THE SMITHS - STRANGEWAYS, HERE WE COME (1987)
Rhino Records - ROUGH106 Reissue 180 Gr LP (2009)
En 1987, les Smiths sont au sommet de leur gloire. Encensés par la presse, bénéficiant d’un succès public enthousiaste, ils sont largement reconnus comme l’un des groupes anglais les plus importants de leur époque. Pourtant, derrière cette façade riante, le combo est en pleine déliquescence. En effet, les deux leaders incontestés, Morrissey et Johnny Marr, victimes de leur succès et de leur orgueil, commencent à se haïr irrémédiablement. De plus, le bassiste Andy Rourke, pris dans une addiction à l’héroïne, est l’objet de la vindicte de ses camarades, tandis que le batteur Mike Joyce reste muet, comme à son habitude. Les relations entre le chanteur et le guitariste s’enveniment à un point tel que ce dernier préfère quitter le groupe, immédiatement après la fin des séances du nouvel album. Morrissey tente désespérément de trouver un remplaçant de Marr, mais ce dernier est si profondément impliqué dans la direction artistique du groupe que tous les essais se révèlent inutiles. Ce qui restait des Smiths se trouve alors devant le fait accompli : l’aventure est finie. Lorsque paraît Strangeways, Here We Come, en septembre 1987, le groupe n’existe déjà plus.
L’album posthume des Smiths est ouvertement considéré par les membres de la formation comme leur meilleur. Ce qui est certain, c’est qu’il marque une nouvelle évolution dans la progression artistique du groupe : on est déjà bien loin du premier album, tout en étant clairement dans sa continuité. Contrairement aux œuvres précédentes, Strangeways, Here We Come est un disque discret, sans prétention. En effet, on ne retrouve aucun des tubes qui ont fait la célébrité des Smiths en son sein ; les titres sont obscurs, voire méconnus, ce qui est dommage. Oui, car il faut le dire : le quatrième opus du quatuor de Manchester est délicieux à tout point de vue, ce qui ne l’exempte pas d’un certain nombre de faiblesses. Le travail sur les textures musicales, notamment les guitares, est comme de coutume superbement réalisé, le talent de Johnny Marr n’étant plus à démontrer. Les ambiances sont ciselées, autant voire plus que sur The Queen Is Dead, qui est déjà un modèle en ce domaine. Les arrangements sont inventifs et même brillants, avec une place accrue des claviers, tressant un canevas d’une rare richesse.
Malgré la présence des synthétiseurs, Strangeways, Here We Come est l’album des Smiths qui vieillit peut-être le mieux, comme certains esprits éclairés l’ont justement fait remarquer. L’œuvre s’éloigne sensiblement des sonorités eighties qui stigmatisent les premiers disques du groupe, préférant un son onirique, rêveur, intemporel. Néanmoins, à cause de quelques chansons indéniablement faibles, de mélodies parfois peu inspirées et de structures hasardeuses, l’opus ne peut malheureusement rivaliser avec The Queen Is Dead. Il faut prendre ce disque pour ce qu’il est : une œuvre de transition. Il est certain que les Smiths auraient continué sur cette voie, mais le destin en a voulu autrement. A l’instar de In Through the Out Door ou de Who Are You, Strangeways, Here We Come est un chant du cygne déconcertant, car inattendu.
L’amateur éclairé trouvera néanmoins dans cet album de quoi le contenter, et même de quoi lui susciter quelques frissons. La voix de Morrissey est à son zénith, Johnny Marr est flamboyant tout en restant humble, la section rythmique est irréprochable, l’ensemble formant l’un des meilleurs groupes anglais des années 80. Aujourd’hui, devant cette carrière météorique, qui n’a duré que cinq ans, on ne peut que regretter la cruelle disparition des Smiths, en conjecturant sur ce qu’aurait pu devenir le groupe s’il avait continué sa voie. Peut-être est-ce mieux ainsi ? Nul ne saura jamais. Reste quatre albums, comme autant de manifestes d’un talent, ou plutôt d’un génie qui ne se rencontre que peu souvent.
(Ullysangus).
L’album posthume des Smiths est ouvertement considéré par les membres de la formation comme leur meilleur. Ce qui est certain, c’est qu’il marque une nouvelle évolution dans la progression artistique du groupe : on est déjà bien loin du premier album, tout en étant clairement dans sa continuité. Contrairement aux œuvres précédentes, Strangeways, Here We Come est un disque discret, sans prétention. En effet, on ne retrouve aucun des tubes qui ont fait la célébrité des Smiths en son sein ; les titres sont obscurs, voire méconnus, ce qui est dommage. Oui, car il faut le dire : le quatrième opus du quatuor de Manchester est délicieux à tout point de vue, ce qui ne l’exempte pas d’un certain nombre de faiblesses. Le travail sur les textures musicales, notamment les guitares, est comme de coutume superbement réalisé, le talent de Johnny Marr n’étant plus à démontrer. Les ambiances sont ciselées, autant voire plus que sur The Queen Is Dead, qui est déjà un modèle en ce domaine. Les arrangements sont inventifs et même brillants, avec une place accrue des claviers, tressant un canevas d’une rare richesse.
Malgré la présence des synthétiseurs, Strangeways, Here We Come est l’album des Smiths qui vieillit peut-être le mieux, comme certains esprits éclairés l’ont justement fait remarquer. L’œuvre s’éloigne sensiblement des sonorités eighties qui stigmatisent les premiers disques du groupe, préférant un son onirique, rêveur, intemporel. Néanmoins, à cause de quelques chansons indéniablement faibles, de mélodies parfois peu inspirées et de structures hasardeuses, l’opus ne peut malheureusement rivaliser avec The Queen Is Dead. Il faut prendre ce disque pour ce qu’il est : une œuvre de transition. Il est certain que les Smiths auraient continué sur cette voie, mais le destin en a voulu autrement. A l’instar de In Through the Out Door ou de Who Are You, Strangeways, Here We Come est un chant du cygne déconcertant, car inattendu.
L’amateur éclairé trouvera néanmoins dans cet album de quoi le contenter, et même de quoi lui susciter quelques frissons. La voix de Morrissey est à son zénith, Johnny Marr est flamboyant tout en restant humble, la section rythmique est irréprochable, l’ensemble formant l’un des meilleurs groupes anglais des années 80. Aujourd’hui, devant cette carrière météorique, qui n’a duré que cinq ans, on ne peut que regretter la cruelle disparition des Smiths, en conjecturant sur ce qu’aurait pu devenir le groupe s’il avait continué sa voie. Peut-être est-ce mieux ainsi ? Nul ne saura jamais. Reste quatre albums, comme autant de manifestes d’un talent, ou plutôt d’un génie qui ne se rencontre que peu souvent.
(Ullysangus).
TRACKLIST :
A1 | A Rush And A Push And The Land Is Ours | 2:59 | ||
A2 | I Started Something I Couldn't Finish | 3:46 | ||
A3 | Death Of A Disco Dancer | 5:24 | ||
A4 | Girlfriend In A Coma | 2:02 | ||
A5 | Stop Me If You Think You've Heard This One Before | 3:31 | ||
B1 | Last Night I Dreamt That Somebody Loved Me | 5:04 | ||
B2 | Unhappy Birthday | 2:43 | ||
B3 | Paint A Vulgar Picture | 5:33 | ||
B4 | Death At One's Elbow | 1:59 | ||
B5 | I Won't Share You | 2:45 |
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