DEPECHE MODE - PLAYING THE ANGEL (2005)
Mute - Stumm260 - (Europe)
« Song of Faith and Devotion » et « Playing the Angel » ont un point commun. Ils ont été (ou sont encore à l’heure ou j’écris ces lignes) les albums les plus attendus de la carrière du groupe de Basildon. Mais les raisons de cette attente sont pour le moins contradictoires.
SOFAD, sorti en 1993, était particulièrement attendu parce qu’il faisait suite à l’incroyable Violator, un chef d’œuvre absolu (1 titre sur 2 est un hit imparable, 10 millions d’albums vendus, des stades pleins à craquer partout dans le monde) et ressemblait donc à un défi majeur pour le groupe. A l’inverse, « Playing The Angel », lui, fait suite à Exciter, l’album produit par Mark Bell sorti en 2001, considéré par tous les fans comme l’album le moins bon de DM et qui ne s’est écoulé qu’à 2 millions d’exemplaires malgré une tournée mondiale réussie. Si l’on ajoute à ça qu’entre temps le chanteur charismatique Dave Gahan a commencé à voler de ses propres ailes avec « Paper Monster » il y a 2 ans et revendiquait du fait un droit d’écriture dans une entité jusqu’ici entièrement vampirisée par Martin Gore, la sortie de ce 11ième album était lui aussi un joli défi.
« Playing The Angel » est un très bon album. Une sorte de mix des principales périodes du groupe, allant de la techno pop industrielle des débuts jusqu’à l’électro minimalistes des 2 précédents albums en passant par la voie Rock des années 90. Et c’est d’ailleurs ce joyeux mélange qui rend PTA si puissant, si cohérent et, même s’il constitue sans aucun doute l’album le plus sombre depuis 15 ans (en complète opposition avec le single trop lisse pour être honnête « Precious »), le plus à même de permettre au groupe de retrouver les faveurs du très grand public.
Et, une fois n’est pas coutume, le principal responsable de cette résurrection du groupe n’est pas celui qui l’a porté à bout de bras depuis le début (Gore) mais bien Dave Gahan, le chanteur revenu de la mort (au propre comme au figuré). Fort de son expérience solo réussie, il compose 3 titres de ce nouvel album. « Suffer Well », tout d’abord, chanson pop rock hyper carrée dominée par une guitare menaçante digne de The Cure et un tempo assez enlevé pour en faire un hit potentiel. « I want it all » ensuite, l’un des morceaux les plus lents de l’album, très atmosphérique, sans véritable rythmique mais qui au long de ses 6 minutes, distille une légèreté trompeuse, où Dave Gahan évoque avec une certaine sincérité son attirance pour ce qui ne va pas (ce qui est paradoxal pour un homme qui a tout). Le morceau se terminant par un instrumental tourmenté et tarabiscoté renvoyant directement aux essais de Violator. « Nothing Impossible » enfin, morceau très inquiétant où là encore la rythmique carrée vient se juxtaposer avec la voix étrangement métallique de Gahan. C’est noir, sombre, opaque mais dieu que c’est beau.
Mais le tour de force de Gahan n’est pas seulement d’être à l’origine de bonnes chansons, il est aussi d’avoir su créer une nouvelle émulation au sein du groupe. Un peu fainéant depuis ULTRA en 1997, Martin Gore s’est ici rattrapé tant dans le volume de chansons produites (en plus de l’album, 3 inédits (chantés) sont dans les réserves dont l’excellent « Free » sur le single de PRECIOUS) que dans leur qualité. Jugez plutôt : « A pain that I'm used to » est agressif et rappelle les belles heures de « I Feel You » et constitue la parfaite ouverture pour l’album, « John The Revelator », suppliée par un Gahan en transe est un morceau incroyablement rock, « The Sinner In me », l’un des meilleurs titres de DM, sorte de trip hop venu de l’enfer pendant lequel Gahan joue au serpent, l’ultra rétro « Lillian » issue de la période « Speak and Spell » possède ce doux parfum de Vintage qui lui confère un supplément d’âme, sans parler de « The Darkest Star », l’étonnant morceau de 7 minutes qui conclut l’album. Un titre à la fois envoûtant et déstabilisant et qui ne repose que sur le talent inimitable de Dave Gahan.
Alors certes, mes 2 morceaux chantés par Gore sont un peu en dessous du reste (même si la refrain de « Macrovision » est vraiment réussi), certes la version US du single « Precious » est bien mieux produite que celle de l’album et « Introspectre », l’instrumental du CD, n’est pas vraiment utile, mais le plaisir est tel que tout cela passe sans mal.
Depeche Mode est bel et bien de retour. Ben Hillier (Blur, Doves…) a non seulement produit un album quasi parfait mais il a surtout réussi à créer un osmose au sein du groupe, osmose qu’on ne s’attendait plus à trouver chez les anglais. Car à l’image de Dave Gahan faisant les backing vocals sur les titres chantés par Martin Gore, quel plaisir d’entendre Martin Gore chanter lui même en soutien de Dave Gahan sur les titres composés par ce dernier ! Et comme le dit Gahan, « c’est la première fois depuis les années 80 que je suis certain qu’il y aura un prochain album de DM ». Hé bien c’est la première fois depuis longtemps qu’on a autant envie que ce soit vrai !!!
Depeche Mode est bel et bien de retour. Ben Hillier (Blur, Doves…) a non seulement produit un album quasi parfait mais il a surtout réussi à créer un osmose au sein du groupe, osmose qu’on ne s’attendait plus à trouver chez les anglais. Car à l’image de Dave Gahan faisant les backing vocals sur les titres chantés par Martin Gore, quel plaisir d’entendre Martin Gore chanter lui même en soutien de Dave Gahan sur les titres composés par ce dernier ! Et comme le dit Gahan, « c’est la première fois depuis les années 80 que je suis certain qu’il y aura un prochain album de DM ». Hé bien c’est la première fois depuis longtemps qu’on a autant envie que ce soit vrai !!!
TRACKLIST:
A1 | A Pain That I'm Used To | |||
A2 | John The Revelator | |||
A3 | Suffer Well | |||
B1 | The Sinner In Me | |||
B2 | Precious | |||
B3 | Macro | |||
C1 | I Want It All | |||
C2 | Nothing's Impossible | |||
C3 | Introspectre | |||
C4 | Damaged People | |||
D1 | Lilian | |||
D2 | The Darkest Star |
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