CHVRCHES - THE BONES OF WHAT YOU BELIEVE
Vertigo Berlin - 3748517
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Le vent de la hype est venu de Glasgow comme souvent. Avec une série de
singles plus accrocheurs les uns que les autres postés sur la toile,
CHVRCHES ont immédiatement affolé les médias qui leur ont tous accolé le
sobriquet de nouveau groupe très en vogue. Mais ces trois prêcheurs pas
vraiment taillés en V ne sont pas si inconnus puisque ayant participé à
des projets tels que The Twilight Sad pour Martin Doherty ou
Aereogramme pour Iain Cook. Seule la candide Lauren Mayberry semble être
née de la dernière pluie, même si son potentiel vocal est déjà grand :
on a pu s’en apercevoir lors des dernières Eurockéennes de Belfort.
CHVRCHES ont finalement compilé leurs morceaux dans un très attendu premier album s’inscrivant plus que jamais dans le fameux revival synth-pop. Les fans du genre seront comblés puisque la production de The Bones Of What You Believe réunit toutes les recettes (ou clichés) du genre mais accolées à des compositions soignées. Toutes sont marquées par cette confrontation entre un son électronique très froid, voir apocalyptique, et la chaleur très rassurante et enivrante d’une voix en perpétuel mouvement et variations. Cette dernière est l’attrait principal de ce groupe, tant elle est emplie d’une fraicheur désinvolte.
Lauren « just wanna have fun » alors que Iain et Martin « wake us up before we go go », même si les textes très contemporains sont bien plus sombres que ne le laisse paraître la production dancefloor. CHVRCHES mélangent le son du synthé lourd des 80's avec la dance nerveuse des 90's, le tout porté par une voix touchante made in 2013. Mais en ont-il trop fait dans ces arrangements faits de basses ultra-rapides et de beats trance discoïdes ? Peut-être car ces compositions pourraient se suffire à elle même : on peut aisément les imaginer magnifiée dans de simples guitares – piano – voix en se reposant sur leur base pop. Le matraquage de MPC parsème pourtant de samples de cris vocaux l’intégralité des titres : les écossais en placent dès qu’ils le peuvent. Ils tentent peut-être de cacher le fait que la même formule soit utilisée sur chaque morceau : des couplets réduits à de courts ponts entre de longs refrains enlevés revenant le plus souvent possible et des breaks atmosphériques débouchant immédiatement sur ces mêmes refrains. Certains morceaux sont parfois clonés mais cela fonctionne puisque ces refrains joyeux ne nous lâchent jamais et qu’on en redemande.
Le tube imparable The Mother We Share débute l’album avec ces « oh oh oh » qui sont réellement la marque de fabrique du groupe pour un rendu très dansant et une voix toute en simplicité. Mais l’électro pure et dure n’est jamais bien loin comme sur We Sink et ses sonorités tapant en plein dans le millenium : un genre de Chromatics sous acides. La voix y est plus en retrait et relevée par de discrets vocodeurs. Gun ressemble à s’y méprendre aux deux premiers titres malgré ses trois notes de synthés chillwave. Tether calme le jeu, rapprochant CHVRCHES de The XX en introduisant une certaine profondeur ainsi qu’une guitare dissonante et des beats plus pondérés. La reverb est toute de même au rendez-vous, le trio étant bien plus new que cold-wave. Le passage a-capella calme un peu notre système nerveux qui ordonnait depuis trois titres de se lever et de se jeter contre l’armoire. Mais tout bascule lorsque le synthé nerveux refait son apparition, nous faisant regretter cette comparaison du début de morceau. On s’habituerait presque à ces refrains tous aussi excitants, avec l’excellente Lies.
La première déception viendra de Under The Tide, chanté par Martin Doherty. Le son de CHVRCHES sans Lauren est agressif et une voix masculine provoque un rendu trop anodin et lisse : nous décrochons pour la première fois. Heureusement, le meilleur titre de cet album nous replonge la tête dans le bassin avec ce Recover empli d’espoir et d'une montée en puissance toujours terriblement efficace. Les membres inférieurs ne s’y trompent pas et réagissent immédiatement tandis que les meilleurs moments de The Knife nous viennent à l’esprit. La fin d’album est plus compliquée car le trop plein d’effets rend l’album indigeste si on l’écoute d’une traite. On est beaucoup moins attentif, la solution serait de n’écouter qu’une partie du disque, ou de se cantonner aux singles les plus tapageurs. Night Sky s’inscrit comme un Recover bis alors que le reste s’essouffle dans un registre binaire et moribond.
Un jeune groupe propulsé sur le devant de la scène comme CHVRCHES ne peut pas posséder que des singles ravageurs mais le premier essai du V du chardon est déjà transformé avec entre autres Recover ou The Mother We Share. On gardera une impression forte d’une bonne moitié de l’album alors que certains morceaux plus insignifiants peuvent gâcher le plaisir sur la longueur. Cet album tiendra-t-il sur la durée ? Ces nouveaux petits génies de l’électro-pop ont néanmoins de quoi enflammer les fosses de concerts et c’est avant tout là qu’ils s’expriment le mieux. ( Francois Freundlich).
CHVRCHES ont finalement compilé leurs morceaux dans un très attendu premier album s’inscrivant plus que jamais dans le fameux revival synth-pop. Les fans du genre seront comblés puisque la production de The Bones Of What You Believe réunit toutes les recettes (ou clichés) du genre mais accolées à des compositions soignées. Toutes sont marquées par cette confrontation entre un son électronique très froid, voir apocalyptique, et la chaleur très rassurante et enivrante d’une voix en perpétuel mouvement et variations. Cette dernière est l’attrait principal de ce groupe, tant elle est emplie d’une fraicheur désinvolte.
Lauren « just wanna have fun » alors que Iain et Martin « wake us up before we go go », même si les textes très contemporains sont bien plus sombres que ne le laisse paraître la production dancefloor. CHVRCHES mélangent le son du synthé lourd des 80's avec la dance nerveuse des 90's, le tout porté par une voix touchante made in 2013. Mais en ont-il trop fait dans ces arrangements faits de basses ultra-rapides et de beats trance discoïdes ? Peut-être car ces compositions pourraient se suffire à elle même : on peut aisément les imaginer magnifiée dans de simples guitares – piano – voix en se reposant sur leur base pop. Le matraquage de MPC parsème pourtant de samples de cris vocaux l’intégralité des titres : les écossais en placent dès qu’ils le peuvent. Ils tentent peut-être de cacher le fait que la même formule soit utilisée sur chaque morceau : des couplets réduits à de courts ponts entre de longs refrains enlevés revenant le plus souvent possible et des breaks atmosphériques débouchant immédiatement sur ces mêmes refrains. Certains morceaux sont parfois clonés mais cela fonctionne puisque ces refrains joyeux ne nous lâchent jamais et qu’on en redemande.
Le tube imparable The Mother We Share débute l’album avec ces « oh oh oh » qui sont réellement la marque de fabrique du groupe pour un rendu très dansant et une voix toute en simplicité. Mais l’électro pure et dure n’est jamais bien loin comme sur We Sink et ses sonorités tapant en plein dans le millenium : un genre de Chromatics sous acides. La voix y est plus en retrait et relevée par de discrets vocodeurs. Gun ressemble à s’y méprendre aux deux premiers titres malgré ses trois notes de synthés chillwave. Tether calme le jeu, rapprochant CHVRCHES de The XX en introduisant une certaine profondeur ainsi qu’une guitare dissonante et des beats plus pondérés. La reverb est toute de même au rendez-vous, le trio étant bien plus new que cold-wave. Le passage a-capella calme un peu notre système nerveux qui ordonnait depuis trois titres de se lever et de se jeter contre l’armoire. Mais tout bascule lorsque le synthé nerveux refait son apparition, nous faisant regretter cette comparaison du début de morceau. On s’habituerait presque à ces refrains tous aussi excitants, avec l’excellente Lies.
La première déception viendra de Under The Tide, chanté par Martin Doherty. Le son de CHVRCHES sans Lauren est agressif et une voix masculine provoque un rendu trop anodin et lisse : nous décrochons pour la première fois. Heureusement, le meilleur titre de cet album nous replonge la tête dans le bassin avec ce Recover empli d’espoir et d'une montée en puissance toujours terriblement efficace. Les membres inférieurs ne s’y trompent pas et réagissent immédiatement tandis que les meilleurs moments de The Knife nous viennent à l’esprit. La fin d’album est plus compliquée car le trop plein d’effets rend l’album indigeste si on l’écoute d’une traite. On est beaucoup moins attentif, la solution serait de n’écouter qu’une partie du disque, ou de se cantonner aux singles les plus tapageurs. Night Sky s’inscrit comme un Recover bis alors que le reste s’essouffle dans un registre binaire et moribond.
Un jeune groupe propulsé sur le devant de la scène comme CHVRCHES ne peut pas posséder que des singles ravageurs mais le premier essai du V du chardon est déjà transformé avec entre autres Recover ou The Mother We Share. On gardera une impression forte d’une bonne moitié de l’album alors que certains morceaux plus insignifiants peuvent gâcher le plaisir sur la longueur. Cet album tiendra-t-il sur la durée ? Ces nouveaux petits génies de l’électro-pop ont néanmoins de quoi enflammer les fosses de concerts et c’est avant tout là qu’ils s’expriment le mieux. ( Francois Freundlich).
TRACKLIST :
A1 | The Mother We Share | |||
A2 | We Sink | |||
A3 | Gun | |||
A4 | Tether | |||
A5 | Lies | |||
A6 | Under The Tide | |||
B1 | Recover | |||
B2 | Night Sky | |||
B3 | Science/Visions | |||
B4 | Lungs | |||
B5 | By The Throat | |||
B6 | You Caught The Light |
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