KORN - FOLLOW THE LEADER (1998)
Immortal Records - E2 69001 - ( U.S.A.)
Immortal Records - E2 69001 - ( U.S.A.)
Il faut croire que ça ne suffisait pas à Korn d'être le groupe préféré des djeunz en mal de vivre depuis deux albums : il leur fallait obligatoirement conquérir le monde. Énervés par la flopée de groupes-clones tentant de s'inscrire dans leur créneau sans scrupules, les gars de Bakersfield décidèrent de remettre les points sur les i et de réaffirmer leur position de fondateurs du néo. D'où cet album au titre prétentieux et au final totalement descriptif : Korn était effectivement le leader de la scène néo à l'époque, le groupe le plus inspiré et le plus puissant. Et Follow The Leader aura eu comme mérite de le rappeler à tous, en plus de propulser le groupe dans la sphère des stars de MTV.
« 12 plages de silence en début d'album, ils font leurs originaux! » se dit-on en voyant l'opener "It's On!" arriver en treizième titre. A une nuance près : la chanson "Justin" a pour thème la requête d'un enfant en phase terminale ayant formulé le vœu de voir Korn sur scène avant de mourir peu après, et ces 12 plages forment une simple minute de silence à sa mémoire. Entre ça et l'histoire de "Pretty" dans laquelle Jonathan Davis tente d'exorciser le souvenir traumatisant d'une autopsie à laquelle il avait dû assister (une fillette violée puis battue à mort par son père) et qui annonce clairement les ambiances d'Issues, on peut dire que les thématiques de l'album sont encore plus torturées qu'à l'habitude. Davis continue d'utiliser son groupe comme un exutoire émotionnel, et au vu de ses performances vocales sur l'album ça lui réussit plutôt bien, car son chant sur Follow The Leader est le plus équilibré de l'histoire de Korn : l'homme maîtrise déjà bien son chant clair et les variations avec ses autres registres sont légion, bien plus que dans les albums suivants qui verront la part de violence vocale reculer nettement.
Cet album est également le premier sans Ross Robinson à la production, et le son concocté par le groupe et Toby Wright est tout simplement énorme. Guitares massives et variées dans leurs sons, basse chaude et enveloppante, batterie sèche... tout est là pour donner aux compos une vraie dimension. Et les compos étant orientées pour la plupart vers un mélange détonant d'efficacité brute et d'inventivité, le tout cogne très fort. Prenons l'über-single "Got The Life" : il y a bien sûr ce beat disco irrésistible et la partie de basse percussive qui scotche... mais c'est en écoutant ce que font les guitares sur les couplets qu'on prendra la mesure de la recherche musicale inhérente au titre. Et la bonne surprise c'est que c'est comme ça pour tous les « tubes » de cet album : tous combinent un sens de l'accroche et du groove du premier ordre à de réelles idées innovantes issues du laboratoire sonore Head/Munky. La mélodie principale de "Freak On A Leash" réinvente presque la notion de thème joué à deux guitares, tout en étant limpide et immédiatement catchy. Et ce refrain... inutile d'épiloguer, tout le monde le connaît par cœur.
C'est donc un florilège, une déferlante de tubes intelligents qui submerge l'auditeur ravi. Les petites mélodies de "Dead Bodies Everywhere" et ses couplets bizarres et groovy, les riffs et la basse élephantesques de "BBK" rehaussés de bruitages aliens, les « what the fuck » furieux et la syncope omniprésente de "Reclaim My Place", le riff de mammouth de Justin et ses enchevêtrements de guitare... n'en jetez plus! Et il y a le cas "Pretty" déjà évoqué plus haut : cette chanson, une des meilleures du groupe, recèle des pépites d'ambiances jazzy en lieu et place de couplets avant que la lourdeur écorchée ne reprenne le dessus, et Davis est effarant de talent dans les deux registres. Un grand, très grand titre! Et il y a le reste : deux duos rap pas mauvais -"Children Of The Korn" avec Ice Cube et surtout le rigolo "All In The Family" avec Fred Durst- et quelques titres un peu plus anecdotiques comme "My Gift To You", seules petite ombres à ce tableau réjouissant vu qu'il ne s'agit que de titres « normaux » et pas de bombes de balle de ouf.
Conclusion : le côté profondément catchy de Follow The Leader le fait sembler faussement moins profond qu'Issues... ce n'est pas le cas! Moins sombre et introspectif dans son approche il est vrai, le troisième album de Korn est par contre tout aussi pétri de recherche et d'innovation sonore que celui qui le suivra. Une écoute au casque de ces titres qui semblent être de simples singles surprendra énormément de monde tant chaque chanson est ciselée, travaillée à l'extrême, et le crédit à donner à la paire Head/Munky est en ce sens énorme. Les deux guitaristes ont lâché la bride de leur inspiration sur ce cd, réinventant leur complémentarité à chaque compo, sachant trouver l'équilibre juste entre riffs directs et arrangements subtils. Aussi appréciable dans le cadre d'une écoute « festive » en sautant partout que dans le cadre d'une écoute attentive et concentrée, Follow The Leader représente un bon échantillon de ce que le néo peut proposer de meilleur. (Metal Immortel).
TRACKLIST:
« 12 plages de silence en début d'album, ils font leurs originaux! » se dit-on en voyant l'opener "It's On!" arriver en treizième titre. A une nuance près : la chanson "Justin" a pour thème la requête d'un enfant en phase terminale ayant formulé le vœu de voir Korn sur scène avant de mourir peu après, et ces 12 plages forment une simple minute de silence à sa mémoire. Entre ça et l'histoire de "Pretty" dans laquelle Jonathan Davis tente d'exorciser le souvenir traumatisant d'une autopsie à laquelle il avait dû assister (une fillette violée puis battue à mort par son père) et qui annonce clairement les ambiances d'Issues, on peut dire que les thématiques de l'album sont encore plus torturées qu'à l'habitude. Davis continue d'utiliser son groupe comme un exutoire émotionnel, et au vu de ses performances vocales sur l'album ça lui réussit plutôt bien, car son chant sur Follow The Leader est le plus équilibré de l'histoire de Korn : l'homme maîtrise déjà bien son chant clair et les variations avec ses autres registres sont légion, bien plus que dans les albums suivants qui verront la part de violence vocale reculer nettement.
Cet album est également le premier sans Ross Robinson à la production, et le son concocté par le groupe et Toby Wright est tout simplement énorme. Guitares massives et variées dans leurs sons, basse chaude et enveloppante, batterie sèche... tout est là pour donner aux compos une vraie dimension. Et les compos étant orientées pour la plupart vers un mélange détonant d'efficacité brute et d'inventivité, le tout cogne très fort. Prenons l'über-single "Got The Life" : il y a bien sûr ce beat disco irrésistible et la partie de basse percussive qui scotche... mais c'est en écoutant ce que font les guitares sur les couplets qu'on prendra la mesure de la recherche musicale inhérente au titre. Et la bonne surprise c'est que c'est comme ça pour tous les « tubes » de cet album : tous combinent un sens de l'accroche et du groove du premier ordre à de réelles idées innovantes issues du laboratoire sonore Head/Munky. La mélodie principale de "Freak On A Leash" réinvente presque la notion de thème joué à deux guitares, tout en étant limpide et immédiatement catchy. Et ce refrain... inutile d'épiloguer, tout le monde le connaît par cœur.
C'est donc un florilège, une déferlante de tubes intelligents qui submerge l'auditeur ravi. Les petites mélodies de "Dead Bodies Everywhere" et ses couplets bizarres et groovy, les riffs et la basse élephantesques de "BBK" rehaussés de bruitages aliens, les « what the fuck » furieux et la syncope omniprésente de "Reclaim My Place", le riff de mammouth de Justin et ses enchevêtrements de guitare... n'en jetez plus! Et il y a le cas "Pretty" déjà évoqué plus haut : cette chanson, une des meilleures du groupe, recèle des pépites d'ambiances jazzy en lieu et place de couplets avant que la lourdeur écorchée ne reprenne le dessus, et Davis est effarant de talent dans les deux registres. Un grand, très grand titre! Et il y a le reste : deux duos rap pas mauvais -"Children Of The Korn" avec Ice Cube et surtout le rigolo "All In The Family" avec Fred Durst- et quelques titres un peu plus anecdotiques comme "My Gift To You", seules petite ombres à ce tableau réjouissant vu qu'il ne s'agit que de titres « normaux » et pas de bombes de balle de ouf.
Conclusion : le côté profondément catchy de Follow The Leader le fait sembler faussement moins profond qu'Issues... ce n'est pas le cas! Moins sombre et introspectif dans son approche il est vrai, le troisième album de Korn est par contre tout aussi pétri de recherche et d'innovation sonore que celui qui le suivra. Une écoute au casque de ces titres qui semblent être de simples singles surprendra énormément de monde tant chaque chanson est ciselée, travaillée à l'extrême, et le crédit à donner à la paire Head/Munky est en ce sens énorme. Les deux guitaristes ont lâché la bride de leur inspiration sur ce cd, réinventant leur complémentarité à chaque compo, sachant trouver l'équilibre juste entre riffs directs et arrangements subtils. Aussi appréciable dans le cadre d'une écoute « festive » en sautant partout que dans le cadre d'une écoute attentive et concentrée, Follow The Leader représente un bon échantillon de ce que le néo peut proposer de meilleur. (Metal Immortel).
TRACKLIST:
A1 | It's On! | |
A2 | Freak On A Leash | |
A3 | Got The Life | |
B1 | Dead Bodies Everywhere | |
B2 | Children Of The Korn | |
B3 | B.B.K. | |
B4 | Pretty | |
C1 | All In The Family | |
C2 | Reclaim My Place | |
C3 | Justin | |
D1 | Seed | |
D2 | Cameltosis | |
D3 | My Gift To You |
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