caisses. S'enchaîne ensuite la balade "Dreams" qui
flotte dans l'atmosphère comme les volutes d'une cigarette laissée à l'abandon.
La voix de Stevie Nicks mène l'auditeur sur un chemin ou il aperçoit les lumières
rougeâtres d'un crépuscule. Le genre de titre que l'on écoute bras tendus sur
le volant de son cabriolet, roulant en bordure de l'océan... Le "Mac"
sait faire rêver ses fans, ce genre de balade est légion dans sa discographie.
"Don't Stop" est une construction typique de
ces années-là. Une mélodie répétitive, une rythmique irréprochable, ou tour à
tour, tous les instruments sont mis en évidence. Ce titre démontre aussi la
qualité des arrangements.
"Go Your Own Way" est la pierre angulaire. Mick
est à son paroxysme et son plaisir de jouer fait transpirer ce morceau
terriblement rythmé, dont les voix sont justes là, posées sur les lignes de la
portée. Cet opus fut écrit par Lindsey pour mettre en valeur les qualités de
batteur de Fleetwood.
"Songbird" est le morceau le plus triste de
l'album, mais si beau... Ecrit
par Christine, les mots en disent long : "And I love you, I love you, I
love you, like never before". Seul accompagnement : un
piano discret filtrant les paroles comme des gouttes de pluie un soir d'hiver.
"The Chain" poursuit la liste. Là, tous les
acteurs s'y sont mis. Paroles et musique sont un travail collectif (ce qui est
très rare pour être souligné). A la première écoute on se demande si le volume
est bien au même niveau que les précédentes chansons. Et là, au milieu du
morceau, les guitares se déchaînent, tout comme la batterie de Mick. Christine
et Stevie appuient les mots, le tout compose un rock agressif et carré. Ce
titre fut durant des années le support musical principal des courses de formule
1 télévisées par la BBC.
"You Make Loving Fun" est écrit et chanté par
Christine Mc Vie. Les paroles sont
encore là éloquentes : "I never did believe in miracles, but I've a
feeling it's time to try". Une balade qui atteindra la
neuvième place des Charts. Le rythme est enlevé et bien dans le courant de la
fin des seventies. Les arrangements sont somptueux et les chœurs donnent du
volume au titre. Les riffs sont rares mais ingénieusement placés. Là encore, on
pressent le travail titanesque effectué derrières les consoles.
"Oh Daddy" c'est "LE" slow
incontournable. Celui-ci n'a pas eu le succès escompté. Pourtant c'est vraiment
une pièce de choix ou chacun démontre ses qualités de musicien. Les chœurs
(encore une fois) font chavirer les nôtres. Ce morceau regorge de sons
multiples noyés dans la masse qui passent à la première audition, comme le
bruit imitant le serpent à sonnettes sorti on ne sait d'où.
Il est fort probable qu'à sa première écoute, ce disque
ne vous laisse pas un souvenir impérissable. C'est ce que se sont dit des
millions d'auditeurs à travers la planète. Pourtant, comme une bouteille de bon
vin, cette galette démontre un savoir-faire et un arôme qui n'ont fait que se
bonifier avec le temps. La force de "Rumours" c'est l'enchaînement méticuleux
des titres. L'équilibre est parfait et chacun y trouvera son compte.
Curieusement, pris un à un les morceaux n'ont plus la même couleur ni la même
saveur. L'album a bientôt trente ans, et n'a pas pris une ride.
La photo de la pochette est aussi un clin d'oeil aux
rumeurs. Observez-là avec attention. C'est dans le détail qu'on s'aperçoit que
l'ingéniosité de Fleetwood Mac ne résidait pas que dans ses compositions
musicales. (Maple Leafs - FP).
TRACKLIST:
A1 | Second Hand News | 2:43 | |
A2 | Dreams | 4:14 | |
A3 | Never Going Back Again | 2:02 | |
A4 | Don't Stop | 3:11 | |
A5 | Go Your Own Way | 3:38 | |
A6 | Songbird | 3:20 | |
B1 | The Chain | 4:28 | |
B2 | You Make Loving Fun | 3:31 | |
B3 | I Don't Want To Know | 3:11 | |
B4 | Oh Daddy | 3:54 | |
B5 | Gold Dust Woman | 4:51 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire